(Laaziz Ath Ighbane)
Depuis la nuit des
temps, l’athlétisme, discipline sportive par excellence ou du moins reconnue
comme étant la première discipline olympique, propose à ses pratiquants et aux
publics qui l’accompagnent deux catégories de course à pied : celles qui
se disputent dans l’enceinte du stade et celles que l’on regroupe sous
l’intitulé de ₺courses hors
stade₺. Les deux sont codifiées par une réglementation à valeur
internationale et régies par des commissions. Les courses dans le stade se
déclinent en distance dont la mesure-étalon est le mètre, les secondes en
kilomètres.
Les premières sont connues pour avoir donné au sport algérien quelques
champions du monde et champions olympiques (Boulmerka, Morcelli, Benida-Merah,
Saïd Guerni). Les secondes ont acquis une certaine popularité pour se pratiquer
soit dans les champs (cross-country) soit sur la route (les rues). Nous
remarquerons que chez nous règne une confusion lexicale et sémantique certaine.
Au fil des années, sous l’impulsion populiste des élus locaux ne maitrisant pas
le domaine (ce qui ne peut leur être totalement reproché) et la ₺fonctionnarisation₺
des cadres du sport, aux diplômes certes validés par l’institution
universitaire et la Fonction Publique mais au vécu claudicant, engagés dans un
processus où la gestion de carrière a pris un importance essentielle, nous
avons assisté à un glissement inapproprié, ₺spécifique₺ menant le ₺cross-country₺
à se courir dans les rues des villes et des villages (cross du Parti) et les
appellations contrôlées (semi-marathon et marathon) des courses sur routes à
être dénaturées. Le marathon se court réglementairement (qu’on le veuille ou
pas) sur une distance de 42 kilomètres 195 et le semi-marathon sur 21
kilomètres 095. Point barre !
La réglementation n’interdit pas l’organisation de courses sur routes
dont la distance ne répondrait pas à cette définition. Les adaptations sont
possibles à condition de ne pas adopter ces appellations officielles,
réglementées. Dans les pays latinos américains de l’hémisphère Sud (Brésil),
les ₺corridas₺ (courses) – qui ne sont pas uniquement les₺corridas de toros₺ (courses de toros) où s’affrontent à mort
₺toros₺ et ₺matadores₺ - ont lieu au
passage d’une année à l’autre (nuit du 31 décembre au 1er Janvier)
sur des distances variables pouvant atteindre ou dépasser celle d’un
semi-marathon.
Dans toutes les nations affiliées ou pas à la fédération
internationale d’athlétisme se déroulent des courses sur routes dont la
distance n’est pas celle du marathon ou du semi-marathon. Partout, les règles
fondamentales sont respectées et on ne fait pas dans la publicité mensongère.
Surtout lorsque la compétition s’inscrit dans un challenge national qui permet
la comparaison entre les courses et les valorise les unes par rapport aux autres.
Contrairement à ce que l’on peut croire, la motivation des
participants n’est pas seulement financière, même si cet aspect est évidemment
présent. L’athlète, quel que soit son niveau, se compare à ses adversaires mais
aussi et surtout à lui-même, à la recherche de la meilleure performance
possible qui peut être un ₺record₺ personnel, local, national, etc. dont
l’homologation répond au respect d’un certain de critères ou d’avantages que
peut procurer la morphologie, le tracé de la course choisi par des experts en
la matière.
Malgré la rigueur mise en place par la réglementation, on a assisté à
une prolifération de courses sur route (ici et en Europe) qui rivalise avec les
courses cyclistes d’antan, aux ₺kermesses₺ organisées pour célébrer un
événement local. Mais, aucune ne s’approprie ce qui ne lui appartient pas.
Elles ne sont pas toutes semi-marathons encore moins marathons. Chacune porte
un costume fait sur mesure. ₺El maratoune₺, dans un tel contexte, aurait été et
aurait du être en toute simplicité ₺La course sur route entre les ponts de
Constantine₺. Une recherche sur n’importe quel site ouvrira les esprits
réfractaires.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire