samedi 28 janvier 2017

Polémiques (94), Du changement de nationalité

En rejoignant Philippe Dupont, Makhloufi déclencha une nouvelle polémique sur un fond de nationalisme sensible et d’ignorance de la réglementation. Le thème de celle-ci a été l’éventualité d’un changement de nationalité qui incitera la FAA a rédigé une mise au point des plus maladroites et confuses.

A l’époque de la polémique sur l’éventuel changement de nationalité de Makhloufi, nous avions écrit que « les faits (entrainements avec un groupe d’athlètes franco-algériens, passage sous la coupe technique d’un coach français) peuvent être interpréter comme concordants et annonciateurs d’une  telle éventualité » et nous remarquions aussi qu’« A nouveau, la fédération s’emmêle dans des propos oiseux et vains qui encouragent cette situation qui s’opacifie encore plus ».

Nous rapportions alors (Sous l’olivier n°49) que si le changement de nationalité sportive est connu (presque dans le détail) par tous les supporters des « Fennecs » depuis l’adoption – à l’instigation de de la FAF, fédération algérienne de football - de la « loi dite de Bahamas » qui permet à un joueur de foot de changer de « passeport sportif », à sa demandes expresse, pour peu qu’il n’ait pas intégré une équipe nationale « ». Il n’en est pas de même en athlétisme où la réglementation n’est pas connue des amoureux de la discipline.

« En athlétisme, disions-nous alors, la réglementation est plus permissive puisqu’elle permet ce changement à condition de passer 3 « saisons blanches », sans participations à des compétitions internationales organisées sous l’égide de l’IAAF, c'est-à-dire sans championnats continentaux, championnats du monde et Jeux Olympiques. Cette durée peut toutefois être réduite à une « saison blanche » lorsqu’il y a accord entre les deux membres (fédérations) au sujet de la « libération » de l’athlète.

Nous précisions aussi que si Toufik Makhloufi sollicitait ce changement de nationalité sportive, il serait interdit de participation aux Championnats du monde 2015, aux jeux olympiques de 2016 et aux championnats du monde de 2017 et que la seule possibilité qu’il aurait de courir serait de prendre part aux meetings « certes fort rémunérateurs, mais ne pourrait enrichir son palmarès par les titres qui comptent. Il suffisait de le dire pour clore le débat ! ».

Un détail toutefois, contrairement à Morceli (boulimique sur ce plan), Makhloufi n’est pas un participant assidu de ces meetings. Il se rapprocherait plutôt de Hassiba Boulmerka.

En ne faisant pas état de la réglementation internationale,  la FAA avait raté sa communication en s’engageant dans un de ces débats stériles qui semblent être son fort. Malgré une prétendue  collaboration avec une agence de communication-partenaire dont on constate les nombreuses défaillances.   

A la fin de l’année 2015, Makhloufi fait à nouveau le buzz. Une nouvelle polémique. Dans le même  titre de presse francophone qui, un an plus tôt  l’avait fait vider son sac. Le coureur, cette fois-ci, est muet. Spectateur. En tout cas en retrait. C’est son entraîneur (Philippe Dupont) qui est interviewé. Apparemment, il est celui qui déclenche involontairement ( ?) la polémique.
Un incident de parcours (le ratage d’un stage de préparation au Portugal par la faute d’un visa Schengen non obtenu) est monté en épingle. Cet incident n’est qu’un moment insignifiant de l’interview donnée par Dupont. Un détail de l’histoire. Il fera oublier tout le reste.
Le coach regrette seulement que, compte tenu de son statut, le champion n’ait pu obtenir rapidement son visa. Dupont ne sait sans doute pas (ou a oublié) que Makhloufi compte déjà à son passif une histoire de visa qui l’empêcha (au mois de juin précédent) de participer à une compétition. Une histoire qui mit tout le monde (le manager, le club, la fédération, la presse) en émoi. Encore une situation confuse qui attise l’agitation latente, en attente permanente du déclic qui la libérera.
Ce second visa non obtenu dans des délais raisonnables afin que Makhloufi puisse rejoindre ses compagnons devint une histoire d’Etat (ou presque) avec l’intervention médiatique du président du COA.

La réponse virulente de ce dernier fut suscitée par un site français (spécialisé en athlétisme et affaires de dopage). Nous estimons que cette réaction intempestive alimenta l’animosité ressentie, supportée et non exprimée par le champion. 

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