mardi 17 mai 2016

Préparation olympique (17), 40 000 dollars en attente

La situation, qui règne à la fois au sein de la fédération algérienne d’athlétisme qui a essuyé ce que certains considèrent comme un camouflet (en n’occupant que la troisième place aux classements des médailles des championnats arabes juniors qui se sont déroulés à Tlemcen du 5 au 8 mai) et au comité olympique algérien, via les relations entre les entraîneurs de l’élite et la commission de préparation olympique, ne pouvait être sereine. Nous avons tenté d’en appréhender quelques motifs dont nous pouvons assurer qu’ils ne sont pas limitatifs.
La préparation des athlètes de haut niveau a toujours été tendancieuse, orientée vers certains athlètes par les entraîneurs de cette fameuse élite nationale. Une pratique qui n’est pas récente et nous oblige à nous remémorer cette expression, devenue célèbre et rituelle, prononcée par Hassiba Boulmerka, juste après les jeux olympiques de Séoul (1988) de « carte gagnante ».
On connait la carrière de cette athlète et d’Azzedine Brahmi qui sut lui aussi en bénéficier sous la coupe d’Amar Bouras dont les athlètes qu’il coacha par la suite n’eurent pas de carrière aussi prestigieuse. Il en est de même pour Ahmed Mahour Bacha qui sut donner à l’athlétisme algérien Yasmina Azzizi (5ème des championnats du monde de Tokyo en 1991, année faste s’il en est avec la consécration de Hassiba Boulmerka, Noureddine Morceli et donc Azzedine Brahmi) puis Larbi Bourraâda (5ème également, toujours dans les épreuves combinées, aux championnats du monde de Pékin).
Les détracteurs de cet entraîneur ne se gênent pas pour rappeler que Bourraâda a vu sa carrière sportive suspendue pour dopage pendant deux années et surtout que, pendant un quart de siècle, Mahour Bacha s’était échiné à briser la carrière des athlètes qui, présentant des dispositions, lui avaient été confiés. Jalousie de rivaux mais un discours sonnant pourtant si vrai. Les bilans des dernières décennies ne sont pas en sa faveur.
Malgré tout cela, le comité olympique algérien, connaissant ces dessous et bien d’autres encore, n’a plus apparemment totale confiance d’autant qu’Amar Brahmia y siège et dirige la préparation olympique. Il semblerait que les exigences de Mahour Bacha soient un tant soit peu excessives et que le passif historique les rendent exagérées surtout lorsque des rendez-vous sportifs, pour des raisons à décrypter, ont été ratés. Le forfait de Bourraâda aux derniers championnats du monde en salle, suite à une blessure au dos, en fait partie.
Quoiqu’il en soit, malgré toutes les réticences, lors de la conférence de presse du 26 avril, le président du COA a annoncé que l’athlète participera à un stage à l’étranger et que 40 000 dollars avaient été dégagés. Une phrase rapportée par nos confrères laisse penser cependant à l’existence d’une embrouille. Quarante-huit heures avant la conférence de presse, il aurait rencontré le candidat déclaré au podium du décathlon, en présence de Nouria Benida-Merah, et l’aurait  informé que « 40 000 dollars, dégagés par le COA, attendent toujours qu'il vienne les prendre pour poursuivre sa préparation à l'étranger ». Une façon très protocolaire de lui dire que 40 000 dollars seraient à sa disposition depuis quelques temps et que ni lui ni son entraineur ne se seraient manifestés pour en prendre possession et que si retard il y a dans la préparation la faute leur en incomberait.
Par ailleurs, le président du COA donna l’impression que l’institution olympique avait accompli ce qui est humainement possible en informant Bourraâda que « le Comité olympique américain est disposé à le recevoir et à le prendre en charge dans n'importe quel centre de préparation aux USA ».
Une autre phrase du président du COA laisse pensif. Mais, de son point de vue de gestionnaire des deniers publics, elle est compréhensible et en même temps lourde de sens : « On ne jette pas l’argent par les fenêtres. La bonne gouvernance est de mise ». Entre 40 000 dollars disponible et un stage de préparation à la charge des Américains, il est évident que la CPO penche pour le second volet de l’alternative. La question de la domiciliation des stages revient sur la table.


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