Les deux groupes (le "groupe
fédéral" et le "groupe Mouloudia") vivent
un antagonisme déclaré depuis le début des années 1990, depuis que les textes
ont consacré la notion d’excellence. On ne soulignera jamais assez qu’il
(l’antagonisme) était en gestation bien avant.
Les deux groupes n’étaient pas
totalement étanches. Si l’on devait fouiller soigneusement dans ce clivage, on
s’aperçoit qu’il porte essentiellement sur deux filières (les courses de fond
et de demi-fond, d’une part et les épreuves combinées). On en
revient à notre fameux trio : Bouras, Mahour Bacha, Brahmia. Dans les
autres, une sorte de gentleman-agreement semblait marquer les relations entre
les deux parties et on ne pourra pas affirmer péremptoirement qu’il régnait un
climat de tension entre les entraîneurs nationaux et les entraîneurs du Mouloudia
des autres filières. Ce sont ces 3 personnes, ces 3 entraîneurs qui ont
cristallisé la perpétuelle polémique. L’élite nationale dans ces deux filières
était regroupée au Mouloudia qui ne voulait pas se laisser dépouiller.
Ainsi que nous l’avons rapporté
au sein Mouloudia, cette notion d’excellence était, avant même que ce nouveau
mode de pensée soit mis sur le devant de la scène sportive par la législation
sportive, le fondement de l’idéologie, du mode de fonctionnement du club. Le
background du Mouloudia, sa tutelle administrative, la Sonatrach évoluait dès
sa création dans un double univers. Celui de la législation algérienne qui en
avait fait une entreprise gigantesque à caractère socialiste et celui des
mécanismes internationaux à caractère libéral des marchés des hydrocarbures. Le
Mouloudia ne pouvait échapper à cette bivalence idéologique.
"Filiale"
avant l’heure (avant que l’expression ne soit juridiquement consacrée dans le
discours juridico-sportif du début de la présente décennie) de la puissante
compagnie pétrolière, véritable Etat dans l’Etat (comme le Mouloudia a été une
fédération dans la fédération) le Mouloudia se devait de faire honneur à
l’entreprise, être le premier partout, dans toutes les disciplines
sportives. Pour cela, toutes les ressources
ont été mises à l’œuvre à la fois par la compagnie et par le club pour réaliser
le challenge. Tous les efforts tendaient vers cet objectif.
Il ne pouvait y avoir
qu’antagonisme dans la rencontre de deux univers complétement différents,
fonctionnant selon des mécanismes inconciliables. D’une part, la fédération,
prolongement de l’Etat, gérée par des commis de l’Etat, mise dans l’obligation
d’appliquer les procédures administratives et de comptabilité publique dont les
lourdeurs sont si présentes dans l’esprit de chacun qu’il n’est pas nécessaire
de décrire l’univers kafkaïen de la Bureaucratie. D’autre part, un club
rattaché à une entreprise économique publique, régie certes par la législation nationale
mais bénéficiant de quelques facilitations autorisées dont celle, qui n’est pas
l’une des moindres, de n’être pas constamment dans l’attente de l’autorisation
administrative d’un tiers.
Pour simplifier, la fédération
est gérée selon les règles administratives tandis que le Mouloudia l’est selon
celle d’une entreprise. Pour cependant lever une équivoque, nous dirons que le
cadre général du fonctionnement de ces entités est quasiment identique mais que
l’état d’esprit présente des différences nettes.
Grand club, le Mouloudia dispose d’une aisance financière
qui est sans commune mesure avec les ressources financières de la FAA qui sera
soulagée lorsque la préparation des
athlètes représentatifs sera prise en charge par l’Etat. Toutefois, cette prise
en charge sera handicapée par la lourdeur des procédures.
Nous devons convenir de l’aridité
de nos explications. Nous remarquerons que, en tant que prolongement du MJS, la
fédération a su convenablement jouer son rôle tant qu’il s’agissait d’activités
ayant lieu sur le territoire national où le règlement des prestations de
service pouvait être retardé.
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