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otre « ami », triple champion de France de 400
mètres haies et médaillé d’argent du 4x400 mètres lors des jeux méditerranéens
de Bari (1997), s’intéresse de si près à l’athlétisme algérien qu’il en a
acquis quelques-uns des modes de pensée. En particulier ceux qui font partie
des mœurs de cercles très fermés de la FAA avec lesquels il semble être en
osmose parfaite. Il en a retenu surtout les travers dont beaucoup ont éliminé
de son esprit certains aspects forts important de l’organisation de
l’athlétisme français qu’il devrait pourtant maîtriser puisque géographiquement
il en est proche. Avec au sommet de la pyramide celui du respect (même s’il peut
être teinté d’hypocrisie) que l’on doit accorder à ses pairs.
La catégorisation des éducateurs qu’il propose (qui le plus souvent
dans son pays sont des bénévoles et non des fonctionnaires de l’Etat) en
« vrais » et « faux »
entraîneurs selon que l’on possède (ou non) les connaissances et astuces pour
contourner les contrôles antidopage aurait déclenché dans son pays un tollé
entendu à l’autre bout du monde. Ce qu’il se permet d’écrire à propos de cet
athlétisme national que certains ont dévié de sa voie, il l’aurait certainement
à peine murmuré dans « son » pays. Mais, comme le dit
si bien le dicton populaire « qui se ressemble s’assemble ».
Par-delà les frontières.
N’étant ni « un connaisseur », ni « un
analyste de salon » et encore moins un « technicien
aigri », nous surfons régulièrement sur les sites électroniques à
la recherche de connaissances que le prophète Mohamed conseillait d’aller
chercher en Chine s’il le fallait.
Alors que « notre champion » français
déraillait sur les réseaux sociaux, un de ses concitoyens (qui certainement
dans l’esprit de notre « ami » fait partie des « faux »
entraîneurs car il n’a pas abordé le modèle de production de performances via
l’absorption de produits pharmaceutiques) a accordé une interview à un site
spécialisé en athlétisme (demi-fond et fond et se penchant très souvent sur le
phénomène du dopage) dans laquelle il est amené à indiquer sa vision de
l’entraînement.
Il s’agit de Bruno Gajer, l’entraîneur du meilleur coureur français du
800 mètres (1.42.53), Jean Ambroise
Bosse. Bruno Gajer est au départ, avant de devenir « entraîneur
d’Etat » en poste à l’INSEP, ainsi que l’indique l’introduction,
un « prof, quartier difficile ». Incidemment, nous
apprenons que, comme beaucoup d’entraîneurs de chez nous, ceux de l’Algérie
profonde qui n’ont rien à envier aux banlieues de villes française en matière
de stigmatisation et d’absences de structures d’entrainement, qu’il a encadré,
à ses débuts, des groupes de 40 athlètes astreints à faire leurs footings sur
une boucle de 840 mètres tracée sur un stade de foot..
La lecture de cette interview
est intéressante à plus d’un titre. On y découvre (bien que les informations
soient insuffisantes pour une maîtrise
correcte du système de production de performances et de connaissances) le
modèle français de la communauté athlétique. Pour ce qui est de la production
de performances, nous déduisons
l’existence de deux filières qui sont la filière associative (placée fédérale)
formée par les clubs, les comités départementaux, les ligues et la fédération
et ce qu’à la suite de Gajer nous appellerons l’ « athlétisme
d’Etat » fondé (sauf incompréhension de notre part) sur les
établissements sports-études et l’INSEP. Bien que cela ne soit pas indiqué expressément,
nous supposons que ces deux filières prennent appui sur un socle commun
constitué par le sport scolaire et les jeunes catégories licenciées dans les
clubs.
A propos de la prise en
charge d’un athlète, il illustre sa perception de la chose par un cas concret,
celui d’un athlète en devenir entraîné par un entraineur reconnu auquel il
aurait déclaré que si ce n’est pas l’entraîneur qui l’appelle, « il
ne se passera rien », il ne l’entraînera pas.
Il précise qu’il lui faut un
double accord, celui de l’entraîneur et celui de l’athlète. Il évoque également
sa position : «Moi je suis entraîneur d’Etat, je ne suis pas racoleur, je ne
fais pas cela pour moi. J’ai la chance d’entraîner que des champions, c’est mon
travail ».
On est bien loin de la
philosophie de nos entraîneurs nationaux.
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