A
|
u moment où nous rédigeons cette
chronique, la liste des athlètes retenus par la FAA et le COA pour la
participation aux jeux olympiques de Rio n’est pas encore connue, n’est pas
encore diffusée. La date limite de réalisation des niveaux de performances
définis par l’IAAF est dépassée de quelques heures. Ceci nous amène à anticiper
la décision finale algérienne.
Trois athlètes, dans les jours
qui ont précédé la date et l’heure fatidiques du 10 juillet minuit, ont
approché sérieusement, les minima posés sur la table par la FAA à
l’intention des athlètes désireux d’être du voyage au pays de la samba et du
carnaval. Amina Bettiche est à une seconde et quelques dixièmes du minima de
participation du 3 000 mètres steeple olympique féminin. Malek Lahoulou et
Miloud Rahmani en sont à quelques
centièmes (5 pour Lahoulou et 25 pour Rahmani) de celui du 400 mètres haies.
Salim Keddar quant à lui est un peu plus éloigné de la marque que ne le sont
ses compères.
Gageons, d’ores et déjà, qu’ils
seront retenus et que leurs noms (en ce moment) figurent sur la liste des
passagers qui seront à bord du vol en partance pour Rio. Comme le sont aussi
incontournablement les leaders avoués et désignés de l’athlétisme national que
sont Toufik Makhloufi et Larbi Bourraâda qui eux n’ont pas réalisés les minima
sur les épreuves où ils seront engagés, le 1 500 mètres et le décathlon.
Ne nous voilons pas la face,
cette liste, qui nous réconciliera un instant avec les autorités sportives, est
le fruit, nous n’en doutons pas un seul instant, d’une compréhension extensive
comme un élastique de ce mot inscrit dans le communiqué fédéral médiatisant les
niveaux de performance retenus par la FAA : « confirmer ».
Comme dans la posture des Byzantins et des théologiens de tous bords débattant inlassablement
sur le sexe des anges, ce sémème a connu un glissement sémantique. Ce qui au
départ, aussi bien dans les explications que dans la compréhension générale,
était « réaliser à nouveau les minima » est devenu « s’en
approcher ».
Trop d’argent a été dépensé en
stages, prises en charge de voyages et séjours, trop d’ambitions ont été
hâtivement dévoilées pour que l’on envoie au Brésil qu’une délégation
maigrelette. En effet, comment justifier auprès des pouvoirs publics, que le
niveau de la représentativité nationale (16 à 18 athlètes) ne soit pas atteint ?
Comment expliquer que malgré tous les moyens mis à disposition, seul un petit
groupe figure parmi le « top 50 mondial » de leurs
disciplines ?
Ailleurs, le processus de
sélection est mûrement réfléchi. Les Français ont choisi des niveaux de
performances qui, dans leurs esprits, permettraient à leurs athlètes
d’atteindre les finales. Du moins des finales théoriques. Celle qui ne sont pas
encore disputées mais transparaissent dans les bilans mondiaux expurgés de
certains éléments, de certaines conditions de participation aux jeux (ou aux
championnats du monde), tels que la limite de 3 athlètes par nation. Des
finales dont on sait pourtant qu’elles
seront (du moins pour les courses) tactiques et donc éloignées des meilleures
performances de l’année.
Dans d’autres pays, ceux où la
population candidate à la participation est importante, des barrages, des
écluses sont mises en place pour ne retenir que la super élite, celle qui
concourt pour une médaille. Ce seront comme aux USA, en Jamaïque, au Kenya, en
Ethiopie, ces fameux « trials », un genre de « Jugement
Dernier » incontournable qui permet, lors d’une compétition
décisive, couperet de choisir le trio (nous avons bien dit le trio, ce qui
signifie que ces pays ont une possibilité très large de choix) retenu. Un juge
de paix associé ou pas aux classements des championnats nationaux ou d’autres
compétitions nationales ou continentales mettant ainsi dans les mêmes
conditions tous les postulants au voyage. La Jamaïque, pointilleuse sur les
aspects de droit hérités de la culture anglo-saxonne, a prévu une échappatoire,
une exception à la règle générale : le dernier champion peut être repêché
s’il figure dans le « top 3 mondial ».
Chez nous, la certitude permet à
certains d’échapper à ces contraintes procédurales imposées à d’autres. Pour
dire vrai, nous avons ri dans notre moustache en lisant sur le site de la FAA
que Lahoulou et Rahmani (qui viennent de participer à deux compétitions en
quelques jours, s’approchant chaque fois des minima) seront présents aux championnats
nationaux organisés après la date limite de réalisation des minima.
Note du rédacteur :
Au moment où nous nous apprêtons
à publier cette chronique sur les réseaux sociaux (elle figure sur
l’édition papier de ce 12 juillet 2016), nous apprenons (par la presse
nationale) que l’athlétisme algérien sera représenté à Rio par 15 athlètes dont
le quatuor (Bettiche, Lahoulou, Rahmani et Keddar). N’ayant pas pris
connaissance de la liste des athlètes retenus, il reste en suspens la liste des coureurs de
3 000 m steeple dont sera certainement exclu Zerifi, auteur du moins bon
chrono. Wait and see !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire