Bouraâda le dopé est
revenu dans l’estime des Algériens depuis sa belle aventure en terre
brésilienne. Malgré l’échec, grâce à sa combativité.
Après ses instants de
gloire, un accueil de star à l’aéroport d’Alger et dans la petite ville où il
réside, il était attendu sur le thème du dopage relégué en marge. Nul ne sait intéresser
sérieusement à ce sujet éminemment dérangeant pour la périphérie sportive.
A notre grand désappointement
qui est également celui de ceux qui attendaient beaucoup de cette intervention),
il n’a pas été très prolixe sur ce sujet. Les espérances de l’entendre enfin impliquer
(ou mettre hors de cause) directement Mahour Bacha ont été déçues.
Les « amis »
de ce dernier, sans avoir vu la vidéo, se sont fait entendre. Leurs
interventions ont été bien évidemment orientées dans le sens que l’on devine
être celui de l’« amitié », celui de la défense de leur
héros. Les réactions sont significatives car faisant porté par Bouraâda l’habit
de traitre. Tout a été fait pour discréditer celui qu’ils ont porté quelques
mois plus tôt sur leurs épaules.
Dans le corpus
documentaire (dont l’interview télévisée) que nous avons à notre disposition,
la prise de parole de Bouraâda est édulcorée. Quelque part, Mahour Bacha n’a
pas tort. Elle semble avoir été commandée et dirigée. Le recordman d’Afrique
des épreuves combinées évoque seulement cette hantise (naturelle pour celui
pris la main dans le sac) qui l’a habité depuis qu’il a repris la compétition.
Le sujet du dopage est
esquivé. Bouraâda, à cause de cette suspension déstabilisatrice de deux années,
a vu sa crédulité, sa routine et ses certitudes bousculées sur leurs
fondements. Il ne dit pas que, pendant
la période de suspension de deux années, il a été soutenu par son entraîneur la
fédération algérienne d’athlétisme. A propos de Driouch, Kyle Barber avait
parlé d’un prix du silence.
Ce sujet fait partie
des secrets de famille qu’il ne faut pas porter sur la place publique. Il en
sait indirectement quelque chose. Encore qu’il soit difficile de penser (le
sujet ayant été bien caché comme le fut le montant des dossiers de sortie dont
il a bénéficié) que Mahour Bacha (ou Bouras) ait évoqué devant lui cette
situation répréhensible du point de vue réglementaire.
Le soutien que lui
apporta la fédération algérienne fut mal apprécié par la fédération internationale
qui adressa une mise en garde à la FAA. Pourtant, on saura plus tard que l’IAAF
n’est pas indemne de dérapages dans ce domaine ultra-sensible.
La question du dopage n’a
pas été abordée. C’est un passé qu’il (Bouraâda et son entourage proche ainsi
que tous ceux qui ont besoin de ses exploits et de cette image forte d’une
Algérie qui gagne qu’il véhicule) vaut mieux oublier et faire oublier. Nous ne
saurions dire si l’enfant d’Ouled Hedjadj a effacé de sa mémoire ce moment
douloureux (nous ne le croyons pas après avoir vu la vidéo) alors que Mahour
Bacha semble être habité par la crainte que suscite la résurgence de ses vieux
démons.
Les déclarations de
Bouraâda (comparées à celles de Zahra Bouras) n’ont que peu de poids. Elles ont
cependant conduit Mahour Bacha (certainement à titre préventif) à réagir sur
son compte Facebook qui est sans doute le seul moyen qu’il ait à sa disposition
pour faire entendre sa voix, pour être entendu ses aficionados et par la presse.
Depuis ses actions de
guérilla contre l’ordre établi, ses déclarations intempestives contre les
instances du mouvement olympique honni qui l’ont écarté et les tentatives de
prise de pouvoir et le renversement de celui en place le nom d’Ahmed Mahour
Bacha n’est plus apparu porteur. Il n’a pas été associé aux débats….. sur le
renouvellement des instances sportives fédérales.
L’interview de
Bouraâda, son apparition sur la chaine de télévision privée qui avait fait de
son ancien coach son incontournable expert, les articles de presse les
rapportant ont permis à Mahour Bacha de revenir sur le devant de la scène.
Il a en cette occasion
remis au goût du jour ce qui fut son habitude, sa manie, sa réaction
conditionnée, cette intention d’exiger d’abord un droit de réponse et ensuite
d’ « aller en justice afin que chacun puisse répondre de ses
actes et de ses paroles ».
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