dimanche 29 mai 2016

Clins d'oeil sur l’athlétisme (2), Le haut niveau fait défaut

E
xiste-t-il parmi les observateurs du mouvement sportif, une personne qui puisse nier que l’athlétisme est un sport individuel ? Certainement pas ! A moins, il faut en convenir, que l’on fasse état que ce sport se pratique quelque fois en équipe de clubs et que pratiquement toujours cette pratique s’exerce sous les couleurs des clubs dont l’on est adhérent.
Il est également incontestable que d’autres débatteurs feront valoir que cette perception est celle de la mise en valeur d’un aspect anecdotique consistant en la fusion d’efforts individuels dans une compétition où le collectif est mis sur le devant de la scène. Et de citer ces compétitions interclubs qui, quelques jours par an, réunissent dans une ambiance de folie et festive, des sportifs dont les épreuves de prédilection sont aussi différentes que le sont les courses, les sauts et les lancers dans leurs diversités et le large éventail d’épreuves proposé par la réglementation. 
L’athlétisme est un sport individuel se pratiquant en groupe, dans une communion d’efforts individuels rejaillissant sur une communauté. C’est aussi, au jour le jour, dans ce quotidien qui n’est pas toujours gai, la rencontre d’individus partageant le même effort, les mêmes souffrances physiques et morales. Celles imposées par la nature humaine, transcendées par la présence des autres pour que chacun puisse arriver à ses limites.
L’athlétisme algérien a été fort de cette solidarité. Il y a bien longtemps, en ce temps que seuls les quinquagénaires et quadragénaires peuvent connaître. La période bénie par les dieux du stade qui a précédé la venue de Hassiba (Boulmerka) et Noureddine (Morceli) lorsque les meilleurs crossmen, coureurs de demi-fond se retrouvaient chaque jour du côté du Golf de Delly Ibrahim, pour se frotter les uns aux autres, se motiver mutuellement et s’affirmer ensemble au niveau international.
Depuis l’athlétisme national a versé dans l’individualisme forcené, dans la formation de groupes restreints à la hiérarchie bien marquée, si cloisonnés que plus rien ne semble exister autour d’eux. L’athlète-phare du groupe est le meilleur de sa spécialité, comme l’est son entraîneur, son kiné, son club au-delà des mers, etc. Chacun fait à sa guise. Personne pour mettre le holà à une dérive (qui emporte la discipline vers la profondeur des abimes), pour réguler des activités qui virent vers l’opportunisme.
Les championnats de France interclubs ont montré, même à ceux qui s’obstinent à ne pas voir, que l’absurdité extrême a été atteinte sous le parrainage bienveillant de la FAA qui s’enorgueillit des performances des athlètes des sélections nationales réalisées dans des joutes qui, de prime abord, ne les concerne pas et qui auraient pu l’être sur un stade algérien si l’éparpillement n’avait été consenti.
Le même week-end, deux des jeunes spécialistes du 400  mètres (Malek Lahoulou et Saber Boukemouche) décrochent les minima de participation (50.20) aux championnats d’Afrique qui se disputeront dans deux semaines à Durban (Afrique du Sud). Dimanche 22 mai, Saber Boukemouche participe à Lille aux championnats de France Elite et gagne sa course en 50.01. Le lendemain, lundi 23 mai, Malek Lahoulou finit second d’un meeting à Mersin (Turquie) en 50.08.
Les tablettes du « Top 10 2015 » montre que trois athlètes algériens ont, sur cette distance du 400 mètres haies, courus en moins de 50.00 : Lahoulou Malek (24 ans, 48.67), Rahmani Miloud (33 ans, 49.24) et Saber Boukemouche (24 ans, 49.43). On ajoutera pour bien faire deux jeunes listés à moins de 53.00 : Khedim Sid Ali (21 ans, 52.45) et le junior Boucetta Amir (19 ans, 52.91). Entre ces deux groupes de valeur montante, Goubeiner Mohamed (28 ans, 52.17, leader national de l’épreuve en 2012 avec  50.69).

Au cours du même weekend, le dimanche 22 mai, Constantine accueillait un challenge de demi-fond. Le seul meeting organisé par un club et non par une ligue. Une compétition essentiellement composée d’épreuves de demi-fond en faveur de trois catégories d’âges (cadets, juniors et seniors) (et quelques épreuves de sauts et de sprint pour les spécialistes de la cité) qui a abandonné ses prétentions initiales de meeting international. Trop d’embuches se sont dressés sur ses pas. Avec cette année, une participation algéroise réduite à sa plus simple expression. Les athlètes ayant sans doute préféré participer à la journée programmée pour le 24 mai (deux jours après Constantine).

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