Tard, bien tard, Larbi
Bouraâda a pris conscience qu’il n’était qu’un instrument. Une olympiade après
Zahra Bouras. Une jeune femme qui souffre de la position de son père dans les
structures sportives nationales. Une situation, une proximité qui ne l’empêche
pas de se faire entendre, de porter une parole discordante ; en dépit de
toutes les réticences que l’on peut avoir à croire ses propos.
Ceux qui connaissent
le décathlonien affirment sans ambages que l’on ne pouvait attendre à autre
chose de sa part. Comptant énormément sur les avantages procurés par une carrière
sportive au très haut niveau, le mutisme lui aurait été profitable. Une issue
honorable pour s’extirper du marasme social dans lequel il est plongé.
Contrairement à tous
les scénarii échafaudés, en dépit de
tout ce qui a pu être dit par les uns et par les autres, Bouraâda a surpris le
grand public en assurant que « le président Mustapha Berraf
m’appelait souvent, d’ailleurs, pour demander de mes nouvelles ».
Les ponts n’auraient
donc jamais été totalement coupés entre l’athlète et le premier responsable du
comité olympique algérien. Bien que ex-son entraîneur et son ex-président de
fédération aient tenté de l’enfermer dans une camisole. Cela nous amène à
penser que la parole olympique (comme celle de tant d’athlètes, entraîneurs et
dirigeants) a été confisquée.
La reprise en mains par
les pouvoirs publics de la destinée d’un l’athlète, qui ne serait plus pris en
otage, sur lequel ont fait encore une fois peser l’espoir d’une future médaille
autorise l’entraîneur Mahour Bacha, qui fut un boutefeu impénitent, à se poser maintenant
en victime du système. Lui qui fut, du temps de sa splendeur, l’oppresseur (nous
croyons qu’il n’en a pas conscience) des petites gens, des sans-grades.
Contrairement à la
parole de la famille de l’athlétisme, celle qui fait que la discipline continue
à exister en dépit des coups portés, celle de Mahour Bacha et de ses épigones n’a
pas de limites.
Selon des propos
publiés sur son mur Facebook, la déclaration de Bouraâda aurait été commanditée
en prévision des assemblées générales du COA qui se tiendront dans quelques
semaines, en vue d’un nouveau mandat. Cela est possible. Il connait si bien la
manœuvre pour l’avoir expérimentée tout au long du printemps et de l’été de
l’année dernière. Et, bien avant.
La confiscation de la
parole du système sportif national (ministère de la jeunesse et des sports,
comité olympique tenus au devoir de réserve) par Mahour Bacha and C° n’a pas
permis le dévoilement de certaines aberrations (dont le dopage) qui en sont
partie intégrantes et d’informations susceptibles de mieux appréhender les
coulisses et des réalités occultées.
Sans que cela soit
vraiment une surprise (avec le temps nous nous y sommes habitués), des bribes
de vérité nous parviennent de l’étranger dans cette presse francophone très
présente qui nous apprend que les conflits de 2014 et 2015 avaient pour
protagonistes Makhloufi et la fédération et conforte s’il en est besoin les
déclarations ministérielles et de l’instance olympique antérieures.
Cette presse sportive
ajoute aussi que si le contrat de préparation avec Dupont a reçu « la bénédiction de la
fédération algérienne », l’entraîneur français a été « rémunéré
par le comité olympique ». Ce que beaucoup ont eu tendance à
oublier car ignorant ou désireux d’occulter les difficultés financières réelles
de la FAA enregistrant, à la fin 2016, 7.8 milliards de centimes d’endettement dans
lesquels ne sont pas comptabilisés les prises en charge de la préparation
olympique. Sans le comité olympique, Makhloufi n’aurait pas conquis les
médailles de Londres (2012) et Rio (2016).
Pour enfoncer le clou,
elle informe ses lecteurs que le salaire de Sébastien Levicq (entraîneur choisi
par le COA qui participa aux jeux olympiques et détient un record personnel
très proche de celui de Bouraâda) perçoit une rémunération (versée par le
comité olympique) proche de celle de Dupont.
Par les coups portés
par « la main étrangère » que l’on incrimine
souvent et que l’on tente de séduire à tous prix, les vitrines du précédent
bureau fédéral se sont brisées. La réussite des deux athlètes (Makhloufi et
Bouraâda) n’est pas à mettre au crédit de la fédération mais à celui des
pouvoirs publics et du COA accusés à tort.
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