lundi 8 août 2016

Lanceurs d’alerte, Stuart Aegon dénonce Rupp

L
a finale du 10.000m aux Jeux olympiques de Londres (2012) peut être considérée comme l'apogée du groupe NOP. Le groupe professionnel d’athlètes bâti autour d’Alberto Salazar et de l’équipementier américain Nike occupe en effet, avec le coureur Britannique « Mo » Farah et l’ex-jeune prodige américain Galen Rupp, les deux premières places du podium olympique, reléguant les Africains de l’Est sont relégués aux oubliettes de la gloire. Alberto Salazar devient le meilleur entraîneur de demi-fond de la planète.

En juin 2015, la réaction de la fédération britannique (UK Athlétics), au cours des semaines qui précédèrent les championnats du monde d’athlétisme de Pékin, est incompréhensible. Comme le fut celle de février 2015 lorsque « Mo » Farah fut surpris à Sulultha s’entraînant avec Hamza Driouch, jeune protégé d’Aden Jama, entraîneur d’athlétisme réputé et concerné par des affaires de dopage.

Ne soyons pas dupes. Les allégations de dopage touchent l’UKA puisqu’elle a recruté (en 2013) Alberto Salazar en tant que consultant à son programme d'endurance. La double victoire olympique (5 000 et 10 000) de son concitoyen aux  Jeux a parlé en faveur de l’entraîneur de l’Oregon. Les deux médailles d’or ont milité pour que cette institution soit atteinte de cécité. Malgré les controverses qu’il suscite.

Mark Daly, journaliste d’investigations britannique a écrit que, pendant plus d’une année avant la diffusion du documentaire de la BBC, il a étudié les faits et les allégations au sujet de l’utilisation de stéroïdes interdits, de l’emploi de la démarche visant à permettre à des athlètes de profiter de la procédure dite d’autorisation à usage thérapeutique (AUT) leur permettant d’utiliser un médicament ou d'une méthode interdite sans un véritable besoin médical. Il affirme que les deux infractions auraient dû entraîner de longues interdictions.

Toujours selon ce journaliste, Salazar (bien que celui-ci ait nié tout acte répréhensible) est également accusé d'avoir incité des athlètes à se faire prescrire des médicaments qu’ils ne nécessitaient pas dans l'espoir d'un avantage sur leurs concurrents. Sollicités par la BBC, Alberto Salazar et Galen Rupp ont refusé d’être interviewés tout en fournissant des déclarations.

Mark Daly a observé que ces allégations interviennent à un moment crucial pour l'athlétisme confronté à plusieurs traumatismes récents (nous nous situons en juin 2015) dont les dénonciations venus de Russie et une série contrôles positifs  dans les épreuves d'endurance.

Dans son article, Mark Daly fait appel au témoignage de Stuart Eagon, un athlète originaire de Portland. Ce coureur (dont nous n’avons pas trouvé trace sur Internet ce qui pourrait bien signifier qu’il n’a pas eu une carrière internationale)), bien que ne faisant pas partie du NOP, se serait entraîné et aurait couru contre Rupp. Daly écrit : « Eagon m'a parlé d'un incident en 2003 impliquant un médicament appelé prednisone ».

Daly définit la prednisone comme étant un glucocorticoïde pouvant "bloquer" la douleur et améliorer la consommation d'oxygène. Ce serait une substance interdite, selon les règles de l'AMA, sans une AUT, qualifiée par Daly de  « version sport d'élite d'une prescription médicale ».

Dans son témoignage, Stuart Aegon rapporte deux événements qui se sont déroulés le premier lors des championnats nationaux scolaires et le second lors d’une compétition en France.

Le premier eut lieu devant un hôtel de Caroline du Nord alors qu’ils s’apprêtaient à disputer le national scolaire de deux miles. Au moment du départ de l’hôtel, Alberto  Salazar aurait dit à Galen Rupp : « Avez-vous pris votre prednisone ce matin ? ». Aegon fut surpris qu’un jeune de 17 ans prenne ce médicament alors qu’il ne semblait pas malade. Il savait que c’était « une drogue puissante, car sa grand-mère en prenait ». Aego poursuit son récit en disant que l’absence de Rupp n’a pas excédé 10 minutes.

Deux ans plus tard, lors d'une course en France, Eagon en aurait parlé avec Rupp qui aurait nié prendre de la prednisone. Lors de son témoignage, Aegon déclara : « notre relation a changé à partir de ce moment ». Il avait entendu, à plusieurs reprises et de diverses sources que Rupp utilisait régulièrement la prednisone  en raison d’asthme et d’allergies.


Interrogé, Rupp a déclaré à la BBC que pendant sa jeunesse il avait bénéficié d’AUT pour lutter contre l'asthme. De son côté, Alberto Salazar a indiqué : «Galen a seulement pris la prednisone pour traiter une crise d'asthme... sous la direction de son médecin pendant une période de temps limitée».

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