La lecture du compte-rendu
d’analyses, tel qu’il a été établi par le laboratoire, indique que le
prélèvement a été effectué « en compétition », le 1er
août 2015, et que le lieu de prélèvement est situé (sans autres indications) en
France.
Le procès-verbal du comité
d’audition et de décision diverge en indiquant que le contrôle a eu lieu
« à Alger le 1er août 2015 à l’issue d’une compétition
nationale d’athlétisme ».
La confrontation de ces deux
informations s’opposant sur le lieu de prélèvement est le prélude à une remise
en cause du contrôle et de la gestion des résultats qui en découle. Avec, c’est
le constat que nous devons en tirer, que la lutte antidopage en Algérie est marquée
par la légèreté et par beaucoup d’approximations nuisant à la crédibilité du
système antidopage national et alimentant la machine à produire la rumeur. L’adage populaire « il n’y a pas
de fumée sans feu » prend du sens et l’ « affaire
Samira Messad » (cette
discordance de lieu) pourrait être l’étincelle provocatrice d’un incendie.
Le compte-rendu d’analyse a été
finalisé par le laboratoire le 24 août. Le lendemain, 25 août 2015, la
notification de résultat d’analyse anormal est adressée par la CNAD à Samira
Messad ainsi qu’à la FAA, l’IAAF, le COA et le MJS, les instances et
organisations sportives indiquées dans l’ampliation du courrier.
Le 27 ou 28 août, l’information
est connue à la fois de la rédaction sportive de la chaîne de télévision et du
DTN se trouvant…… à des milliers de kilomètres d’Alger (sans omettre certainement
les locataires de Ben Aknoun et de la place du 1er Mai bien moins
lointaines que la capitale chinoise).
La planète, les NTIC (nouvelles
technologies de l’information et de la communication) aidant, est vraiment
devenu un gros village élargissant le territoire de la rumeur qui a couru plus
vite que n’a pu le faire Skander Athmani, le nouveau recordman d’Algérie du 100
mètres.
Nous préciserons que depuis cette
interview du DTN, quelques deux années après le contrôle de Samira Messad devenu
douteux, au gré du contexte et des informations litigieuses, en septembre 2017,
le laboratoire de Châtenay-Malabris a
fait l’objet du retrait (provisoire) de son accréditation AMA à la suite de la
contamination d’un de ses robots d’analyse
saturé par la quantité massive de produits dopants trouvée dans les urines de
bodybuilders.
Dissipons tous les malentendus
qui pourraient naitre d’une telle information (révélée par la presse sportive
internationale) dans l’esprit de certaines personnes bien intentionnées squattant
les installations du complexe olympique du « 5 juillet 1962 »
et autres hauts lieux du mouvement sportif national.
A notre connaissance, le retrait
de l’accréditation du laboratoire de Châtenay-Malabris n’a aucun lien direct
avec les résultats des analyses de Samira Messad et ce premier désordre. Le
retrait est la conséquence d’une lente dégradation de la réputation du laboratoire.
Le laboratoire rattaché à l’AFLD (agence
française de lutte contre le dopage) avait auparavant acquis une notoriété portant
largement au-delà des frontières de l’ « Hexagone » en
raison de la qualité de ses prestations
et des progrès enregistrés dans le domaine de la recherche et du développement
de méthodes nouvelles d’analyse des échantillons soumis à examen.
Cependant, ces dernières années,
son mode de gouvernance (dominée par l’instabilité de ses responsables) était décrié par les experts et
les observateurs français eux-mêmes.
Après avoir souligné que le
profil stéroïdien a été inscrit dans le système Adams, le laboratoire
explique que « certaines
valeurs sont inférieures à la limite de quantification du laboratoire ».
Il note aussi que le profil
stéroïdien est « invalide » pour deux raisons :
« la présence d’un stéroïde anabolisant » et la « présence
de signes de dégradation urinaire ». Pour clarifier cette
situation quelque peu ambiguë, le laboratoire recommande « une
analyse par GC-C-IRMS (….) s’il s’agit d’un premier contrôle ».
Aucune information n’a été communiquée
à propos des suites accordées à cette préconisation d’analyses complémentaires
formulée par le laboratoire mu par un souci louable d’affinement des résultats.
La CNAD, gestionnaire des résultats anormaux, est restée muette sur le sujet. Nous
pouvons donc croire ce que nous voulons.
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