dimanche 24 janvier 2016

Présidents de C.A, Réactions populistes et à l’emporte pièce


N
ous reconnaissons être vieux jeu. Si vieux que parfois nous avons l’impression d’être dépassé par les événements, d’être dans un autre continuum spatio-temporel, dans une Algérie parallèle comme le sont les univers du même nom dans la littérature et la filmographie d’anticipation.
Quoiqu’on en dise, nous avons une haute impression de principe sur les personnes qui  président aux hautes destinées du football professionnel national et assument les responsabilités managériales des SSPA, des sociétés commerciales gérant le football professionnel, en tant que présidents-directeurs-généraux ou de présidents de conseils d’administration de ces commerciales. Les conditions d’exercice de ces fonctions sont telles que nous pouvons dire que ce n’est pas certainement une sinécure, surtout pour des personnes, des cadres qui ont leurs carrières professionnelles derrière eux et sont (pour certains, si ce n’est le plus grand nombre) d’un âge avancé, confirmant encore une fois que le pouvoir est réservé aux gérontocrates.  
Il semblerait que ce soit le propre des générations actuelles et de celles qui les ont précédées d’émasculer  ces fonctions qui dans d’autres espaces sont prestigieuses, tracent des politiques, des stratégies, des plans d’action que d’autres cadres d’entreprises (ce qu’est une SSPA) doivent mettre en place, appliquer avant d’en rendre compte en fin d’exercice. Têtes pensantes du club et décideurs en dernière instance, ils sont l’ultime recours, le dernier niveau de la prise de décision.
L’une des caractéristiques de ces deux fonctions managériales est l’inaccessibilité dans le cadre normal de leurs fonctions et une exposition médiatique réduite à sa plus simple expression en dehors des situations exceptionnelles où le prestige de la fonction est mis (et doit être mis) en avant.
Chez nous, ces deux fonctions, dont la subtilité sémantico-juridique est à découvrir, sont galvaudées. Précisons que cette dénaturation ne vaut que pour l’univers du football professionnel qui ne s’est pas hissé à la hauteur du statut juridique qui lui a été octroyé par la législation. Paraphrasant Gavroche dont nous avons cité, il y a quelques jours, les paroles de la chanson qui accompagne son agonie, son chant du cygne, nous dirons que si la fonction est par terre ce n’est pas la faute à Voltaire mais au…….. populaire.
Deux présidents de clubs très populaires (pour ne pas écrire les plus populaires au risque d’incommoder d’autres équipes qui méritent tout autant cette qualification) de la capitale (le Mouloudia d’Alger et l’USM El Harrach) nous en font régulièrement la démonstration en s’engageant dans la voie d’un populisme primaire (empruntée par quasiment tous leurs pairs) participant de la starisation de la fonction et d’une hypermédiatisation qui dépasse celle des joueurs.
Ces deux personnalités devenues publiques se sont fait remarquer, en situation de crise interne perlée pouvant être consécutive à des engagements non tenus, par des réactions inappropriées.
Le premier en s’esquivant d’une réunion qu’il avait lui même provoqué pour s’entretenir avec « ses » joueurs, les faire patienter quelques jours de plus au sujet de la régularisation de leurs situations salariales et leur faire approuver un règlement intérieur controversé. Puis, en s’en prenant vertement à eux, le lendemain, par des déclarations incendiaires, menaçantes dans la presse qui apprécie ce type de dérapages, cet autoritarisme par presse interposée, ces sorties médiatiques envenimées qui font discourir à n’en plus finir.
Le second, absent du territoire national, en prise avec une santé délicate, trouve le temps d’interrompre sa thérapie pour stigmatiser lui aussi « ses » joueurs et « son » entraîneur qui ont eu l’audace de réclamer leurs salaires en retard de plusieurs mois. Sa mise au point téléphonée a eu au moins le mérite de faire connaître au grand public les montants des salaires négociés et qui ne sont jamais étalés sur la voie publique (et voire dissimulés) pour éviter les commentaires déplacés qui pourraient en découler.

Les deux responsables ont pris ces deux situations au demeurant délicates comme des affronts et ont réagi en se comportant comme n’importe qui en les menaçant de leurs foudres…jupitériennes. Celles d’un dieu tombé de son piédestal. Un véritable crime de lèse-majesté. 

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