Tout en menaçant
Bouraâda d’avoir à faire à la justice, de le retrouver dans un prétoire au cas
où…. Ahmed Mahour Bacha précise qu’il n’engagera les actions envisagées qu’après
avoir « regarder l'émission complète ». Au moment où il
tient ces propos, il n’en a vu qu’un extrait qui lui a été adressé par la
chaîne de télévision. Une séquence, un lien qu’il s’est empressé de partager sans
délais sur son mur Facebook.
Mahour Bacha - en
apprenant que Larbi Bouraâda a pris la parole, a accordé une interview à une
chaine de télévision privée dérangeante dont il sait qu’elle est à la recherche
perpétuelle de scoops, d’une amélioration constante de son audimat - a pris les
devants. Evidemment, il sait mieux que
quiconque ce qu’il sait et ce qu’il a fait.
Il sait ce que nous ne
savons pas et que de nombreux indices permettent pourtant de supposer.
D’ailleurs, Zahra Bouras avait été loquace dès son retour des championnats
d’Afrique auquel elle n’avait pu prendre part car la sanction de suspension
l’avait suivie jusqu’au cœur du continent. Elle avait immédiatement réagi en
l’incriminant.
Alors que Mahour Bacha
tempête et menace, l’interview montre que Bouraâda a déjà tourné la page.
Mahour Bacha représente un passé qu’il voudrait dépasser, oublier si cela était
possible. Bouraâda ne renie cependant pas son passé. Il montre qu’il n’est pas
amnésique, et n’est pas, contrairement aux accusations portées contre lui,
ingrat. Il connait ce qu’il doit à son ex-coach. En bien et en mal. Nietzche
n’est pas bien loin.
Les regards et les
espérances de Bouraâda sont dirigés vers la première quinzaine du mois d’août,
vers le podium des championnats du monde de Londres devenu son challenge personnel
après avoir été celui prescrit, défini, déterminé par d’autres.
Bouraâda se voit sur
le podium des championnats du monde de Londres. Un podium que Mahour Bacha et
Bouras (en tant que représentant de la FAA) lui donnait déjà pour les jeux de
2012 (disputés dans cette même capitale britannique), ensuite pour les
championnats du monde de Pékin (2015) et enfin pour les jeux de Rio (2016).
Un podium qui redorerait son histoire, son blason terni.
Une médaille qui amplifierait une popularité momentanée, virtuelle, fabriquée. Une
notoriété qui fut propulsée, boostée par les médias alléchés par les scandales
qui en ont fait le « meskine », l’opprimé par le
système alors qu’il est le produit d’une autre face d’un système, ou plus
exactement une facette d’un autre système (d’une structure informelle) évoluant
parallèlement à l’éthique. Bouraâda s’est tu pendant cinq années. Il continuera
à se taire. La gloire (certes éphémère) est à ce prix. Ainsi que les retombées
qui vont avec.
Toutefois, la vérité,
une vérité, SA vérité sur cet épisode sera connue sous peu. « Si
Dieu le veut ! », diront les partisans du « mektoub »,
de la Destinée et ceux qui voudraient la perte de Mahour Bacha. Certainement, prédisent
les derniers, dans quelques mois, après les épreuves sportives de Londres. Sa
parole sera certainement auréolée d’une médaille. Elle aura alors une portée
planétaire. Les liens qui l’asservissent auront été déliés.
Si Bouraâda est
atteint de mutisme, il n’est pas aveugle, ni sourd. Il sait qu’il détient des informations qui
pourraient intéressés des amis qui lui veulent du bien. En quelques mois,
certainement avec l’aide de ses nouveaux parrains, ses yeux ont été décillés. Il
comprend mieux la valeur des informations qu’il détient. Avant même que Mahour
Bacha ne l’ait menacé, il a brandi l’idée de tout dévoiler, de s’adresser à la
justice. A armes égales !
A la fin de l’été, à la fin de la saison
d’athlétisme nous saurons alors ce que
vaut réellement la parole d’une jeune femme qui a su se libérer de toutes les
attaches et toutes les entraves qui lui ont été imposées à la fois par son
entraîneur et par son père, ami de son entraîneur.
Mahour Bacha, après
avoir menacé (tel Zeus brandissant la foudre) s’est rendu compte qu’il ne
risquait rien. Il s’est expatrié en quête des pétrodollars remplaçant ces euros
dont on dit qu’il est friand ainsi que d’une omra purificatrice, selon l’expression
des dévots de tous bords..
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