mardi 9 août 2016

Lanceurs d’alerte (2), Utilisation du gel de testostérone

M
ark Daly, le journaliste de la BBC qui rapporta le témoignage de Stuart Aegon, fait également appel à un autre témoin des actes de Salazar. Celui-ci, du nom de John Stiner, est présenté, selon la traduction automatique, comme étant un "massothérapeute"  qui aurait exercé ses talents de masseur (?), à Park City, une petite ville (8 000 habitants environ) de l’Utah, créée par les Mormons, devenue centre minier à la suite d’une ruée vers l’argent (un remake de la « ruée vers l’or » qui fit la gloire de la Californie et de l’Ouest américain) avant de se retrouver avec le statut de station de sports d’hiver réputée pour avoir accueillie la majorité des épreuves des jeux olympiques d’hiver (ski alpin) de Salt Lake City (2002).

Cette ville profitant du boom économique est devenue une ville touristique, une station d’hiver à la mode, dont la population résidente jouit d’un niveau de vie moyen élevé par rapport aux normes américaines (plus de 80 000 dollars/an) abritant, depuis la clôture des JO, un centre de préparation en altitude (2 134 mètres) populaire auprès des athlètes de NOP de Salazar. Selon ses déclarations, il aurait travaillé avec le groupe de Salazar, pendant plusieurs semaines en 2008, peu avant les "trials" (sélections olympiques) américains (jeux olympiques de Pékin).

Selon les propos tenus par Stiner, Salazar lui aurait demandé de procéder à un nettoyage des appartements occupés par le groupe et de lui rapporter les produits qui se trouvaient dans la sienne. Salazar, nous supposerons qu’il était mu par l’idée d’anticiper toutes mauvaises interprétations pouvant découler de ses propos, lui aurait dit « Je ne veux pas que tu ais une mauvaise idée….. Il y a un tube d’Androgel (gel de testostérone) dans la chambre et il est sous des vêtements ». Stiner avoue sa surprise et déclara ensuite : « Je ne suis vraiment pas sûr de ce qu'il voulait dire ».

Selon Stiner, Salazar l’aurait ensuite sollicité pour poster le gel de testostérone à destination de l'Oregon. Sur ce point, le récit de Daly ne précise pas si la destination du colis - dont ni la contenance (nombre de tubes de gel) ni les dimensions ne sont précisées - a été le domicile de Salazar.

Pour expliquer la possession de ce gel (incitant obligatoirement des questions de la part d’un masseur curieux qui aurait jeté un regard suspicieux sur l’emballage. Mais, pourquoi Stiner l’aurait-il fait ?), il lui aurait dit que c’était pour son usage personnel, parce qu'il avait une maladie cardiaque. Trouvant étrange cette situation, Stiner - sachant toutefois que le coach avait été, l'année précédente (2007), victime d’une crise cardiaque - aurait "googlé" (fait des recherches sur le moteur de recherche Google) et aurait obtenu l’information suivante : « contre-indiqué pour toute personne ayant une maladie cardiaque ».

La BBC et « ProPublica » (assurant la diffusion de la version écrite du documentaire) auraient interrogé plusieurs cardiologues afin de savoir si la testostérone pouvait être prescrite à des personnes souffrant d’une pathologie cardiaque. Unanimement, ceux-ci ont répondu que c’était une prescription pour le moins très inhabituelle.

Allan Kupscak, un autre « massothérapeute » ayant travaillé avec le projet pendant plusieurs années, confirme l’information relative à l’utilisation du gel de testostérone dont il dit que c’est une pratique qui serait très répandue dans le groupe d’athlètes. Un bémol cependant à propos de la crédibilité de ce témoignage. Selon Daly, Kupscak aurait  été congédié (en 2011) après que le NOP lui ait imputé des manquements à son contrat.

Kupscak raconte également ce qui semblerait être un rituel qui aurait lieu avant chaque déplacement, avant chaque voyage. C’est ainsi qu’à l’aéroport (ou ailleurs), Alberto demandait, à ceux qui étaient présents sur les lieux et en particulier à tous les athlètes, de ne pas toucher son sac, parce qu'il contenait « SA » crème de testostérone. Kupscak ajoute un commentaire à sa déclaration : « Si vous êtes inquiet sur le fait que quelqu'un puisse y toucher et être ainsi  contaminer, pourquoi ne le prenez-vous pas sous forme de comprimé ou toute autre forme? ».

A ce niveau du récit, Mark Daly rappelle opportunément que, d’après la réglementation mise en place par l’AMA, l'organisme mondial chargé de lutter contre le dopage, le personnel de soutien de l'athlète (les masseurs en font partie) transportant (sans justification acceptable) des substances interdites est coupable d'une infraction et est passible d'une suspension de deux ans.

Salazar n'a pas répondu à ces  allégations mais à réaffirmer son engagement à un "sport propre". D’autre part, il affirme croire « …en une approche méthodique, dédiée à la formation et de n’avoir jamais utilisé ou  approuvé l'utilisation de substances interdites ».


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire