lundi 16 octobre 2017

Samira Messad (72), L’embrouille commence

La lecture du compte-rendu d’analyses, tel qu’il a été établi par le laboratoire, indique que le prélèvement a été effectué « en compétition », le 1er août 2015, et que le lieu de prélèvement est situé (sans autres indications) en France.
Le procès-verbal du comité d’audition et de décision diverge en indiquant que le contrôle a eu lieu « à Alger le 1er août 2015 à l’issue d’une compétition nationale d’athlétisme ».
La confrontation de ces deux informations s’opposant sur le lieu de prélèvement est le prélude à une remise en cause du contrôle et de la gestion des résultats qui en découle. Avec, c’est le constat que nous devons en tirer, que la lutte antidopage en Algérie est marquée par la légèreté et par beaucoup d’approximations nuisant à la crédibilité du système antidopage national et alimentant la machine à produire la rumeur.  L’adage populaire « il n’y a pas de fumée sans feu » prend du sens et l’ « affaire Samira Messad »  (cette discordance de lieu) pourrait être l’étincelle provocatrice d’un incendie. 
Le compte-rendu d’analyse a été finalisé par le laboratoire le 24 août. Le lendemain, 25 août 2015, la notification de résultat d’analyse anormal est adressée par la CNAD à Samira Messad ainsi qu’à la FAA, l’IAAF, le COA et le MJS, les instances et organisations sportives indiquées dans l’ampliation du courrier.
Le 27 ou 28 août, l’information est connue à la fois de la rédaction sportive de la chaîne de télévision et du DTN se trouvant…… à des milliers de kilomètres d’Alger (sans omettre certainement les locataires de Ben Aknoun et de la place du 1er Mai bien moins lointaines que la capitale chinoise).  
La planète, les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) aidant, est vraiment devenu un gros village élargissant le territoire de la rumeur qui a couru plus vite que n’a pu le faire Skander Athmani, le nouveau recordman d’Algérie du 100 mètres.
Nous préciserons que depuis cette interview du DTN, quelques deux années après le contrôle de Samira Messad devenu douteux, au gré du contexte et des informations litigieuses, en septembre 2017,  le laboratoire de Châtenay-Malabris a fait l’objet du retrait (provisoire) de son accréditation AMA à la suite de la contamination d’un de ses robots  d’analyse saturé par la quantité massive de produits dopants trouvée dans les urines de bodybuilders.
Dissipons tous les malentendus qui pourraient naitre d’une telle information (révélée par la presse sportive internationale) dans l’esprit de certaines personnes bien intentionnées squattant les installations du complexe olympique du « 5 juillet 1962 » et autres hauts lieux du mouvement sportif national.
A notre connaissance, le retrait de l’accréditation du laboratoire de Châtenay-Malabris n’a aucun lien direct avec les résultats des analyses de Samira Messad et ce premier désordre. Le retrait est la conséquence d’une lente dégradation de la réputation du laboratoire.
Le laboratoire rattaché à l’AFLD (agence française de lutte contre le dopage) avait auparavant acquis une notoriété portant largement au-delà des frontières de l’ « Hexagone » en raison de  la qualité de ses prestations et des progrès enregistrés dans le domaine de la recherche et du développement de méthodes nouvelles d’analyse des échantillons soumis à examen.
Cependant, ces dernières années, son mode de gouvernance (dominée par l’instabilité de ses  responsables) était décrié par les experts et les observateurs français eux-mêmes.
Après avoir souligné que le profil stéroïdien a été inscrit dans le système Adams, le laboratoire explique  que « certaines valeurs sont inférieures à la limite de quantification du laboratoire ».
Il note aussi que le profil stéroïdien est « invalide » pour deux raisons : « la présence d’un stéroïde anabolisant » et la « présence de signes de dégradation urinaire ». Pour clarifier cette situation quelque peu ambiguë, le laboratoire recommande « une analyse par GC-C-IRMS (….) s’il s’agit d’un premier contrôle ».

Aucune information n’a été communiquée à propos des suites accordées à cette préconisation d’analyses complémentaires formulée par le laboratoire mu par un souci louable d’affinement des résultats. La CNAD, gestionnaire des résultats anormaux, est restée muette sur le sujet. Nous pouvons donc croire ce que nous voulons. 

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