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‘est de la froide et belle Scandinavie que nous vient le dernier fait
saillant de la lutte contre le dopage que mène, avec fortes convictions, l’agence mondiale contre le dopage (AMA), une
de ces institutions internationales qui régissent le fonctionnement du monde et
qui, dans son domaine d’activité, se comporte en tant que gendarme universel et
en censeur des…..mœurs sportives ayant viré dans l’amoralité.
Il est maintenant avéré qu’un grand nombre de disciplines sportives
sont rongées par ce fléau qu’est ce dopage qui serait (avec un peu
d’exagération) une pratique antédiluvienne sensée donner des forces aux héros
des contes mythiques qui, dans toutes les contrées de la planète (on commencera
bien évidemment avec la potion magique du druide Panoramix dans laquelle est
tombée ce brave, bon, gros et naïf d’Obelix) et tous ces nectars des Dieux qui
accompagnent les récits des mythologies. Y compris l’hydromel des Saxons,
Celtes et autres Vikings.
Dans cette monarchie à la fois libérale et sociale, ce cas de dopage
fait tâche. Tout y semblait pour le mieux. Dans cette péninsule du Nord de
l’Europe, une telle trahison aux nobles et belles règles sportives est impensable.
Les populations de ces contrées qui s’étendent vers l’Est et le Nord de la
France sont, selon une idée qui fait partie de nos imaginaires méditerranéens,
disciplinés et respectueux de la loi et des normes sociales.
Cela ferait aussi partie du tréfonds des mentalités dans l’idyllique
Royaume uni (patrie du fair-play) et au sein de la fédération de 50 états,
exemples de la démocratie et du marché libre tenus dans le creux de « la
main invisible » où les grands laboratoires pharmaceutiques (sans
lesquels il n’y aurait pas dopage) tiennent le haut du pavé. Des nations à la
puissance économique incontestable jouant habilement sur les concepts de
« globalisation »-« mondialisation »
et surtout sur ceux d’ « avantages comparatifs »
prônés par les idéologies libérales et néo-libérales pensées et formulées par
leurs « thinks-thanks » d’hier et d’aujourd’hui.
Dans le domaine restreint du sport, ce ne sont pas les marchandises et
les matières premières qui sont au cœur de la course aux médailles et de
l’émigration sélective, mais des êtres humains dont les aptitudes seraient
supérieures à la norme. L’athlète surprise par un contrôle, Abeba Aregawi,
championne du monde du 1 500 mètres en 2013 (Moscou), sous les couleurs
suédoises après avoir terminé à la 4ème place du 1 500 m des
jeux olympiques de Londres avec la représentation son pays natal, ne s’intègre
pas dans les courants migratoires de populations que l’on recense habituellement.
Ceux qui font que les coureurs Marocains prennent les nationalités française,
espagnole ou belge. Pas de liens historiques, religieux, culturels ou mêmes
climatiques entre son Ethiopie natale et son pays d’adoption, la Suède. On
aurait eu plutôt tendance, via ces raccourcis qui naissent de rapprochements
hâtifs, à la voir se diriger du côté de l’Italie (ancienne puissance
colonisatrice) ou Israël qui mis en place un pont aérien pour faciliter
l’émigration des ethnies hébraïques d’Ethiopie.
Incriminée dans l’utilisation d’un produit récemment prohibé (début de
l’année) par l’AMA, Abeba Aregawi (en attente des résultats de l’analyse de
l’échantillon « B » et suspendue provisoirement) est considérée
quasiment comme une criminelle récidiviste. Pourtant ce n’est que son premier contrôle
positif.
On peut penser que les premiers commentaires publiés dans la presse
française participent des réactions « nationalistes » qui
accompagnent l’arrivée massive des
migrants venus du Sud qui enflamme les esprits sur un fond de xénophobie. On
retient en premier lieu sa naturalisation par la voie du mariage (à blanc (?),
selon les indiscrétions de la presse) avec un Suédois d’origine éthiopienne. Un
mariage contracté en 2009, rompu quelques mois après la naturalisation et suivi
d’un autre mariage avec un champion éthiopien de marathon. On passe très
rapidement sur la facilité avec laquelle elle a obtenu le changement de
nationalité sportive (la fédération éthiopienne ne s’y est pas opposée) et
l’implication directe de la fédération suédoise.
Pour renforcer les arrière-pensées, on fait état de fausses
déclarations quant à sa résidence sur le sol suédois. On feint de ne pas savoir
que les athlètes de l’élite de ce pays (pauvre parmi les plus pauvres) passent
la majorité de leur temps à errer de pays en pays, de centres d’entrainement en
centres d’entrainement comme la majorité de leurs adversaires (Kenyans,
Erythréens, Yéménites, Européens, etc.) qui ont fait de l’athlétisme le moyen
de gagner leurs vies.
Pour compléter cette enquête journalistique préliminaire et
stigmatiser un peu plus l’athlète, on indique qu’elle serait redevable de
1 000 ou 1 200 euros pour la période 2009 à 2013. Elle est donc une
délinquante fiscale.
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