En rejoignant Philippe
Dupont, Makhloufi déclencha une nouvelle polémique sur un fond de nationalisme
sensible et d’ignorance de la réglementation. Le thème de celle-ci a été
l’éventualité d’un changement de nationalité qui incitera la FAA a rédigé une
mise au point des plus maladroites et confuses.
A l’époque de la
polémique sur l’éventuel changement de nationalité de Makhloufi, nous avions
écrit que « les faits (entrainements avec un groupe d’athlètes
franco-algériens, passage sous la coupe technique d’un coach français) peuvent
être interpréter comme concordants et annonciateurs d’une telle éventualité » et nous
remarquions aussi qu’« A nouveau, la fédération s’emmêle dans des
propos oiseux et vains qui encouragent cette situation qui s’opacifie encore
plus ».
Nous rapportions alors
(Sous l’olivier n°49) que si le changement de nationalité
sportive est connu (presque dans le détail) par tous les supporters des « Fennecs »
depuis l’adoption – à l’instigation de de la FAF, fédération algérienne de
football - de la « loi dite de Bahamas » qui
permet à un joueur de foot de changer de « passeport sportif »,
à sa demandes expresse, pour peu qu’il n’ait pas intégré une équipe nationale
« A ». Il n’en est pas de même en athlétisme où la
réglementation n’est pas connue des amoureux de la discipline.
« En
athlétisme, disions-nous
alors, la réglementation est plus permissive puisqu’elle permet ce
changement à condition de passer 3 « saisons blanches », sans
participations à des compétitions internationales organisées sous l’égide de
l’IAAF, c'est-à-dire sans championnats continentaux, championnats du monde et
Jeux Olympiques. Cette durée peut toutefois être réduite à une « saison blanche »
lorsqu’il y a accord entre les deux membres (fédérations) au sujet de la
« libération » de l’athlète.
Nous précisions aussi
que si Toufik Makhloufi sollicitait ce changement de nationalité sportive, il
serait interdit de participation aux Championnats du monde 2015, aux jeux olympiques de 2016
et aux championnats du monde de 2017 et que la seule possibilité qu’il aurait
de courir serait de prendre part aux meetings « certes fort rémunérateurs, mais ne
pourrait enrichir son palmarès par les titres qui comptent. Il suffisait de le
dire pour clore le débat ! ».
Un détail toutefois,
contrairement à Morceli (boulimique sur ce plan), Makhloufi n’est pas un
participant assidu de ces meetings. Il se rapprocherait plutôt de
Hassiba Boulmerka.
En ne faisant pas état
de la réglementation internationale, la FAA avait raté sa communication en
s’engageant dans un de ces débats stériles qui semblent être son fort. Malgré une
prétendue collaboration avec une agence
de communication-partenaire dont on constate les nombreuses défaillances.
A la fin de l’année 2015, Makhloufi fait à nouveau le buzz.
Une nouvelle polémique. Dans le même titre
de presse francophone qui, un an plus tôt l’avait fait vider son sac. Le coureur, cette
fois-ci, est muet. Spectateur. En tout cas en retrait. C’est son entraîneur
(Philippe Dupont) qui est interviewé. Apparemment, il est celui qui déclenche
involontairement ( ?) la polémique.
Un incident de parcours (le ratage d’un stage de préparation
au Portugal par la faute d’un visa Schengen non obtenu) est monté en épingle.
Cet incident n’est qu’un moment insignifiant de l’interview donnée par Dupont. Un
détail de l’histoire. Il fera oublier tout le reste.
Le coach regrette seulement que, compte tenu de son statut,
le champion n’ait pu obtenir rapidement son visa. Dupont ne sait sans doute pas
(ou a oublié) que Makhloufi compte déjà à son passif une histoire de visa qui
l’empêcha (au mois de juin précédent) de participer à une compétition. Une
histoire qui mit tout le monde (le manager, le club, la fédération, la presse) en
émoi. Encore une situation confuse qui attise l’agitation latente, en attente
permanente du déclic qui la libérera.
Ce second visa non obtenu dans des délais raisonnables afin que
Makhloufi puisse rejoindre ses compagnons devint une histoire d’Etat (ou
presque) avec l’intervention médiatique du président du COA.
La réponse virulente de ce dernier fut suscitée par un site
français (spécialisé en athlétisme et affaires de dopage). Nous estimons que
cette réaction intempestive alimenta l’animosité ressentie, supportée et non
exprimée par le champion.
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