mardi 7 février 2017

Transpondeur, Pourquoi ces complications ?

Dans quelques jours, les bilans moral et financier de la FAA seront présentés devant l’assemblée générale ordinaire. Un moment important de l’athlétisme national. Celui où les membres de cette auguste assemblée sont  censés faire le point sur la gestion d’un mandat olympique, sur les actes d’un bureau fédéral et d’un président élus par eux (ou par leurs semblables qui les ont précédé).
La proximité de cette rencontre capitale pour l’avenir de la discipline fait sortir des coulisses des dossiers sur lesquels les opposants à l’actuelle fédération ne vont pas se taire. Si bien sûr, ils vont jusqu’au bout de leurs intentions sachant que nombre d’entre eux réalisent des prouesses lors des discussions « en off » et restent muets le moment de vider leur sac venu.
L’un de ces dossiers est celui dit du « transpondeur » relatif à l’acquisition d’un matériel de chronométrie destiné à être utilisé essentiellement lors des épreuves des challenges nationaux de cross-country  et de courses sur route. Un matériel nécessitant l’usage des dossards à puce à l’occasion d’une trentaine d’épreuves par an disputées à travers le territoire national.
Un matériel donc itinérant sans utilisateur patenté algérien. Si nous avons bien compris, il est fait appel pour son fonctionnement à un technicien étranger (marocain). La fédération a acquis la technologie (qui selon certains contradicteurs serait à la fois la moins performante et la plus onéreuse) sans le mode d’emploi ou la formation d’un technicien algérien.
Nous ne jugerons pas de l’opportunité de la dépense mais nous remarquerons simplement que l’utilisation de ce matériel à un coût qui aurait pu être évité (en particulier les frais de transport aérien entre le lieu de résidence du technicien et Alger). Les autres charges (hébergement, restauration, transport interne) restant inchangées. Ne le cachons pas, il y a en arrière-plan ce phénomène de surfacturation (que l’affaire de l’entraîneur de Malek Lahoulou a mis en évidence sur la place publique) empoisonnant les esprits.
Quelques documents que nous avons pu consulter laissent d’ailleurs peser une très forte suspicion.
Un document établi, le 15 septembre 2014, par la société domiciliée aux Pays Bas (2 CRASS, « 2 Continents Running Athlètes Support »,) présente les caractéristiques d’une facture pro-forma d’un montant global de 43 174 euros.
Un second document, daté du 13 novembre 2014, émanant du fournisseur MYLAPS (domiciliée aux Pays Bas) indique que la société « Running Sport International » (domiciliée au Maroc) a vendu à la fédération algérienne d’athlétisme un équipement qui ne correspond pas exactement au descriptif envoyé par « 2 CRASS ». Le lien commun entre « 2 CRASS » et « Running Sport International » est le gérant de ces deux compagnies : Rachid Ben Meziane.
Comprendre le cheminement de cette acquisition n’est pas aisé. La fédération, pour des raisons qui restent à expliquer, a fait intervenir deux sociétés ayant servi d’intermédiaire. Les deux « compagnies » sont gérées par la même personne physique.
Evidemment, nous devons considérer qu’il aurait été certainement plus difficile et plus coûteux de s’adresser directement au fournisseur sachant que les intermédiaires ne prennent pas de marges ou de commissions.
Dans un courrier adressé (le 12 novembre 2015) par la FAA à monsieur le chef d’inspection divisionnaire des douanes de l’aéroport d’Alger, on apprend une partie des mécanismes de financement de l’opération.
Le président de la FAA indique que le matériel de chronométrie (objet de son courrier) a été acquis auprès de « 2 CRASS » (selon le fournisseur le vendeur serait « Running Sports International »). D’autre part, il est noté que, pour ce qui concerne la partie algérienne, la facture est établie au nom du COA et que la LTA (lettre de transport aérien) est libellée à celui de la FAA.
A l’attention du chef d’inspection divisionnaire, le président rappelle que le matériel devait être utilisé à l’occasion du 1er marathon international d’Alger (1er novembre 2014) qui s’est donc déroulé antérieurement à la correspondance de MYLAPS (13 novembre 2014). Le matériel n’ayant pas été dédouané, il n’a pas été utilisé contrairement aux attentes.
Dans le même courrier, il est signalé que le paiement de la facture d’acquisition et du dédouanement est à la charge du COA étant donné que la FAA ne disposait pas des moyens financiers nécessaires pour honorer la facture.
Le président de la FAA, dans ce courrier qui explique la genèse de cette affaire, écrit que le matériel n’a pu être dédouané en raison de lenteurs administrative, de l’indisponibilité de responsable et du départ du fonctionnaire du COA chargé du dossier.
En fait, ce seraient les méandres de la démarche fédérale qui aurait conduit au non dédouanement du matériel. Ces méandres qui ont obligé  (dixit le président de la FAA) le  COA et la fédération d’athlétisme à entreprendre une autre démarche empruntant la voie notariale consistant certainement au transfert de la propriété établie par la facture du COA et la FAA.
Pour conclure sa correspondance, le président de la FAA assure au chef d’inspection divisionnaire que le matériel de chronométrie objet du litige « est très indispensable à la réussite du 2ème marathon international d’Alger qui aura lieu le 27 novembre prochain surtout pour l’homologation officielle des performances, un marathon organisé sous le haut patronage de son excellence le Président de la république, monsieur Abdelaziz Bouteflika ».

Selon des indiscrétions, l’acquisition de ce matériel a été payée (dans le cadre du sponsoring) par Sonatrach qui a pris en charge la facture d’achat et les droits de douanes. Par ailleurs, les frais de stockage (dont le montant serait égal à celui du prix du matériel) a été réglé par la fédération.

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