lundi 28 mars 2016

Des entraîneurs (1), Philosophie de « faux » entraîneurs

N
otre « ami », triple champion de France de 400 mètres haies et médaillé d’argent du 4x400 mètres lors des jeux méditerranéens de Bari (1997), s’intéresse de si près à l’athlétisme algérien qu’il en a acquis quelques-uns des modes de pensée. En particulier ceux qui font partie des mœurs de cercles très fermés de la FAA avec lesquels il semble être en osmose parfaite. Il en a retenu surtout les travers dont beaucoup ont éliminé de son esprit certains aspects forts important de l’organisation de l’athlétisme français qu’il devrait pourtant maîtriser puisque géographiquement il en est proche. Avec au sommet de la pyramide celui du respect (même s’il peut être teinté d’hypocrisie) que l’on doit accorder à ses pairs.
La catégorisation des éducateurs qu’il propose (qui le plus souvent dans son pays sont des bénévoles et non des fonctionnaires de l’Etat) en « vrais » et « faux » entraîneurs selon que l’on possède (ou non) les connaissances et astuces pour contourner les contrôles antidopage aurait déclenché dans son pays un tollé entendu à l’autre bout du monde. Ce qu’il se permet d’écrire à propos de cet athlétisme national que certains ont dévié de sa voie, il l’aurait certainement à peine murmuré dans « son » pays. Mais, comme le dit si bien le dicton populaire « qui se ressemble s’assemble ». Par-delà les frontières.
N’étant ni « un connaisseur », ni « un analyste de salon » et encore moins  un « technicien aigri », nous surfons régulièrement sur les sites électroniques à la recherche de connaissances que le prophète Mohamed conseillait d’aller chercher en Chine s’il le fallait.
Alors que « notre  champion » français déraillait sur les réseaux sociaux, un de ses concitoyens (qui certainement dans l’esprit de notre « ami » fait partie des « faux » entraîneurs car il n’a pas abordé le modèle de production de performances via l’absorption de produits pharmaceutiques) a accordé une interview à un site spécialisé en athlétisme (demi-fond et fond et se penchant très souvent sur le phénomène du dopage) dans laquelle il est amené à indiquer sa vision de l’entraînement.
Il s’agit de Bruno Gajer, l’entraîneur du meilleur coureur français du 800 mètres (1.42.53), Jean  Ambroise Bosse. Bruno Gajer est au départ, avant de devenir « entraîneur d’Etat » en poste à l’INSEP, ainsi que l’indique l’introduction, un « prof, quartier difficile ». Incidemment, nous apprenons que, comme beaucoup d’entraîneurs de chez nous, ceux de l’Algérie profonde qui n’ont rien à envier aux banlieues de villes française en matière de stigmatisation et d’absences de structures d’entrainement, qu’il a encadré, à ses débuts, des groupes de 40 athlètes astreints à faire leurs footings sur une boucle de 840 mètres tracée sur un stade de foot..
La lecture de cette interview est intéressante à plus d’un titre. On y découvre (bien que les informations soient insuffisantes pour une maîtrise  correcte du système de production de performances et de connaissances) le modèle français de la communauté athlétique. Pour ce qui est de la production de performances,  nous déduisons l’existence de deux filières qui sont la filière associative (placée fédérale) formée par les clubs, les comités départementaux, les ligues et la fédération et ce qu’à la suite de Gajer nous appellerons l’ « athlétisme d’Etat » fondé (sauf incompréhension de notre part) sur les établissements sports-études et l’INSEP. Bien que cela ne soit pas indiqué expressément, nous supposons que ces deux filières prennent appui sur un socle commun constitué par le sport scolaire et les jeunes catégories licenciées dans les clubs.
A propos de la prise en charge d’un athlète, il illustre sa perception de la chose par un cas concret, celui d’un athlète en devenir entraîné par un entraineur reconnu auquel il aurait déclaré que si ce n’est pas l’entraîneur qui l’appelle, « il ne se passera rien », il ne l’entraînera pas.
Il précise qu’il lui faut un double accord, celui de l’entraîneur et celui de l’athlète. Il évoque également sa position : «Moi je suis entraîneur d’Etat, je ne suis pas racoleur, je ne fais pas cela pour moi. J’ai la chance d’entraîner que des champions, c’est mon travail ».

On est bien loin de la philosophie de nos entraîneurs nationaux.

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