L’intervention du président du COA
a permis, lors de la conférence de presse qu’il a animée en date du 26
avril dernier, d’affirmer la position de cette organisation sportive. Sa
réaction, lorsqu’on l’insère dans le contexte général, n’est pas très éloignée
de celle qu’auraient pu avoir les pouvoirs publics s’ils avaient été saisis de
cette situation qui fait désordre dans un environnement économique et politique
fragile (marqué par l’état de santé déficient du premier magistrat) dans lequel
les décideurs cherchent marquer leur territoire dans une succession de plus en
plus prévisible.
Le président du COA n’a pas caché qu’il était informé de la réunion
que devait tenir les entraîneurs et même de la décision qui devait être prise
par eux. Une confirmation de la déclaration de Mahour Bacha puisque, selon le
président du COA, l’issue de la réunion programmée (devancée, si l’on croit l’entraîneur
récalcitrant) était de « décider de ne plus travailler avec le
COA ».
La réaction du président du comité olympique s’inscrit en droite ligne
dans le sentiment d’agacement que l’on peut ressentir lorsqu’un grain de sable,
un événement imprévu vient perturber le déroulement d’une mécanique
organisationnelle donnant l’impression de fonctionner correctement. Son « Qu'ils
aillent voir un autre comité olympique » est typique et
significatif de l’irritation animant, du moins nous le supposons, un haut
responsable de l’Etat algérien acculé dans ses derniers retranchements et tenant
absolument à montrer son autorité et faire valoir ses prérogatives.
De plus, pour clarifier ce qui devait l’être, il rappela que « En
tout cas, toute inscription d'un athlète algérien aux Jeux ne peut être faite
que par le COA ». Apostrophant ceux qui auraient tendance à
l’oublier, il les convia à se souvenir de son statut dans le dispositif et affirma
sans détours que « c'est moi qui signe le document »
(d’inscription pris en considération par les organisateurs). Cela a au moins le
mérite de la clarté et de mettre les points sur les « i ».
Au sujet des préoccupations des
deux principaux représentants de l’athlétisme national, ceux sur qui reposent
les chances de ramener des médailles (Larbi Bourraâda et Toufik Makhloufi), qui
rencontreraient des difficultés et se seraient vu refuser des stages à
l’étranger, le président du COA a réfuté un conflit qui serait né d’un refus de
la CPO.
Il a annoncé, en appelant au témoignage de Nouria Benida-Merah (la
championne olympique 2000 du 1 500 mètres) que le dernier stage à l’étranger de Bourraâda, se préparant
normalement à Alger, serait financé par un sponsor qui serait à la fois celui du COA et celui de
l’athlète. Il indiquait que « les athlètes sont satisfaits et ils se
préparent dans les meilleures conditions», il s’est refusé à « gérer
les sautes d’humeur des uns et des autres en cette période préolympique ».
Comme nous l’avons supposé précédemment au sujet de Malek Lahoulou, le
spectacle donné par l’athlétisme aurait pu être évité si… certaines règles de
vie en société avaient été respectées. Si les relations avec les instances
sportives (Fédération, COA) avaient été empreintes de sérénité et si…. La liste
des « si » est longue.
Aux journalistes présents, le président du COA dit qu’il avait été en
contact téléphonique, deux jours plus tôt (donc le 24 avril) avec Toufik
Makhloufi (en stage de préparation en Afrique du Sud avec son coach et
certainement le groupe d’athlètes français managés par Philippe Dupont au titre
de sa fonction au sein de la fédération française d’athlétisme) et que Makhloufi
lui avait part de son désir de prolonger (de 15 jours) son stage dans ce pays
et qu’en conséquence « l'argent nécessaire à la prise en charge de cette
prolongation va lui être acheminé dans les plus brefs délais».
Nous noterons cependant qu’il s’agit, dans ce cas, d’une
communication, d’une relation (que nous dirons privilégiée) entre le président
du COA (ordonnateur de la préparation olympique) et d’un athlète au statut également
particulier puisque dernier champion olympique algérien (Londres 2012) et
sérieux candidat (avec la possible éviction des coureurs kenyans) à la
conservation de son titre. Une relation qui n’est sans doute pas celle de Lahoulou, de son staff devant obligatoirement
en référer à la fédération et à la CPO.
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