dimanche 9 avril 2017

La nouvelle FAA (2), Débuts sur fond de revanches

Nous avons vu comment, pendant  le laps de temps si court que peut être un weekend, la maison « Fédération Algérienne d’Athlétisme » s’est retrouvé dans une situation préjudiciable à son avenir après que, pendant la quinzaine de jours qui ont précédé la tenue de l’assemblée élective, les lézardes préexistantes (celles qui sont apparues au cours du mandat précédent et de ceux qui le devancèrent) se soient élargies, au point d’en devenir béantes.
 Une quinzaine qui aurait prêté à sourire (ou à rire à gorges déployées) si cela avait été un sketch de l’humoriste Fellag. Elle a aussi permis de ressusciter le temps des vieux démons d’une démocratie spécifique historiquement fondée sur la pensée unique. En une semaine préparée de longue date, toutes les candidatures ont été écartées en faisant appel à des prétextes juridiques brinquebalants et à d’autres pratiques qui sont partie intrinsèques de notre passé.
Il se dit aussi que d’autres postulations possibles ont été repoussées avant qu’elles ne soient   déposées. Les candidatures de champions et de médaillés olympiques (Louail, Benida, Hammad) n’auraient pas abouti car elles auraient bénéficié d’un traitement spécial. Celui réservé à des candidats indésirables (ou au contraire désirés parce que influençables ou manipulables à souhait) qui auraient fait l’objet de pressions accompagnées pour certaines de menaces et chantages ou à l’inverse de propositions d’alignement sur certaines positions d’idéologie sportive (rejoindre un des clans présentement influents ou l’autre). Soit la panoplie des usages maffieux montrés dans les blockbusters d’Hollywood.
Au final, la bataille électorale s’arrêta ….faute de combattants. Il n’en resta qu’un qui, bien évidemment, fut élu. Le nouveau président serait, selon les indiscrétions largement répandues, solidement soutenu. Il disposerait d’amitiés fortes (dont on ne saurait dire qu’elles seront pérennes) tissées au cours du dernier mandat au sein de la FAA (il y fut premier vice-président du bureau exécutif de la FAA et président de la commission juridique) et, pour épaissir ou épicer la sauce (c’est selon au choix du lecteur), et bénéficierait du soutien d’un proche parent, responsable d’une structure importante du ministère.
Incidemment, si cela était vérifié, cela donnerait malheureusement du sens à un possible changement envisagé de la composition du groupe de « sous-fifres » (une expression que l’on doit à Ahmed Mahour Bacha) qui dirigerait en catimini le MJS. Un groupe ayant supplanté l’autre. 
Le résultat, la situation décousue que l’on perçoit ne peut décemment attribuer au nouvel élu à peine installé dans ses fonctions, est qu’une tyrannie féodale a été remplacée par une organisation présentant les signes précurseur d’une dictature en devenir.
On comprendra donc que la fermentation des esprits, structurés autour d’idées revanchardes, ait conduit à ce clash (précoce mais attendu à moyen terme) s’exprimant par des échanges de propos virulents (illustrant vertement la scission entre des cadres permanents de la corporation des cadres sportifs, fonctionnaires rémunérés par la Fonction Publique) avec des vociférations qui furent proches de se muer en échanges de coups.
Une scène saugrenue, au sein d’une institution prétendument représentative d’une pratique sportive de premier plan sur le territoire nationale, délégataire de service public et membre d’une institution supranationale, qui eut lieu en dépit de la présence incroyablement impassible, sans aucune réaction, sur les lieux du président nouvellement élu. Un président de fédération qui resta  enfermer dans ce bureau aux parois de papier qu’avait délaissé son prédécesseur ayant marqué une préférence marquée pour de multiples voyages tout azimuts incitant d’aucuns à observer qu’il s’est fait remarquer par son absence.
Le nouveau président de la FAA, élu par ses pairs dirigeants locaux, s’est comporté en Ponce Pilate. Il a laissé des cadres censés être ses proches collaborateurs, piliers de l’édifice fédéral nommés par décision ministérielle sur propositions des bureaux précédents, s’étriper publiquement ou du moins devant leurs pairs des autres fédérations également locataires de la « Maison des fédérations ».

Une maxime populaire énonce que « qui peut le plus peut le moins ». On ne doit donc pas s’étonner qu’après avoir déballé une partie du linge sale sur les écrans de télévision, devant le peuple algérien assemblé pour la messe olympique, que d’autres membres de la « famille athlétisme », étrangement silencieux auparavant, se donnent en spectacle devant les membres de la grande  « famille sportive ». Ils étaient entre eux.

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