Polémiques (83)
Les fondements de la réussite selon Bouraâda
(Laaziz Ath Ighbane)
A Rio, Larbi Bouraâda a réalisé un classement plus qu’honorable. Un
résultat et une performance que beaucoup de ses pairs auraient bien voulu
réaliser : 5ème place et un nouveau record d’Afrique. A plus de
8 500 points !
Beaucoup de citoyens algériens (anesthésiés et ameutés par les discours
de Mahour Bacha et de la presse en guerre contre le COA) et ses proches
(heureux que ces résultats participent à l’effacement, ne serait-ce que
partiel, de la tâche de 2012) lui réservèrent un accueil digne des champions. Un
accueil que ne connurent des médaillés de bronze d’hier et des finalistes
mondiaux et/ou olympiques que parce qu’ils furent associés à des champions.
Toufik Makhloufi, double médaillé d’argent, ayant préféré (pour des raisons
contractuelles) Paris à Alger, Bouraâda fut la star du retour de l’avion
spécial.
C’est dans un des journaux de la presse francophone, un journal proche de
l’athlétisme national qu’il prend la parole dans un acte qui se voulut
dénonciateur des pratiques préolympiques et/ou de la préparation olympique.
Dans un système sportif s’appuyant sur l’assistanat permanent des
athlètes perçus en tant que vecteurs d’une idéologie chauvine, en quête de
héros, son cri («On manque de beaucoup de choses
nécessaires et incontournables pour pouvoir gagner des médailles »)
résonne avec fracas. Depuis des mois, depuis des années, Mahour Bacha prépare
le terrain. Bouraâda est lui aussi le produit d’un conditionnement.
Comment l’une des icônes de l’athlétisme national, celui à qui on
prédisait une médaille olympique peut-il se plaindre avec autant de
véhémence ? Cet athlète n’a-t-il pas été chouchouté par le mouvement
sportif national ? Ne dit-on pas qu’il a obtenu de la CPO plus que les
autres athlètes ? Souvenons-nous que Bouraâda appartient à notre deuxième
niveau de l’élite athlétique (il est classé par la DTN dans la catégorie A
de la hiérarchie fédérale) et que, sur le plan des moyens mis à sa disposition,
seul Makhloufi le surpasserait. Il fait partie (croit-on) de la caste des
privilégiés. Même si son entraîneur s’évertue à….intervenir à tort et à travers
et à entraver toutes les actions qui sont engagées en faveur de l’athlète. On dirait qu’il fallait
conduire l’athlète non pas à la réussite, à la médaille olympique mais à
l’échec.
Celui qui, pendant des années, n’a pas placé un mot intervient enfin dans
le débat. Sur la préparation olympique. Il
affirme qu’elle « ne se fait pas en trois ou quatre mois ».
Sur ce point, Bouraâda n’innove pas. Ce n’est pas ce qui est attendu de lui. Il
rappelle instinctivement les débats cent et mille fois entendus sur les installations
du Sato. Des débats souvent initiés par Mahour Bacha. La répétition tendant à
produire un conditionnement cognitif a atteint son but.
Bouraâda est armé d’une certitude inextirpable: « Il
faut une très longue saison et surtout deux à trois ans de préparation. Des
stages, des compétitions et plein d’autres choses ». D’autres
choses qu’il serait probablement incapable de définir si on le lui avait
demandé.
Remarquons que le plus important, en application des mécanismes de la
pensée fédérale et de l’entraîneur, se trouve dans les stages et les compétions
qui se dérouleront indubitablement à l’étranger et donc, accessoirement, avec
introduction de dossiers de sorties mobilisateurs des dirigeants, entraineurs
de l’élite et athlètes. Des dossiers de sortie qui rapporteraient (la vox
populi est féroce) un minimum de 5 000 euros par stage à chaque entraîneur
impliqué dans le circuit illicéité emprunté par exemple par l’entraîneur de
Lahoulou et par ceux qui pratiquent la surfacturation dénoncée par la CPO.
« Il faut une très longue saison et
surtout deux à trois ans de préparation» s’écrit impétueusement Larbi
Bouraâda. Si cela pouvait être aussi facile. Si seulement trois ans était une
donnée suffisante. Les candidats à la médaille de vermeil olympique se
compteraient par milliers. Les observateurs de l’athlétisme algérien (surtout
ceux qui passent leur temps au stade annexe) savent que Bouraâda ne peut
inventer le fil à couper le beurre. Il ne répète donc qu’un discours maintes
fois ressassé par d’autres.
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