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ême si le débat a commencé il y a bien longtemps - depuis en fait que
l’Algérie récupère, par moisson entière,
de jeunes joueurs de
football professionnels pour les
intégrer dans son équipe nationale qui dispute les compétitions du niveau le
plus élevé de la hiérarchie mondiale (Coupe du monde) et continentale (championnat
d’Afrique des Nations), celles qui marquent le plus intensément les esprits et
émotionnellement les supporters - la semaine qui vient de s’écouler a été
animée à propos de cette bi-nationalité, un sujet qui excite tout le monde, ici et ailleurs.
Depuis plusieurs semaines, en fait depuis les attentats du « vendredi
13 », une journée maléfique si l’on en croit les superstitions, les
autorités politiques françaises, les hommes politiques de tous bord, la
population française sont branchées, si l’on peut s’exprimer ainsi, sur la
déchéance de la nationalité des binationaux, auteurs ou complices d’actes
portant atteinte aux fondements de la société de la France. Un artifice
juridique et constitutionnel considérée le moyen adéquat pour que la « France
blanche et chrétienne », pourtant critiquée un moment, ne fasse sa
réapparition dans les discours d’une formation politique qui, sous ses oripeaux
humanistes, a servi et soutenu, sans émotion ni pitié aucune, les intérêts
colonialistes et pré-djihadistes qu’ils prétendent aujourd’hui combattre et
cherchent aujourd’hui à se débarrasser de ses éléments qui, sur les plans
culturels, religieux surtout, font tâche.
Chez nous, en Algérie, me dois-je de préciser, puisque, avec ce débat
transfrontalier, cette notion est devenue ambigüe, avec ce « chez
nous » qui peut se trouver aussi bien ici que là-bas (en France
pour la plus grande majorité, en Italie, en Espagne ou en Grande Bretagne ou
cers pays lointains où conduisent les filières d’émigration, ouvertes pendant
la décennie rouge, que sont le Canada ou ces Etats Unis d’Amérique offrant sa « green cart», instrument d’une
émigration régulière maitrisée en fonction de ses besoins économiques, la
polémique politicienne fait rage autour de cet article 51 (devenu sujet
incontournable de discussions depuis qu’un responsable de parti, possiblement
impliqué dans non pas deux nationalités mais dans trois) ait contesté la
proposition présidentielle de révision de la Loi fondamentale du pays qui
récuse aux binationaux le droit d’occuper des fonctions importantes dans les
institutions administratives et politiques du pays.
Le tennis de table fut un moyen de rencontre entre deux puissances
économiques et politiques mondiales. C’est sans doute ce jeu, ce sport (fait
d’envois et de renvois interminables et rapides de la petite balle) qui
accroitra le fossé entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée occidentale.
En football (et dans d’autre disciplines sportives), le recours aux
binationaux, à cheval sur deux nations, deux cultures, deux mentalités,
véritables produits d’un métissage inabouti, sont le butin à s’approprier. Pour
les uns , ils sont la représentation symbolique du désir inavoué
de démonter la qualité d’une politique d’intégration sociale constamment
manquée suite à des dérapages et autres lapsus linguistiques significatifs d’un
refus d’’accommodation des inévitables incidents de parcours qui marquent
indéniablement le processus d’assimilation ( ?) de ces intrus massivement
arrivés sur le territoire quand les leurs ont été détruits au nom de
l’ingérence humanitaire.
Pour l’autre partie, l’aspect représentatif est aussi indubitablement
présent. Ils sont les artifices qui permettent à certains de parader dans les
colonnes des journaux et les plateaux de télévision. Présentant les résultats
obtenus sous le sceau d’une perception nationalistes souverainistes, ils font
appel, comme dans la sphère économique, à l’importation de sportifs importés
affublés du label « made in Bladi ».
De jeunes joueurs (Benzia, Ounas, Mechach,etc.), à peine apparus à la
périphérie de la planète football professionnel, ayant tout juste signés leurs
premiers contrats ou disputés quelques minutes de leurs premières rencontres de
haut niveau, toujours en formation, sont annoncés dans le sein des sein,
l’équipe nationale A, celle des Verts et des Fennecs dont ces pré-adultes
savent pertinemment qu’ils en sont encore loin car n’ayant pas encore fait
leurs preuves sur le terrain. Une occasion pour certains leaders d’opinion de
faire entendre leurs voix (dans un sens et dans l’autre) quand les intéressés
n’ont même pas touché leur premier salaire, leur première prime.
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