samedi 9 décembre 2017

Samira Messad (99), L’absence inexplicable de fuites

L’article 14.3.4 dispose d’une forme minimale de publication. Celle-ci consiste en la divulgation de l’ensemble des informations décrites à l’article 14.3.2. Cet article retient la parution « au moins par l’affichage des informations requises sur le site web de l’organisation antidopage pendant un mois ou pendant la durée de la période de suspension, selon celle de ces deux périodes qui est la plus longue». Malgré nos recherches sur le site, nous ne croyons pas avoir trouvé ces informations.

Donc, pendant une année entière, la CNAD et la fédération algérienne d’athlétisme sont restées silencieuses. Nous noterons cependant que la fédération d’athlétisme n’est pas directement concernée par la publication de l’information. Pourtant, la proclamation, par son président de l’époque, dans les médias nationaux, d’une politique ferme contre le dopage dans ses rangs, ainsi que les cas précédemment enregistrés devraient la pousser à plus de transparence.

L’hypothèse de la rétention de la décision (souvent entendue) qui découlerait d’une interprétation malavisée pourrait cependant se justifier par les frictions, entre certains responsables de la FAA et l’athlète, et certaines dérives.

Toutefois, il est tout à fait normal de constater que la fédération s’est d’elle-même mise dans le pétrin. La transmission de la décision prononcée par la première instance a créé, n’en pas en douter, un précédent. Toute modification du statut de l’athlète (ici l’aggravation de la sanction) doit logiquement emprunter la même voie. Ne serait-ce que pour fortifier son crédo !

Remarquons aussi que se son côté, la presse, habituellement si prompte à réagir à ce genre d’informations, n’a pas fait état de la nouvelle sanction. Elle le fera tardivement, au début de l’année 2017. Une année après que la décision ait été prononcée.

La publication dans les médias est intervenue lorsque Samira Messad, s’étant vue opposer un refus à sa demande de mutation, prend connaissance de la nouvelle sanction, ruera dans les brancards et alertera quelques titres de presse.

Dans une seconde phase, le bureau fédéral sera saisi de la question en vue de connaitre la vérité et enregistrera sur procès-verbal la demande d’investigation. C’est certainement cette saisine qui permit la mise en action, à faible débit, de la machinerie à fuiter.

Car, incompréhensiblement, jusqu’à ce moment-là, le système alimentant les réseaux informels d’irrigation informationnels qui, en d’autres circonstances similaires de dopage ou autres faits retentissants, a su faire preuve d’une imagination fertile, est resté en panne. Il a été inexplicablement défaillant.

Pendant une année entière, aucune fuite n’a été enregistrée ou signalée. Pour tout le microcosme athlétique, l’affaire Messad est donc une affaire classée depuis la sentence de la commission de discipline. Depuis le 6 décembre 2015.

Revenons à l’article 14.3.4. Il oblige les organisations concernées, mais cela s’adresse impérativement à la CNAD, à une publication minimale de l’ensemble des informations recensées à l’article 14.3.2. Nous avons vu que cette mise à disposition du public des informées consignées doit l’être au moins par l’affichage, des informations  dont il est signalé qu’elles sont « requises », sur le site web de l’organisation antidopage pendant une durée définie. Une durée qui peut s’étendre entre un mois et la durée de la période de suspension. Cet article dispose également que la durée de publication à appliquer est la durée la plus  longue.

Dans la situation à laquelle est confrontée Samira Messad, la sanction aurait dû être visible sur le site jusqu’à l’expiration de la sanction quadriennale, c’est à dire jusqu’au 26 août 2019.

Quand on s’intéresse à ce sujet relatif à la publicité faite à la sanction dont a été frappée Samira Messad, il est possible d’observer un manquement total à cette notion de divulgation publique.


Le confinement de l’information a touché aussi (et cela est également singulier) les instances internationales. La lecture suivie des informations périodiquement publiées sur les cas de dopage devenu définitifs montre que la sanction prononcée à l’encontre de Samira Messad n’a jamais figuré sur la liste des sanctions reconnues par le  site de la fédération internationale. La dernière publication sur le site de l’IAAF est arrêtée au 31 mai 2017. Contrairement à d’autres cas, le nom de Samira Messad n’y a jamais figuré. 

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