lundi 4 juillet 2016

De Mahour Bacha à Jama, Sur la même ligne de départ

L
es liens, les relations pouvant exister entre Mahour Bacha et Aden Jama n’ont jamais été prouvés. Le seul qui soit plus ou moins tangible est ce commentaire que nous avons reçu via Facebook. Un témoignage suspect présentant toutes les caractéristiques de la manipulation, d’une mise en scène dont le concepteur serait Dadi en personne, perçu comme un nouveau Machiavel. En tous cas, ce qui n’est pas rien, le deus ex-machina, l’éminence grise de la fédération algérienne d’athlétisme. Ce qui est peut être lui donner beaucoup d’importance.

Nous noterons (il faut le dire clairement) que Mahour Bacha est soupçonné (essentiellement par ceux qui ne le porte pas dans leurs cœurs) d’être la cheville ouvrière du dopage dans l’athlétisme algérien. Ici, à nouveau rien n’a été prouvé, démontré. Le pourrait-on d’ailleurs dans cet univers glauque, manquant de transparence (ainsi qu’il se doit dans les milieux marginaux) et où la loi du silence est la règle ?

A son encontre, on retiendra qu’il fut l’entraîneur de Zahra Bouras et qu’il serait encore celui de Larbi Bourraâda (qui aujourd’hui bénéficierait de tout le soutien technique, de tous les moyens financiers, de toutes les facilités de la part des instances sportives en vue de l’obtention d’une médaille olympique avec en particulier deux entraîneurs à sa disposition avec un partage des charges laissant comprendre que l’un exerce au Sato et l’autre œuvre au cours des stages à l’étranger) qui sont deux athlètes convaincus à l’étranger (précisons-le car une analyse positive en Algérie aurait, sur la base des déclarations faites il y a quatre ans, tourné à la foire d’empoigne) de dopage et suspendus durant deux années (juin 2012- juin 2014). De toute évidence, Mahour Bacha attire les jalousies, les polémiques interminables. Il serait le démon personnifié de l’athlétisme algérien.

C’est quasiment le même portrait qui peut être dressé d’Aden Jama. Un drôle de personnage lui aussi. Un athlète somalien expatrié dans sa jeunesse aux Etats-Unis devenu entraîneur sans grande envergure en Grande Bretagne avant de briller de mille feux sur les stades de la planète en collectionnant titres mondiaux, olympiques, continentaux et d’innombrables médailles des trois couleurs avec un groupe cosmopolite d’athlètes, essentiellement africains et comportant beaucoup de binationaux.

Selon la presse internationale spécialisée, Aden Jama serait un excellent découvreur de talents. Il explore avec un certain succès les terres fertiles du demi-fond et fond. Au Maroc, au Kenya, en Somalie, en Ethiopie, à Djibouti. Des régions d’Afrique où la course à pied est comme une seconde nature, où le potentiel existe et n’est pas exploité à bon escient. Des pays aussi disposés à faire des folies, prêts à dépenser sans compter pour enrichir leurs collections de médailles, pour présenter de belles images sportives et redorer leurs images politiques.

Aden Jama, le globe-trotter, a jeté présentement l’ancre au Qatar. Une microscopique pétro-principauté qui veut se faire une place dans le concert des nations en surenchérissant sur tout ce qui peut faire l’objet d’acquisitions, une sorte de consumérisme du pauvre devenu subitement riche. Quelque fois en utilisant des moyens déloyaux. Un micro Etat qui s’est introduit dans l’événementiel sportif en organisant toutes les compétitions mondiales (elles aussi avides de ressources et peu regardantes sur leurs provenances) susceptibles de booster, dans le bling-bling, son aura.

Grand voyageur, Aden Jama est partagé en trois lieux : le Qatar où il est en charge de l’équipe nationale de demi-fond et de fond, l’Ethiopie pour la préparation hivernale en altitude et l’Espagne où il a installé ses quartiers de l’été. Ce mode de vie il l’a peut être adopté pour perpétuer l’existence du nomade peut être tapi dans son hérédité, pour plagier sans doute celles des membres des cours royales et princières moyennes orientales estivant en Europe et sans contestation aucune celle des membres du grand cirque athlétique posant son chapiteau dans toutes les contrées de la planète où l’argent coule à flots. Aden Jama est atteint de bougeotte.


Nous avons eu à l’écrire dans cet espace, Aden Jama a rejoint Mahour Bacha dans les annales du dopage. Sur ce plan, l’équité est indéniable. Dans la même opacité qui les enveloppe, comme Mahour Bacha, Aden Jama comptabilise à son compte deux athlètes dopés, deux athlètes marocains eux aussi expatriés et détenteurs de  double nationalité : franco-marocaine pour Laila Traby et qatari-marocaine pour ce qui concerne Hamza Driouch.       

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