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es liens, les relations pouvant exister entre Mahour Bacha et Aden
Jama n’ont jamais été prouvés. Le seul qui soit plus ou moins tangible est ce
commentaire que nous avons reçu via Facebook. Un témoignage suspect présentant
toutes les caractéristiques de la manipulation, d’une mise en scène dont le
concepteur serait Dadi en personne, perçu comme un nouveau Machiavel. En tous
cas, ce qui n’est pas rien, le deus ex-machina, l’éminence grise de la
fédération algérienne d’athlétisme. Ce qui est peut être lui donner beaucoup
d’importance.
Nous noterons (il faut le dire clairement) que Mahour Bacha est
soupçonné (essentiellement par ceux qui ne le porte pas dans leurs cœurs)
d’être la cheville ouvrière du dopage dans l’athlétisme algérien. Ici, à
nouveau rien n’a été prouvé, démontré. Le pourrait-on d’ailleurs dans cet
univers glauque, manquant de transparence (ainsi qu’il se doit dans les milieux
marginaux) et où la loi du silence est la règle ?
A son encontre, on retiendra qu’il fut l’entraîneur de Zahra Bouras et
qu’il serait encore celui de Larbi Bourraâda (qui aujourd’hui bénéficierait de
tout le soutien technique, de tous les moyens financiers, de toutes les
facilités de la part des instances sportives en vue de l’obtention d’une
médaille olympique avec en particulier deux entraîneurs à sa disposition avec
un partage des charges laissant comprendre que l’un exerce au Sato et l’autre
œuvre au cours des stages à l’étranger) qui sont deux athlètes convaincus à
l’étranger (précisons-le car une analyse positive en Algérie aurait, sur la
base des déclarations faites il y a quatre ans, tourné à la foire d’empoigne)
de dopage et suspendus durant deux années (juin 2012- juin 2014). De toute
évidence, Mahour Bacha attire les jalousies, les polémiques interminables. Il
serait le démon personnifié de l’athlétisme algérien.
C’est quasiment le même portrait qui peut être dressé d’Aden Jama. Un
drôle de personnage lui aussi. Un athlète somalien expatrié dans sa jeunesse
aux Etats-Unis devenu entraîneur sans grande envergure en Grande Bretagne avant
de briller de mille feux sur les stades de la planète en collectionnant titres
mondiaux, olympiques, continentaux et d’innombrables médailles des trois
couleurs avec un groupe cosmopolite d’athlètes, essentiellement africains et comportant
beaucoup de binationaux.
Selon la presse internationale spécialisée, Aden Jama serait un
excellent découvreur de talents. Il explore avec un certain succès les terres
fertiles du demi-fond et fond. Au Maroc, au Kenya, en Somalie, en Ethiopie, à
Djibouti. Des régions d’Afrique où la course à pied est comme une seconde
nature, où le potentiel existe et n’est pas exploité à bon escient. Des pays
aussi disposés à faire des folies, prêts à dépenser sans compter pour enrichir
leurs collections de médailles, pour présenter de belles images sportives et redorer
leurs images politiques.
Aden Jama, le globe-trotter, a jeté présentement l’ancre au Qatar. Une
microscopique pétro-principauté qui veut se faire une place dans le concert des
nations en surenchérissant sur tout ce qui peut faire l’objet d’acquisitions,
une sorte de consumérisme du pauvre devenu subitement riche. Quelque fois en
utilisant des moyens déloyaux. Un micro Etat qui s’est introduit dans
l’événementiel sportif en organisant toutes les compétitions mondiales (elles
aussi avides de ressources et peu regardantes sur leurs provenances) susceptibles
de booster, dans le bling-bling, son aura.
Grand voyageur, Aden Jama est partagé en trois lieux : le Qatar
où il est en charge de l’équipe nationale de demi-fond et de fond, l’Ethiopie
pour la préparation hivernale en altitude et l’Espagne où il a installé ses
quartiers de l’été. Ce mode de vie il l’a peut être adopté pour perpétuer
l’existence du nomade peut être tapi dans son hérédité, pour plagier sans doute
celles des membres des cours royales et princières moyennes orientales estivant
en Europe et sans contestation aucune celle des membres du grand cirque
athlétique posant son chapiteau dans toutes les contrées de la planète où
l’argent coule à flots. Aden Jama est atteint de bougeotte.
Nous avons eu à l’écrire dans cet espace, Aden Jama a rejoint Mahour
Bacha dans les annales du dopage. Sur ce plan, l’équité est indéniable. Dans la
même opacité qui les enveloppe, comme Mahour Bacha, Aden Jama comptabilise à
son compte deux athlètes dopés, deux athlètes marocains eux aussi expatriés et
détenteurs de double nationalité : franco-marocaine
pour Laila Traby et qatari-marocaine pour ce qui concerne Hamza Driouch.
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