mercredi 7 décembre 2016

Polémiques (63), Espoirs et duperie


Nul (à l’exception des prétentieux doté d’un complexe de supériorité chauvine hors de toute mesure) n’attendait un résultat de la part des seconds couteaux. Ils (les marathoniennes et leurs homologues masculins, les coureurs de 3 000 mètres et ceux de 400 mètres haies, les coureurs de 800 mètres) étaient là pour faire de la figuration. Quelques uns avaient été repêchés pour donner l’illusion de l’existence à une fédération qui dut recourir à un subterfuge (revoir la période de réalisation des minima de participation en revenant à ceux de l’IAAF/CIO) pour remplir le contingent qu’elle s’était pronostiquée.

Cette catégorie d’athlètes n’a jamais été dupe et n’a jamais trompé le public, profanes et surtout pas les spécialistes et les observateurs un tant soit peu informés. Meilleure performance personnelle de la saison, records personnels, records nationaux, un petit tour ou deux…et puis s’en vont, rentrent à la maison. Ils ne visaient pas la lune, la médaille olympique. Au mieux, réaliser un rêve quasi impossible, celui d’arracher une place en finale.

La majorité des athlètes participants aux jeux olympiques (nos représentants et ceux des autres nations au même statut) étaient là  pour meubler le temps télévisuel, remplir les courses qualificatives en attendant les exploits des stars de l’athlétisme national et international auxquelles on avait promis les plus belles médailles. Les stars nationales  et leur entraîneur (un seul est concerné) ont joué un remake du chasseur vendant la peau de l’ours avant de l’avoir tué ou de Perrette et son pot de lait. Les chants de victoire avant qu’elle n’ait été acquise. Les faire-valoir n’en demandaient pas autant. Eux qui se sont retrouvés esseulés. Sans même la présence de leur entraîneur tandis que les autres étaient entourés par un staff personnel.

La fédération algérienne d’athlétisme a été traitée de « une bande d’incompétents » ! Ils ont été quelques-uns à avoir été bernés par la FAA. Les seconds couteaux, les athlètes qui ont le plus souffert de l’incompétence n’ont rien dit. Ou exactement, on ne les a pas entendus puisqu’ils n’étaient pas attendus. Leurs explications n’ont pas eu d’écho. Elles sont restées dans des cercles restreints. Partagées avec leurs entraîneurs, avec leurs proches. Ils ont eu beau pesté dans leurs coins, ils n’ont pas eu d’audience. La chape de plomb s’est abattue sur eux.

Par cette ironie que le sort réserve aux présomptueux, l’expression la « bande d’incompétents », nous la devons (à la télé ou à la radio, dans les colonnes des journaux) aux chouchous du système : Toufik Makhloufi et Larbi Bouraâda. Deux athlètes qui, en personne (Makhloufi) ou par entraîneur interposé (Bouraâda), font la pluie et le beau temps à la fédération algérienne. Deux champions (incontestables) ayant disposé de toutes les facilités. Deux champions dont l’échec est le plus visible. Contrairement aux autres athlètes, ils n’ont pas rempli leurs contrats.

Saïd Lounnas, dans une contribution que nous avons publiée, a expliqué l’organisation de l’athlétisme national. Celle qui avait été mise en place du temps où il occupait de hautes fonctions au MJS et à la FAA. Il distinguait nettement le haut niveau (l’élite nationale) et la base (les ligues et les clubs). Nous ne pensons pas que Lounnas ait pensé à la segmentation du haut niveau (même s’il a pu envisager un instant une adaptation des moyens fédéraux à la notoriété sportive)  telle que nous pouvons l’apercevoir actuellement dans les actions fédérales.  


Analyser l’échec de Rio est, nous devons le reconnaitre, difficile. Les informations stratégiques, décisives manquent. Plus exactement n’ont pas été publiées. Elles ne le seront d’ailleurs jamais. Ni communiquées aux membres de l’assemblée générale de la FAA. Le fonctionnement de la fédération est marqué par l’opacité. Bien qu’elle se soit associée à une société de communication. Nul ne saura combien coûte un Makhloufi, un Bouraâda ou n’importe quel athlète de l’élite. Il vaut peut être mieux qu’il en soit ainsi. Nous serions certainement effarés par les conclusions de cette comptabilité analytique. 

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