samedi 12 novembre 2016

Polémiques (47), Les fédérations en panne de trésorerie

 Au retour de Rio, Amar Brahmia a prêché dans le désert. Y compris lors de sa tournée des plateaux de télévisions privées qui s’en sont données à cœur joie pour le désarçonner, le prendre à tous prix à défaut, en particulier à propos du thème qui fut monté en épingle, promu au stade du scandale du siècle, l’histoire de l’avion spécialement affrété par le COA pour le transport du gros de la troupe (olympique) dont les familles des hauts responsables du sport algérien parties au Brésil faire du tourisme au frais de la princesse.

Une thématique de combat à ne manquer sous aucun prétexte, à exploiter autant que l’on peut pour embarrasser l’adversaire. Mahour Bacha en guerre contre l’establishment sportif avait soulevé un lièvre qu’il fallait suivre jusqu’à son terrier, jusqu’à sa mise à mort. Il avait braqué les regards sur un aspect anecdotique (demandant cependant des éclaircissements) oubliant sciemment le plus important. La reddition des comptes sportifs par les fédérations et les techniciens.

L’échec relatif  (une 5ème place au décathlon des jeux olympiques  et un record continental amélioré ne sont pas  des critères d’échecs  alors que passer à côté de l’objectif que l’on s’est soi-même fixé l’est) de Larbi Bouraâda (protégé de Mahour Bacha et de la FAA) n’a pas été expliqué. Pire, cet accessit a eu valeur de médaille aux yeux des journalistes et les consultants qui, pour se ridiculiser aux yeux des connaisseurs, se sont enthousiasmés pour des premières places dans les épreuves de groupe et ont ainsi induit en erreur le grand public. Un ratage du point de vue pédagogique.

L’explication fut donnée (en partie) par l’ancienne athlète de Mahour Bacha, la fille du président de la FAA, Zahra Bouras, ancienne championne d’Afrique du 800 mètres qui dénonça publiquement la manipulation d’informations au sujet d’une prétendue blessure qui aurait handicapée l’ex-champion d’Afrique dans sa préparation, l’incitant à déclarer forfait pour les championnats du monde en salle et pour les championnats d’Afrique.

Pour résumer, une athlète suspendue pour dopage, peinant à revenir à son précédent niveau,  met à mal à la fois son ex-camarade d’entraînement (également suspendu dans la même semaine de juin 2012 pour utilisation de produits dopants) et celui qui est accusé de leur avoir injecté les produits. Larbi Bouraâda (le  5ème décathlonien mondial, résultat obtenu aussi bien aux championnats du monde de 2015 qu‘aux jeux olympiques de 2016) n’était pas blessé et s’entraînait normalement au stade annexe du 5 juillet.= avant de partir en stage de deux mois au Portugal et en Espagne.

A plusieurs reprises, le président de la CPO a eu la possibilité d’évoquer l’aide financière apportée par le COA aux fédérations et aux athlètes concernés par la préparation olympique, les fonds avancés en attente de virement par le Trésor Public  de budgets de préparations alloués par les instances sportives. Ces explications ont été noyées par le flot d’accusations. De son côté, Mahour Bacha, obnubilé par ses rancunes et ses exigences, n’a lui aussi pas perçu la gravité de la situation. Au stade annexe, il tempêtait contre l’implication du COA, demandant au MJS de reprendre ses prérogatives régaliennes.

 Le calme revenu, le président du COA a été entendu. Mais, a-t-il été compris ? Nous ne le pensons pas. Pourtant, ses déclarations bénéficient de suffisamment de clarté : «Le COA s'était impliqué dans la préparation des dernières Olympiades, car les différentes fédérations ne disposaient pas suffisamment de fonds pour assurer une bonne préparation à leurs athlètes, alors que ces derniers exigeaient une aide financière dans l'immédiat pour respecter leur programme de préparation ».

Le COA a donc considéré qu'il était de son devoir d'intervenir, pour mettre toutes les chances du côté des athlètes algériens, a expliqué Berraf. Constatant cependant que cette implication directe du COA pendant la préparation des JO-2016 n'a pas eu que du bon, puisqu'elle a généré quelques relations conflictuelles avec certains athlètes, le président Berraf a annoncé qu'à l'avenir «cette tâche relèvera des différentes fédérations».


 La déclaration de Berraf confirme les précédentes déclarations de Brahmia restées inaudibles à la majorité (et du reste insuffisamment explicites) : la préparation olympique n’a pu être réalisée que grâce à des avances de trésorerie accordées par le COA et le MJS. Sans le COA, il n’y aurait pas eu de préparation olympique.

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