La marque de la FAA, dont le
mandat expirera dans quelques mois, est que - chaque fois qu’elle s’engage dans
une voie - elle se retrouve dans une impasse, une voie presque sans issue. Une
situation qui inexorablement fait débat au sujet de son impréparation, par la
manière dont les actions, les projets sont gérés. Disons que cela n’avait
aucune incidence majeure (si ce n’est dans le landernau) tant que les
responsables n’avaient pas eu la fabuleuse idée de communiquer à tout
berzingue.
La fédération d’athlétisme collectionne les bévues. Ne soyons pas
naïfs, la structure fédérale, depuis qu’elle existe, c’est-à-dire depuis le
recouvrement de la souveraineté national, s’est toujours mise dans des
situations pas possibles. Les polémiques ont toujours existé entre la main
courante et les gradins du Sato, d’une part et les bureaux de la fédération
d’autre part, entre le peuple de l’athlétisme et sa représentation qui ne fut
pas toujours représentative de la vigueur de la discipline et des résultats. Un
ancien athlète de haut niveau, devenu entraîneur, nous signale que la récolte
de titres et de médailles (dans les jeunes catégories) des wilayas représentées
au sein du bureau fédéral est quasi-nulle. Il est vrai que ce n’est pas un
critère déterminant. Mais, il n’empêche que lorsque une ligue de wilaya n’est
pas (ou est peu) représentée à un niveau de pratique qui n’exige pas beaucoup
de moyens, son président ne peut prétendre au leadership national et proposer un projet structurel porteur.
L’actuelle
fédération joue avec les règles qu’elle s’est elle-même imposée. Elle aurait
pu, après son revirement à propos des minima de participation aux jeux
olympiques, se faciliter la besogne en retenant les conditions exigées par
l’IAAF et atteindre sans effort les objectifs qu’elle s’est fixée en matière de
représentation nationale. Le mal étant fait, la raison aurait voulu que l’on
s’en tienne tout simplement, jusqu’au moment de la décision définitive, à
respecter les règles du jeu. N’importe quel enfant de la pourtant désavouée
école algérienne aurait été capable de concocter une pré-liste en respectant
ces prérequis.
La fédération ne jouerait-elle pas à un jeu d’enfant dévoilé
malencontreusement par une « erreur » que nous
supposerons administrative ? Une erreur qui n’en serait pas une. La
démonstration par neuf que les jeux étaient faits avant que la boule ne soit
lancée. Larbi Bourraâda et Toufik Makhloufi doivent, contre vents et marées,
participer aux jeux olympiques et remporter les médailles espérées, convoitées
et….surtout (c’est le défaut d’une communication à outrance mal maîtrisée) annoncées
dans tous les médias et dans toutes les instances du sport algérien. Il faut
aussi justifier (c’est certainement le point le plus douloureux lorsque les
rentrées financières sont en diminution et que l’on vit aux crochets du comité
olympique) les milliards dépensés en faveur de ces deux athlètes.
Le jeu en vaut la chandelle et mérite toutes les entorses. Une
explication possible à toute cette guéguerre incessante dans laquelle
s’implique inlassablement, sur le terrain et dans les forums, l’incontournable Ahmed
Mahour Bacha, dressé en ultime rempart à une série de revers communicationnels
résultat d’une gestion improvisée faites de malhabiletés répétitives qu’il ne
peut éviter.
L’entraîneur très controversé tire bénéfice des agitations qui
perturbent le fonctionnement harmonieux de la fédération. Avec Philippe Dupont
(le coach de T. Makhloufi), il est le seul entraîneur à faire ce que bon lui
semble aussi bien sur le plan de la préparation de son athlète, de la
participation aux compétitions qui sous d’autres cieux auraient été
incontournables et de moyens que ses confrères n’obtiendront sans doute jamais.
Bien qu’avec impétuosité (comme le fait avec une certaine adresse T. Makhloufi),
en empruntant à la fois des chemins sinueux et proches d’un chantage très
diplomatique, il sait, contrairement à la fédération, maîtriser sa
communication.
Aujourd’hui,
le débat a lieu dans les colonnes de presse. Dans quelques jours, quelques
heures, il se déplacera dans un autre cénacle, au comité olympique qui devra
officialiser la liste des participants proposés par la FAA. Une discussion
biaisée, une décision déjà prise à moins d’un clash entre Amar Brahmia, l’un
des coprésidents de la CPO, et le premier vice-président du COA (Amar Bouras)
en position de décideur ultime en l’absence pour raison de santé du président
élu (Mustapha Berraf). La FAA joue et compte les points, n’est pas qui veut
Hamida joueur et juge.
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