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es supporters remplissent les stades. Comme des fourmis, chaque
week-end, ils se dirigent vers les gradins et les tribunes des stades dont
certains n’offrent que les conditions minimales d’accueil. Des enceintes
sportives qui ne peuvent recevoir des compétitions footballistiques qu’après
bien de palabres avec les commissions d’homologation des infrastructures
sportives diligentées par les instances faîtières du football national.
Certaines rencontres attirent des dizaines de milliers de spectateurs,
se jouent à guichets fermés. Une expression qui, dans cet univers (comme dans
celui des salles de cinéma ou de théâtre d’hier mais désertés aujourd’hui)
signifie que l’affluence est si nombreuse que des candidats à une place n’ont
pas trouvé de billets. Un phénomène, souvent cité dans les colonnes de la
presse, incitant à la réflexion lorsque l’on constate que lors des grandes
affiches on (la presse) rapporte que des centaines de supporters n’ont pu
accéder bien qu’ils tiennent entre leurs mains ce fameux sésame soi-disant
salvateur mais inutile devant les portes fermées et l’impossibilité de trouver le
moindre espace pour poser son séant.
On raconte, comme lors des
veillées hivernales d’un passé pas si lointain où la télévision et les NTIC
n’existaient pas encore, que les grands événements du football, les fameux
derbies algérois (en particulier) devenus, l’imagination fertile et débridée
aidant, des classiques se parant de l’hispanisme (classico) mis à la mode par
les matchs entre les deux grands d’Espagne, le Réal de Madrid et le FC
Barcelone (références planétaires s’il en est) les matchs entre les grands
clubs du pays sont une opportunité pour la fabrication et l’émission de faux
billets vendus au marché noir à des prix défiant l’imagination.
La désorganisation est encore plus manifeste lorsqu’on apprend, par la
presse, le lendemain des rencontres continentales que, bien que les travées
furent bondées, seulement un tiers des spectateurs est passé à la caisse. Le
dernier exemple (très récent) est celui de ce match joué au stade chahid
Hamlaoui (un des grands stades du pays pouvant accueillir jusqu’à 50 000
spectateurs depuis sa rénovation et sa mise en conformité avec les normes alors
qu’il atteignait les 70 000 et même 80 000 spectateurs debout dans
les années fastes du football national quand l’équipe nationale y disputait ses
rencontres au titre des qualifications pour les coupes du monde et d’Afrique
des années 80) par le CS Constantine contre une équipe nigériane où ne furent
décomptés que 10 000 billets vendus alors que 40 000 spectateurs
auraient été présents.
Pour cette situation invraisemblable, ce furent d’autres maux qui furent évoqués. La
resquille bien sur qui s’appuierait sur la complicité des guichetiers laissant
pénétrer leurs connaissances mais aussi le détournement, vers d’autres
destinations (que les comptes du complexe sportif, du club et du service des
contributions) de carnets entier de tickets. Pour ce seul match, des confrères
ont estimé la perte (en recette brute) à plus de 900 millions de centimes.
La passion des supporters pour leur équipe ne s’exprime pas seulement
quand elle joue sur son stade. Certains ont acquis la réputation d’être des
routiers infatigables, traversant le pays dans tous les sens, empruntant toutes
les routes et tous les moyens de transport quelques soient les conditions.
En tête de liste, on trouve évidemment et constamment les Chenaoua du
MCA, les Sanafirs du CSC et les Crabes du MOB qui très souvent sollicitent une
augmentation des quotas réservés aux supporters des équipes visiteuses (10% de
la capacité du stade) et ne se suffisent pas des compléments accordés. Ce qui
n’empêche des villes de se vider totalement de sa population juvénile et masculine
pour remplir le stade du 5 juillet (ou un autre) quand leur équipe atteint un
stade avancé de la Coupe d’Algérie. Pour le dernier match des demi-finales, il
y a quelques jours, ce sont quelques 6 000 habitants de Tébessa qui se
sont déplacés depuis la zone frontalière Est.
Cet engouement, souvent déraisonnable, confinant à l’addiction, se
fait aussi remarquer chez les Chenaoua et les dirigeants du MCA quand, portés
par une série de résultats flatteurs, ils exigent la modification des règles de
domiciliation tentant (y compris sous la menace à peine voilée de troubles à
l’ordre public) de faire perdre à leurs adversaires algérois le maigre avantage
de recevoir dans leurs jardins minuscules, souvent vétustes, homologués à grand
peine.
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