Nous avons vu comment, pendant le laps de temps si court que peut être un
weekend, la maison « Fédération Algérienne d’Athlétisme »
s’est retrouvé dans une situation préjudiciable à son avenir après que, pendant
la quinzaine de jours qui ont précédé la tenue de l’assemblée élective, les
lézardes préexistantes (celles qui sont apparues au cours du mandat précédent
et de ceux qui le devancèrent) se soient élargies, au point d’en devenir
béantes.
Une quinzaine qui aurait
prêté à sourire (ou à rire à gorges déployées) si cela avait été un sketch de
l’humoriste Fellag. Elle a aussi permis de ressusciter le temps des vieux
démons d’une démocratie spécifique historiquement fondée sur la pensée unique.
En une semaine préparée de longue date, toutes les candidatures ont été
écartées en faisant appel à des prétextes juridiques brinquebalants et à d’autres
pratiques qui sont partie intrinsèques de notre passé.
Il se dit aussi que d’autres postulations possibles ont été
repoussées avant qu’elles ne soient déposées. Les candidatures de champions et de médaillés
olympiques (Louail, Benida, Hammad) n’auraient pas abouti car elles auraient
bénéficié d’un traitement spécial. Celui réservé à des candidats indésirables
(ou au contraire désirés parce que influençables ou manipulables à souhait) qui
auraient fait l’objet de pressions accompagnées pour certaines de menaces et chantages
ou à l’inverse de propositions d’alignement sur certaines positions d’idéologie
sportive (rejoindre un des clans présentement influents ou l’autre). Soit la
panoplie des usages maffieux montrés dans les blockbusters d’Hollywood.
Au final, la bataille électorale s’arrêta ….faute de
combattants. Il n’en resta qu’un qui, bien évidemment, fut élu. Le nouveau
président serait, selon les indiscrétions largement répandues, solidement
soutenu. Il disposerait d’amitiés fortes (dont on ne saurait dire qu’elles
seront pérennes) tissées au cours du dernier mandat au sein de la FAA (il y fut
premier vice-président du bureau exécutif de la FAA et président de la
commission juridique) et, pour épaissir ou épicer la sauce (c’est selon au
choix du lecteur), et bénéficierait du soutien d’un proche parent, responsable
d’une structure importante du ministère.
Incidemment, si cela était vérifié, cela donnerait
malheureusement du sens à un possible changement envisagé de la composition du groupe
de « sous-fifres » (une expression que l’on doit à
Ahmed Mahour Bacha) qui dirigerait en catimini le MJS. Un groupe ayant
supplanté l’autre.
Le résultat, la situation décousue que l’on perçoit ne peut décemment
attribuer au nouvel élu à peine installé dans ses fonctions, est qu’une
tyrannie féodale a été remplacée par une organisation présentant les signes précurseur
d’une dictature en devenir.
On comprendra donc que la fermentation des esprits, structurés
autour d’idées revanchardes, ait conduit à ce clash (précoce mais attendu à
moyen terme) s’exprimant par des échanges de propos virulents (illustrant vertement
la scission entre des cadres permanents de la corporation des cadres sportifs,
fonctionnaires rémunérés par la Fonction Publique) avec des vociférations qui
furent proches de se muer en échanges de coups.
Une scène saugrenue, au sein d’une institution prétendument
représentative d’une pratique sportive de premier plan sur le territoire
nationale, délégataire de service public et membre d’une institution
supranationale, qui eut lieu en dépit de la présence incroyablement impassible,
sans aucune réaction, sur les lieux du président nouvellement élu. Un président
de fédération qui resta enfermer dans ce
bureau aux parois de papier qu’avait délaissé son prédécesseur ayant marqué une
préférence marquée pour de multiples voyages tout azimuts incitant d’aucuns à
observer qu’il s’est fait remarquer par son absence.
Le nouveau président de la FAA, élu par ses pairs dirigeants
locaux, s’est comporté en Ponce Pilate. Il a laissé des cadres censés être ses proches
collaborateurs, piliers de l’édifice fédéral nommés par décision ministérielle
sur propositions des bureaux précédents, s’étriper publiquement ou du moins
devant leurs pairs des autres fédérations également locataires de la « Maison
des fédérations ».
Une maxime populaire énonce que « qui peut le
plus peut le moins ». On ne doit donc pas s’étonner qu’après avoir
déballé une partie du linge sale sur les écrans de télévision, devant le peuple
algérien assemblé pour la messe olympique, que d’autres membres de la « famille
athlétisme », étrangement silencieux auparavant, se donnent en
spectacle devant les membres de la grande « famille sportive ».
Ils étaient entre eux.
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