samedi 14 janvier 2017

Polémiques (83)
Les fondements de la réussite selon Bouraâda
                                                                                                             (Laaziz Ath Ighbane)

A Rio, Larbi Bouraâda a réalisé un classement plus qu’honorable. Un résultat et une performance que beaucoup de ses pairs auraient bien voulu réaliser : 5ème place et un nouveau record d’Afrique. A plus de 8 500 points !

Beaucoup de citoyens algériens (anesthésiés et ameutés par les discours de Mahour Bacha et de la presse en guerre contre le COA) et ses proches (heureux que ces résultats participent à l’effacement, ne serait-ce que partiel, de la tâche de 2012) lui réservèrent un accueil digne des champions. Un accueil que ne connurent des médaillés de bronze d’hier et des finalistes mondiaux et/ou olympiques que parce qu’ils furent associés à des champions. Toufik Makhloufi, double médaillé d’argent, ayant préféré (pour des raisons contractuelles) Paris à Alger, Bouraâda fut la star du retour de l’avion spécial.

C’est dans un des journaux de la presse francophone, un journal proche de l’athlétisme national qu’il prend la parole dans un acte qui se voulut dénonciateur des pratiques préolympiques et/ou de la préparation olympique.

Dans un système sportif s’appuyant sur l’assistanat permanent des athlètes perçus en tant que vecteurs d’une idéologie chauvine, en quête de héros, son cri  («On manque de beaucoup de choses nécessaires et incontournables pour pouvoir gagner des médailles ») résonne avec fracas. Depuis des mois, depuis des années, Mahour Bacha prépare le terrain. Bouraâda est lui aussi le produit d’un conditionnement.

Comment l’une des icônes de l’athlétisme national, celui à qui on prédisait une médaille olympique peut-il se plaindre avec autant de véhémence ? Cet athlète n’a-t-il pas été chouchouté par le mouvement sportif national ? Ne dit-on pas qu’il a obtenu de la CPO plus que les autres athlètes ? Souvenons-nous que Bouraâda appartient à notre deuxième niveau de l’élite athlétique (il est classé par la DTN dans la catégorie A de la hiérarchie fédérale) et que, sur le plan des moyens mis à sa disposition, seul Makhloufi le surpasserait. Il fait partie (croit-on) de la caste des privilégiés. Même si son entraîneur s’évertue à….intervenir à tort et à travers et à entraver toutes les actions qui sont engagées en  faveur de l’athlète. On dirait qu’il fallait conduire l’athlète non pas à la réussite, à la médaille olympique mais à l’échec.

Celui qui, pendant des années, n’a pas placé un mot intervient enfin dans le débat. Sur la préparation olympique. Il  affirme qu’elle « ne se fait pas en trois ou quatre mois ». Sur ce point, Bouraâda n’innove pas. Ce n’est pas ce qui est attendu de lui. Il rappelle instinctivement les débats cent et mille fois entendus sur les installations du Sato. Des débats souvent initiés par Mahour Bacha. La répétition tendant à produire un conditionnement cognitif a atteint son but.

Bouraâda est armé d’une certitude inextirpable: « Il faut une très longue saison et surtout deux à trois ans de préparation. Des stages, des compétitions et plein d’autres choses ». D’autres choses qu’il serait probablement incapable de définir si on le lui avait demandé.

Remarquons que le plus important, en application des mécanismes de la pensée fédérale et de l’entraîneur, se trouve dans les stages et les compétions qui se dérouleront indubitablement à l’étranger et donc, accessoirement, avec introduction de dossiers de sorties mobilisateurs des dirigeants, entraineurs de l’élite et athlètes. Des dossiers de sortie qui rapporteraient (la vox populi est féroce) un minimum de 5 000 euros par stage à chaque entraîneur impliqué dans le circuit illicéité emprunté par exemple par l’entraîneur de Lahoulou et par ceux qui pratiquent la surfacturation dénoncée par la CPO.


 « Il faut une très longue saison et surtout deux à trois ans de préparation» s’écrit impétueusement Larbi Bouraâda. Si cela pouvait être aussi facile. Si seulement trois ans était une donnée suffisante. Les candidats à la médaille de vermeil olympique se compteraient par milliers. Les observateurs de l’athlétisme algérien (surtout ceux qui passent leur temps au stade annexe) savent que Bouraâda ne peut inventer le fil à couper le beurre. Il ne répète donc qu’un discours maintes fois ressassé par d’autres.

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