dimanche 8 octobre 2017

Samira Messad (68), Retour sur le passé

Afin de mieux appréhender la suite du récit des mésaventures de Samira Messad (les événements liés à l’aggravation de la sanction prononcée par la CNAD), nous résumons le récit historique que les dernières chroniques ont eu tendance à obscurcir. Et à perdre de vue.
Nous admettrons bien volontiers que ces dernières chroniques font digression. Ce sont celles qui se sont penchées sur deux aspects non négligeables de la gestion de la lutte contre le dopage relatifs aux autorisations à usage thérapeutiques et aux infractions flagrantes de la règle de confidentialité que nous avons connu avec chronologiquement parlant avec la divulgation d’informations sur le dopage présumé de Souad Aït Salem puis sur les cinq cas concernant des coureurs cyclistes éventés par la presse. Ces deux parenthèses ont fait perdre de vue le fil de l’histoire abracadabrante de cette spécialiste des haies, de cette athlète dont le talent prometteur s’est éteint affecté par l’irrégularité de son  parcours sportif.
Ces deux thématiques n’ont pas à dire vrai de liens directs avec le cas Samira Messad. De notre point de vue, elles sont pourtant une explication plausible et parfaitement envisageable à toutes ces rumeurs persistantes (qui naissent, disparaissent et reviennent sans sur le tapis) qui font état de nombreux cas dopage qui auraient affectés essentiellement des athlètes internationaux incompréhensiblement passant à travers les mailles du filet. Des champions qui auraient été contrôlés positivement et qui n’auraient pas été sanctionnés (AUT a postériori) ainsi qu’à ces fuites si opportunes qu’elles semblent bien intentionnées.
Ces deux thématiques participent (les plus récalcitrants devront l’admettre) à entretenir la confusion dont  bénéficient des protégés du système sportif national en déroute.
Parmi les raisons évoquées, par ceux qui la connaissent le mieux et la côtoient régulièrement, pour expliquer la progression erratique de Samira Messad, figurent aussi bien une scolarité inaboutie que des conditions de vie des plus précaires, apparues dans son existence depuis le décès de son père alors qu’elle entrait en adolescence, ainsi que les nombreuses blessures dont elle fut par la suite victime, etc. Encore minime, Samira Messad fut surclassée pour faire partie de la sélection nationale scolaire cadettes. C’était l’année de la disparition de son père.
Dans ce contexte très peu propice à la pratique sportive de haut niveau, Samira Messad a cependant trouvé auprès de ses entraîneurs et de ses dirigeants un soutien multiforme, réconfortant qui  permit, ainsi que le note le comité d’audition et de décision de la CNAD, de se construire « un palmarès éloquent ». Ce même comité observe aussi qu’elle « a été à plusieurs reprises contrôlée, mais toujours avec des résultats d’analyse négatifs ». Avant ce contrôle, Samira Messad n’avait pas d’antécédents.
Nous noterons que les chroniques formant la troisième partie de la saga donnent un nouvel éclairage au contexte particulier (portrait de l’athlète), général (contexte dans lequel elle a évolué) ainsi qu’au traitement de l’affaire par la CNAD décrits dans les première et seconde parties.
La description du milieu sportif algérien, l’athlétisme principalement, montre que son approche ne se serait pas aussi valide que le laisse appréhender les apparences qui sont proposées au regard du grand public.
Malgré les satisfactions (titres, médailles et records) qui transparaissent dans les résultats inoubliables offerts par de formidables champions du monde et olympiques, il est difficile de dissimuler que les footballeurs des heures les plus glorieuses du football national (Coupe du monde de 1982 et 1986) sont frappés par la douleur de voir leurs progéniture souffrir de handicaps divers imputés à l’activité de ressortissants des pays du bloc de l’Est.
 L’importation de produits pharmaceutiques (et dopants ?) par la délégation algérienne ayant participé aux championnats du monde d’athlétisme de Moscou (2013), restée non élucidée à ce jour malgré les investigations menées par l’inspection générale du ministère de la jeunesse et des sports et ensuite par la CNAD, prend une autre dimension (très inquiétante et significative du laxisme qui a régné) à la lecture des dispositions de la loi 13.05 dont celle réprimant l’importation de substances prohibées.

Cette importation peut aussi donner du sens à la recrudescence des cas de dopage signalés par la rumeur après les championnats nationaux Open organisés depuis maintenant quatre années. 

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