Dans une précédente chronique (« Transpondeur, Que de
complications »), nous avions abordé un thème rendu complexe par
les agissements peu orthodoxes de la fédération. Cette chronique s’était
appuyée sur trois documents. Un nouveau document porté à notre connaissance le
rend plus opaque.
Le dossier en question est celui de l’acquisition d’un
transpondeur, appareil de chronométrie destiné essentiellement à une trentaine de courses sur routes et aux
cross country reposant sur l’utilisation
de dossards à puce.
Ce qui avait attiré alors notre attention est que
l’utilisation de ce matériel serait assujettie à la présence de techniciens
marocains et que, selon des indiscrétions de spécialistes, ce matériel ne
serait pas un des plus performant et qu’il serait plus onéreux que ceux
disponibles sur le marché.
Les documents, ainsi que nous l’avons indiqué, laissent peser une très forte suspicion.
Le premier document a été établi le 15 septembre 2014, par la
société domiciliée aux Pays Bas (2 CRAS, « 2 Continents Running
Athlètes Support ») présente les caractéristiques d’une facture
pro-forma d’un montant global de 43 174 euros. Cependant, rien n’indique
formellement qu’il s’agit d’une facture pro-forma et encore moins d’une
facture.
Le second document est
daté du 13 novembre 2014. Il émane
du fournisseur MYLAPS (domiciliée aux Pays Bas). Celui-ci indique que la société « Running
Sport International » (domiciliée au Maroc) a vendu à la
fédération algérienne d’athlétisme un équipement de chronométrie. Nous avions
noté que celui-ci ne correspond pas exactement au descriptif contenu dans le
document envoyé par « 2 CRAS ». Un examen des documents
montre l’existence d’un lien commun entre « 2 CRAS » et
« Running Sport International » en la personne du
gérant de ces deux compagnies : Rachid Ben Meziane.
Le troisième document est un courrier du 12 novembre 2015
adressé par la FAA à monsieur le chef d’inspection divisionnaire des douanes de
l’aéroport d’Alger.
Le président de la FAA y écrit que le matériel de
chronométrie a été acquis auprès de « 2 CRASS » (alors
que selon Mylaps, fournisseur du matériel, le vendeur serait « Running
Sports International »). Il note que la facture est établie au nom
du COA et que la LTA (lettre de transport aérien) est libellée à celui de la
FAA.
Selon le président de la FAA, ce matériel aurait dû être
utilisé à l’occasion du 1er marathon international d’Alger (1er
novembre 2014). Malheureusement, le matériel n’ayant pas été dédouané, il n’a
pas été utilisé contrairement aux attentes.
Le même président de la fédération souligne que, compte tenu
des difficultés financières rencontrées par la FAA, le paiement de la facture
d’acquisition et le dédouanement sont
supportés par le COA. Nous soulignerons que dans un système cartésien, dans le
souci d’éviter les complications apparues dans la distinction acquéreur (COA)
et destinataire (FAA), il aurait été logique que pour cette opération la
fédération contracte un prêt auprès du COA et acquière la double qualité
d’acheteur et de destinataire.
Il explique également que le matériel n’a pu être dédouané en
raison de lenteurs administratives, de l’indisponibilité de responsables et du
départ du fonctionnaire du COA chargé du dossier.
Nous avions observé que c’étaient les méandres de la démarche
fédérale qui auraient conduit au retard du dédouanement du matériel. Ces
méandres ont obligé le COA et la fédération d’athlétisme à
entreprendre une autre démarche empruntant la voie notariale qui a certainement
amené un transfert de la propriété (établie par la facture) du COA à la FAA.
Le nouveau document est daté du 13 octobre 2014. Dans ce
courrier « la fondation 2 Continents Running Athlètes
Support » indique qu’elle « s’attache à vous effectuer un don
en matériel d’un système de chronométrage de la course d’une valeur de
43 174 euros ».
Nous sommes donc en présence (sur
le plan épistolaire) de deux situations : d’un don et d’une acquisition ou
d’un don qui a muté en acquisition. Cette dernière option signifiant que le
matériel susceptible d’être acquis gratuitement a finalement fait l’objet d’un
paiement.
Ces deux variantes sont possibles
en l’absence d’autres informations. L’une
d’elle implique l’examen du registre d’inventaire des biens mobiliers et
immobiliers de la fédération. Il pourra en effet répondre à des questions très
simples: combien de transpondeurs ont été enregistrés ? Quelles sont les
informations relatives au mode d’acquisition qui sont portées en
observation ?
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