jeudi 29 septembre 2016

Polémiques (22), La bivalence idéologique du Mouloudia


Les deux groupes (le "groupe fédéral" et le "groupe Mouloudia") vivent un antagonisme déclaré depuis le début des années 1990, depuis que les textes ont consacré la notion d’excellence. On ne soulignera jamais assez qu’il (l’antagonisme) était en gestation bien avant.
Les deux groupes n’étaient pas totalement étanches. Si l’on devait fouiller soigneusement dans ce clivage, on s’aperçoit qu’il porte essentiellement sur deux filières (les courses de fond et de demi-fond, d’une part et les épreuves combinées). On en revient à notre fameux trio : Bouras, Mahour Bacha, Brahmia. Dans les autres, une sorte de gentleman-agreement semblait marquer les relations entre les deux parties et on ne pourra pas affirmer péremptoirement qu’il régnait un climat de tension entre les entraîneurs nationaux et les entraîneurs du Mouloudia des autres filières. Ce sont ces 3 personnes, ces 3 entraîneurs qui ont cristallisé la perpétuelle polémique. L’élite nationale dans ces deux filières était regroupée au Mouloudia qui ne voulait pas se laisser dépouiller.
Ainsi que nous l’avons rapporté au sein Mouloudia, cette notion d’excellence était, avant même que ce nouveau mode de pensée soit mis sur le devant de la scène sportive par la législation sportive, le fondement de l’idéologie, du mode de fonctionnement du club. Le background du Mouloudia, sa tutelle administrative, la Sonatrach évoluait dès sa création dans un double univers. Celui de la législation algérienne qui en avait fait une entreprise gigantesque à caractère socialiste et celui des mécanismes internationaux à caractère libéral des marchés des hydrocarbures. Le Mouloudia ne pouvait échapper à cette bivalence idéologique.
"Filiale" avant l’heure (avant que l’expression ne soit juridiquement consacrée dans le discours juridico-sportif du début de la présente décennie) de la puissante compagnie pétrolière, véritable Etat dans l’Etat (comme le Mouloudia a été une fédération dans la fédération) le Mouloudia se devait de faire honneur à l’entreprise, être le premier partout, dans toutes les disciplines sportives.  Pour cela, toutes les ressources ont été mises à l’œuvre à la fois par la compagnie et par le club pour réaliser le challenge. Tous les efforts tendaient vers cet objectif.
Il ne pouvait y avoir qu’antagonisme dans la rencontre de deux univers complétement différents, fonctionnant selon des mécanismes inconciliables. D’une part, la fédération, prolongement de l’Etat, gérée par des commis de l’Etat, mise dans l’obligation d’appliquer les procédures administratives et de comptabilité publique dont les lourdeurs sont si présentes dans l’esprit de chacun qu’il n’est pas nécessaire de décrire l’univers kafkaïen de la Bureaucratie. D’autre part, un club rattaché à une entreprise économique publique, régie certes par la législation nationale mais bénéficiant de quelques facilitations autorisées dont celle, qui n’est pas l’une des moindres, de n’être pas constamment dans l’attente de l’autorisation administrative d’un tiers.
Pour simplifier, la fédération est gérée selon les règles administratives tandis que le Mouloudia l’est selon celle d’une entreprise. Pour cependant lever une équivoque, nous dirons que le cadre général du fonctionnement de ces entités est quasiment identique mais que l’état d’esprit présente des différences nettes.
Grand club, le Mouloudia dispose d’une aisance financière qui est sans commune mesure avec les ressources financières de la FAA qui sera soulagée  lorsque la préparation des athlètes représentatifs sera prise en charge par l’Etat. Toutefois, cette prise en charge sera handicapée par la lourdeur des procédures.

Nous devons convenir de l’aridité de nos explications. Nous remarquerons que, en tant que prolongement du MJS, la fédération a su convenablement jouer son rôle tant qu’il s’agissait d’activités ayant lieu sur le territoire national où le règlement des prestations de service pouvait être retardé.

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