Les informations
statistiques sont quasi inexistantes. Elles se résument à un « Top
10 » et aux résultats de quelques compétitions. Celles placées
sous la coupe fédérale. Les autres ne comptent pas. Un moyen, nous semble-t-il,
de masquer la réalité et de faire naitre (et d’alimenter) la thèse de l’athlète
providentiel, surgi du néant. Cela appartient à notre culture depuis que….les colons
sont partis. Impossible de tracer les jeunes. Excepté si l’on fournit un effort
gigantesque de recherches aidé par le…..pifomètre. Malgré celà, nous tenterons
d’esquisser (avec le peu d’informations disponibles) la cartographie de l’élite
athlétique composée de plusieurs niveaux.
Le premier niveau,
celui qui domine l’ensemble de l’édifice, est celui dans lequel trône
impérialement Toufik Makhloufi. Etant le sommet du système pyramidal, Makhloufi
se retrouve seul comme Pharaon. Bien qu’il soit accompagné dans ses
pérégrinations planétaires par un sparring-partner national, une sorte de
chevalier servant.
Incidemment, aucun
groupe ne s’est constitué autour de lui.
Contrairement aux années 90 lorsque deux autres champions olympiques (Hassiba
Boulmerka et Nouredinne Morceli) étaient entourés par des athlètes dont on
pourra objectivement critiquer la proximité régionale, familiale, clubarde avec
les champions. Toutefois, les groupes d’entrainement avaient une existence. Les
véritables groupes d’entrainement se constitueront autour du MCA/GSP avec
Mohamed Djouad et Amar Brahmia pour leaders. Des groupes composés d’athlètes de
même niveau, à 3.35 (et moins) sur le seul 1 500 mètres, épreuve de
référence nationale.
Depuis les jeux de
Londres (2012), le fils de Souk-Ahras est l’icône nationale. La référence de la
réussite sportive. Sur le plan des avantages qui lui sont consentis, il n’a
rien à envier aux représentants élus et nommés de l’Etat. Nous avons tous
constaté qu’il est considéré au même titre qu’un digne enfant, le successeur
des héros de la guerre de libération qui n’ont pas vu le recouvrement de la
souveraineté. Il se voudrait l’émule de son homonyme Rachid Makhloufi, celui
qui fut de l’épopée de l’équipe du FLN, abandonnant la notoriété, la fortune et
une participation à la Coupe du monde de football pour une équipe à constituer.
Ses références discursives montrent en fait qu’il plagie la nouvelle génération
de la révolution bourgeoise contemporaine…..donneuse de leçons de patriotisme.
Au niveau
immédiatement inférieur, on trouve Larbi Bouraâda qui, par l’entregent de son
entraîneur Ahmed Mahour Bacha, dispose d’un statut spécial intermédiaire entre
celui de Makhloufi et du troisième niveau où l’on regroupe tous les athlètes
dont l’entraîneur est proche du staff fédéral et de Mahour Bacha.
Sur ce troisième
niveau pèse (nous l’espérons à tort) des soupçons de pratiques qui font l’aura
sulfureuse du pivot inévitable que serait Mahour Bacha. Celui-ci et son athlète
voudraient bénéficier du même statut que Makhloufi. Ils voudraient modifier à
leur avantage la règle (énoncée par Zerrifi) qui veut que l’aide vienne après
les résultats.
Malheureusement pour
eux, Bouraâda n’a pas le même palmarès que Makhloufi. Pas de médaille olympique
ou de titre mondial. Il appartient seulement au groupe des 10 meilleurs
mondiaux depuis le Mondial de Pékin et traine une casserole. Façon de parler
puisque sa casserole (contrôle anti doping positif suivi d’une suspension de 2
ans pour infraction au règles de dopage) ne l’a pas empêché de bénéficier de
l’aide et du soutien de la fédération alors que la réglementation définie par
l’AMA lui interdit l’utilisation des infrastructures sportives et tant d’autres
choses qui lui furent permises qui font de la fédération, la complice de violations
des règles en la matière.
Le quatrième niveau
est celui des athlètes qui n’appartiennent pas aux trois niveaux précédents,
que l’on voudrait bien écarter de l’élite pour différents motifs et que l’on
doit accepter à contre cœur car leurs performances parlent pour eux. Sauf,
lorsqu’ils acceptent la proposition fédérale de changer d’entraîneurs et de
rejoindre les entraîneurs du pôle fédéral. Nous revenons à la fameuse captation
d’athlètes qui est synonyme de promotion au troisième niveau.
Zerrifi a rappelé à
l’attention de tous la courte carrière
dans le pré carré fédéral d’Anou Abderrahmane. Un ancien champion
junior, auteur de belles performances en catégorie Espoirs (3.35 au 1 500
mètres), ancien compagnon d’entraînement de Makhloufi. En retrait depuis qu’il
n’a pas concrétisé les attentes.
Un autre coureur de
1 500 suit la même voie. Keddar Salim a tenu lui aussi compagnie à
Makhloufi. Ce compagnonnage lui vaut également (il est malheureux de le
constater) de voir son niveau de performance régresser de 3.35 à 3.38 au lieu
de progresser.
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