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epuis que l’univers de football algérien s’est professionnalisé, il
est attendu qu’il améliore son fonctionnement, son efficacité et que chacun apprenne
de ces erreurs qui font partie de l’acquisition de nouvelles compétences. Il
avait semblé, aux yeux de beaucoup de dirigeants, de la grande masse des
supporters et des observateurs que la transition (de l’amateurisme au
professionnalisme) serait de courte durée compte tenu de l’expérience, fruit de
plusieurs dizaines d’années de « professionnalisme déguisé ».
Une période où la totalité des clubs survivaient et les dirigeants géraient grâce
aux subsides accordés par les pouvoirs publics.
La privatisation du football (cela en est une quoiqu’en disent les
puristes, coupeurs de cheveux en quatre par excellence qui ne veulent pas
appréhender la réalité) à conduit certains dirigeants à s’approprier (via les
SSPA créées légalement pour gérer le sport professionnel) une grande partie des
actions constituant le capital social de ces entités juridiques, en
s’interdisant, dans un geste d’élégance langagière et discursive n’appartenant
qu’aux grands seigneurs, de reconnaitre qu’ils ont acheté ces mêmes clubs qu’ils
se refusent à vendre (ouvrir le capital) à d’autres investisseurs qui
pourraient aider à en réduire le déficit. Même si nous avons l’intime
conviction que ce n’est pas l’augmentation et l’ouverture du capital social qui
est la condition idoine d’une bonne gestion mais l’augmentation des ressources
financières et la diminution des charges. Deux chantiers qui ne sont pas la
portée de tous et surtout de ceux qui ont profité des faveurs de l’Etat
(subventions).
Remarquons également que le football professionnel est né dans un contexte économique et social
de recherche de paix sociale actionnée, à travers la perception qu’ont les
dirigeants, dans une sorte de grand cirque digne de l’Histoire césarienne faite
de pain et de jeux.
Comme les gladiateurs, formés pour combattre dans l’arène, les joueurs
professionnels de football ont été engagés, comme acteurs d’une idéologie , pour proposer un jeu insipide qui
comble le vide rencontré par des supporters souvent en marge de la société,
reclus dans des activités professionnelles également marginales et en dehors de
tout statut légal et sans aucune reconnaissance sociale plongeant ses racines
dans des groupes. A l’image de ces
joueurs pris dans les rets de l’esclavage qui, le temps d’un après-midi,
s’offrent et procurent un moment de bonheur éphémère. Comme les gladiateurs, on
(les dirigeants de clubs) leur a promis de nombreux avantages, des salaires
époustouflants faisant rêver les plus incrédules se voyant promis aux plus
grandes destinées sportives, un envol vers les terres lointaines et des
salaires plus conséquents payés en devises affolant les plus indécis par la
contrepartie en monnaie nationale qui, du jour au lendemain (même si ce laps de
temps se calcule en années d’exil), changent de position sociale passant de la
servitude au statut de citoyen vénéré.
L’incapacité, aujourd’hui notoire, de tenir les promesses (que l’on
sait pourtant qu’elles sont impossibles à réaliser dans le contexte présent) a
conduit les joueurs qui, par la starisation et par essence, sont des
individualistes nés à se regrouper, s’allier (sans arriver encore à la phase de
la syndicalisation) et à se dresser face à la démagogie. Après les actions
individuelles de rébellion rapidement étouffées et écrasées en jetant les
joueurs à la vindicte populaire, la mutinerie gronde. Un peu partout, on entend
dire, on peut lire que les joueurs se regroupent, réclament leurs droits,
refusent les nouvelles obligations qu’on veut leur imposer et osent affirmer le
recours à des actions collectives de grève ou de boycott des entrainements et
des matchs.
Le football professionnel algérien tremble sur ses assises fragiles.
Les dirigeants (y compris les plus récemment arrivés dans le circuit),
certainement endoctrinés par leurs pairs pestent, tempêtent et exigent.
Il ne
reste plus aux joueurs, à tous les
joueurs d’un club de prendre une décision. Une seule décision pour mettre leurs
clubs à genoux. Une seule action (que nous ne dévoilerons pas aujourd’hui) pour
mettre fin à cette mascarade. Mais, ils en payeront chèrement le prix. Comme
l’armée de gladiateurs de Spartacus.
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