En offrant un stage à son fils, avec l’un des entraîneurs aux
résultats indéniables mais suspicieux, Réda Abdenouz fit preuve d’une confiance
(confinant à la naïveté, si ce n’est à l’inconscience) envers un
entraîneur les plus réputés et les plus recherchés.
La présence de « Mo » Farah a été
signalée à Sabadell. Son nom figure, avons-nous précédemment écrit, en bonne
place sur cette liste, à la fiabilité limitée car d’origine indéterminée, qui
fut diffusée sur le web. Cette liste partagée sur les réseaux sociaux provenait
certes de personnes marquantes de
l »athlétisme national parfaitement identifiées répercutant une
information sensible à partir d’un pays où se trouvent le maitre manipulateur
et ses prétendus épigones.
La présence de « Mo » Farah sur les
lieux, au moment de la descente de police à l’hôtel hébergeant le groupe Aden, ne
doit pas toutefois pas surprendre outre mesure ceux qui prêtent attention au
nomadisme des champions.
En effet, les
champions et leurs cours se retrouvent souvent aux mêmes périodes sur les mêmes
lieux d’entraînement. On dirait qu’ils ont pris rendez-vous pour se retrouver
réglant ainsi leurs agendas de préparation. En particulier, lorsque ces centres
de préparation (le plus souvent en altitude, au Kenya, en Ethiopie, en Afrique
du Sud, au Colorado qui sont présentement les régions du monde attractives
après que soit passée la mode d’Ifrane et de Font Romeu) ont obtenu une
renommée dépassant les frontières et aimantent donc les meilleurs athlètes du
monde et les groupes d’athlètes les plus réputés.
Il est, pensons-nous, indispensable de rappeler qu’il en fut de même
pour Toufik Makhloufi qui s’était entraîné (au début de l’année 2012, après
avoir quitté le groupe Brahmia) à Iten (un des temples de la préparation en
altitude du Kenya détenant la plus forte concentration qui soit en matière de
titres mondiaux et olympiques en demi-fond) avec les athlètes d’Aden avant de
rejoindre officiellement quelques mois plus tard le groupe.
Le même scénario s’est reproduit au début de l’année 2015 lorsque
notre champion olympique s’était entraîné aux Etats Unis avec les athlètes
français de Philippe Dupont avant de rejoindre, un trimestre plus tard, le
groupe d’athlètes constitué autour du manager fédéral français du demi-fond. On
voudrait bien croire à un hasard qui se répéterait.
Un effet de mode ? Sans doute ! Sans écarter une
dimension de stratégie fédérale que Mahour Bacha a en partie dévoilée au
bénéfice de ses émules. Une sorte de période d’essai avant la
contractualisation de la collaboration bénéfique pour tous.
Ce fut aussi le cas précédemment (gardons-nous de l’oublier)
de ce même Mohamed « Mo » Farah qui côtoya (à la fin
2014-début 2015) sur les installations de Sulultha, Hamza Driouch qui
venait d’être banni par l’IAAF et qui
prétendit pour sa défense n’avoir pas reçu la décision de sanction, isolé qu’il
était dans les montagnes éthiopiennes. La différence entre Makhloufi et Farah
est que le second est enchaîné conventionnellement au Nike Oregon Project,
financièrement et logistiquement plus puissant que la fédération algérienne.
L’explication que donna Farah fut basée sur l’argument de la
présence des meilleurs coureurs mondiaux de demi-fond et des conditions
offertes par le site. Cette explication (pourtant plausible) n’eut aucun crédit
auprès de ses compatriotes. Il leur semblait inconcevable qu’un athlète coaché
par Alberto Salazar s’entraîna avec les athlètes d’Aden. De plus, avec un
athlète sanctionné.
Nous n’aurons garde d’oublier que le haut niveau est un monde
réservé aux professionnels de la course à pied ne s’embarrassant guère de ce
genre de détails. Les meilleurs se préparent avec les meilleurs partenaires
d’entraînement, fussent-ils leurs rivaux directs. Nous avons vu ce qu’il est
advenu des meilleurs espoirs algériens qui servirent de sparring-partners.
Déclassés après avoir été usés.
La thèse des deux cercles que l’on doit à Kyle Barber, nous
semble devoir être enrichie par la notion de « guest star »,
empruntée aux génériques de films, une expression anglo-saxonne réservée aux
vedettes du grand et petit écran venant enrichir la distribution, le casting.
A Sulultha et à Sabadell, Mo Farah s’est retrouvé en
compagnie de ses pairs. Un statut qui leur sied tant par le niveau de
performance à leurs actifs que par la suspicion que l’énoncé de leurs noms
déclenche immédiatement dans l’esprit des lecteurs et des auditeurs.
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