dimanche 3 juillet 2016

De Zahra à Mahour Bacha (4), Les kinés en première ligne

L
a mise en scène qui nous est proposée par "notre" ami le lanceur d’alertes est d’une telle richesse, d’une telle complexité qu’elle ne peut tenir la route que si des témoins sont présents pour confirmer ces faits sortant de l’ordinaire mais paraissant en même temps si communs puisque Ahmed Mahour Bacha serait bien introduit dans les rouages de l’organisation Jama. Il en serait, selon ce récit rocambolesque, un auxiliaire, l’exécuteur des basses œuvres et pourquoi pas l’entremetteur.

Ce témoin existerait. D’après "notre" lanceur d’alertes, il aurait été le kiné de la délégation algérienne (désigné par un nom et un prénom, Djarech Salim – ce qui pourrait être un élément de confirmation ou d’infirmation pour les Algériens présents sur le site pékinois - pour donner certainement plus de vraisemblance à ce scénario) présente à Pékin qui aurait pris l’athlète « en flagrant délit (…) en train de sortir de la chambre de Dadi ». Cette intrusion d’une personne étrangère  dans l’espace dédié à la délégation algérienne aurait été signalée aux responsables de la délégation qui lui aurait intimé l’ordre de se taire.

Le  lanceur d’alertes est (dans sa narration de ce qui devient scoop) plus trivial. Il écrit en effet que « ceux-ci lui ont dit de fermer sa gueule », une formule qui correspond, si notre mémoire ne nous fait pas défaut, à la démarche diplomatique et au sens de la communication que l’on connait de Mahour Bacha lorsqu’il sort de ses gonds ou du président de la fédération (présent sur le lieu de la fête mondiale de l’athlétisme). Celui-ci devait être hors de lui. Il avait vu, quelques heures avant l’ouverture de la compétition, sa candidature à l’instance faîtière de la discipline rejetée par ses pairs, membres de l’assemblée générale de l’IAAF. On sait que lorsqu’il est acculé dans ses derniers retranchements, lorsqu’il est exaspéré, sa civilité disparait comme neige au soleil. Appelant à « entrer en guerre contre le dopage en Algérie », le lanceur d’alertes n’y va pas par quatre chemins. Il invite à faire témoigner le kiné de la délégation algérienne. A qui s’adresse cette invitation, a été la question que nous nous sommes posés.

Nous l’avons dit ce "post"  (il faut garder cela en permanence à l’esprit) possède tous les éléments constitutifs d’une manipulation. Un exercice dans lequel, selon des notables sérieux de l’athlétisme national et dont la grande majorité  n’est pas de surcroit concernés par les polémiques qui l’agitent, Ahmed Mahour Bacha serait de première force.

Ce "post" date d’il y a quelques mois (mi-mars 2016). Il y a quelques jours, lors de « l’opération Rial » menée par les policiers et douaniers catalans avec l’aide de  6 médecins de l’IAAF, trois personnes ont été interpellées (puis interdites de quitter le sol espagnol) dans la région barcelonaise : Aden Jama, un athlète qatari originaire de Somalie, le même pays de naissance que son coach, ainsi qu’un kiné marocain (Mounir Ouakir) dont il se dit (toujours sur ce Facebook déliant, pas toujours comme il se doit, les langues) qu’il aurait exercé ses talents avec l’équipe nationale algérienne.

Encore une confusion possible s’ajoutant à celle née de la proximité d’athlètes algériens dans la périphérie de Barcelone, la possible présence des Algériens sur le camp d’entrainement et le lieu d’hébergement dont dispose le groupe Jama (Bettiche, Hathat, Belferrar), l’annonce par la presse généraliste nationale de deux cas possibles de dopage concernant deux coureurs de demi-fond dont un sélectionné pour les J.O.


La polémique a enflé. Les athlètes algériens, dont on dit (pour leur défense) qu’ils sont logés dans un autre hôtel que celui envahi par les forces de l’ordre, auraient été filmés s’entraînant avec les athlètes de Jama et figureraient en outre sur une liste d’athlètes "officiellement" coachés par Aden Jama (faisant de Benida un simple faire-valoir, un assistant de Jama chargé de faire d’appliquer et de respecter un programme d’entraînement) auraient été priés par les médecins de l’IAAF de subir le contrôle anti-dopage. 

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