Maintenant, nous connaissons un petit peu mieux le contexte
dans lequel se déroula l’ « affaire Samira Messad ».
Il nous faut reconnaitre qu’entre la fausseté des uns et la naïveté associée à
l’incohérence discursive de l’autre, il est difficile de se faire une idée
mesurée de ce dossier.
Les arguments de défense de Samira Messad sont difficiles à comprendre. Elle ne dispose pas
de la compétence linguistique (ni de la situation juridique dans laquelle est
impliquée) qui lui permettrait de faire valoir les arguments qui seraient
susceptibles de faire recours à la lourde sanction dont elle a écopé en
deuxième instance.
Ce que nous retiendrons, parmi les faits notables subsistant
dans l’ensemble des données que nous avons laborieusement recueillies, c’est l’aggravation
de la sanction prononcée par la commission nationale anti dopage suite à un
appel fait selon des versions contradictoires.
Une première version semble indiquer que la fédération
algérienne d’athlétisme en fut à l’origine. Selon une autre version, l’appel
aurait été introduit par l’agence mondiale. C’est cette seconde version qui a
été retenue par la CNAD lors de sa
seconde session de l’examen de ce cas. Nous verrons cette question et quelques
autres ratés.
Lorsque nous nous sommes lancés dans une tentative de compréhension de ce cas de dopage inédit (en
athlétisme) en Algérie, la lecture du procès-verbal rédigé par la commission de
discipline de la CNAD au sujet de l’audition de l’athlète Samira Messad s’est
avérée fructueuse.
Les quelques discussions, que nous avons eu avec l’athlète,
se sont quant à elles très confuses. Elle évolue en effet constamment entre d’une
part des dénégations outragées et en permanence enflammées de pratiques
dopantes qu’elle est supposée avoir mise en œuvre pour améliorer ses
performances et, d’autre part, des accusations véhémentes portées contre ceux
(dirigeants et système) qu’elle perçoit en tant que ses ennemis, les auteurs de
la combine de très mauvais goût qui lui aurait été faite.
Elle se prétend victime d’une machination qui aurait eu pour
seul but d’avantager ses rivales dont certaines seraient entraînées par les
« manipulateurs » et de lui interdire l’accès à l’équipe
nationale, du moins à un de ses strapontins. Ceux accordés à ceux et celles
retenus pour les compétitions maghrébines. Le premier échelon de la hiérarchie des
compétitions internationales. Elle croit fortement qu’elle est victime de
manigances de la part de responsables fédéraux. Elle verse dans un délire
paranoïaque….qui pourrait bien ne pas en
être un.
Samira Messad se dit innocente des griefs qui lui sont
reprochés. Elle avait accepté, avec beaucoup de réticences, la première
sanction de suspension qui fut prononcée par la CNAD. Que pouvait-elle faire fut son premier
réflexe ? Elle n’avait pas les moyens de s’engager dans une procédure de
recours. Si elle accepta, contre son gré, avec énormément de réticence, cette
suspension c’est aussi en partie parce qu’on lui avait fait croire (tant à la
CNAD qu’à la fédération) qu’il était préférable d’écoper de cette peine somme
toute légère que d’une autre qui serait plus lourde.
Rétrospectivement, elle s’est rendue compte qu’elle avait été
bernée par ceux et celles à qui elle avait accordé sa confiance, ceux et celles
qui lui prodiguaient prétendument de « bons conseils ».
Dans l’esprit déboussolé de Samira Messad, les faits, les
rencontres, les discussions se mêlent. Pendant longtemps, elle n’a même pas su
quel était le produit dopant découvert dans son organisme. Elle l’apprendra par
cette chronique, par une information contenue dans un document auquel elle ne
semble pas avoir eu accès et qui nous est parvenu par des sources et des moyens
inattendus.
Jusqu’à il y a quelques jours, Samira Messad croyait qu’il
s’agissait de ce même produit qui fut, un jour de 2012, décelé chez Zahra
Bouras et Larbi Bouraâda. Un anabolisant, ce stanozolol, deux mots inconnus à
son registre lexical. Deux mots qu’elle ne sait même pas prononcé correctement.
Un produit (Nandrolone métabolite 19 Norandrosterone) qu’elle était dans
l’incapacité de se procurer compte tenu de ses ressources plus que dérisoires
et dont la lecture puis la prononciation ne lui seront pas aisées.
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