mercredi 24 janvier 2018

Youssef Belaili, Le prototype du footballeur "pro" algérien ?

Youssef Belaili pourrait être qualifié  malheureusement et sans exagération, souvent malgré lui (mais pas toujours) de prototype du joueur de football que l’on retrouve au cœur de toutes les formes de mésaventures et d’expériences désagréables jalonnant l’existence des stars algériennes du ballon rond. Bien que ces dernières ne soient pas impliquées dans quelques-uns des excès imputables au jeune Oranais qui dans ce domaine a fait fort.
Il fut pendant quelques années le grand espoir du football algérien celui qui, comme beaucoup d’autres avant lui, aurait pu ou aurait dû être le futur champion attendu, tel le Messie ou le Mehdi,  par ce microcosme qui s’est à la fois autant replié sur lui-même qu’il s’est ouvert à tous les errements et égarements d’une société à la recherche d’elle-même, de sa spécificité qui serait la marque apposée au fer rouge sur son arrière-train et se retrouve , au bout du compte,  à la dérive guettant le cap que lui proposerait un capitaine, pilote averti tenant le timon.
Comme tous les jeunes footballeurs qui émergent, de temps à autres, d’un football devenu, disent les spécialistes, insipide, Youssef Belaili a été considéré comme le successeur possible des Belloumi, Madjer, Assad, les héros des heureuses flamboyantes de Gijón, de cette Coupe du Monde de 1982 qui s’éternise dans la mémoire collective des Algériens.
Youssef Belaili, un talent indéniable aidant, a fait partie de ces joueurs qui ont su exploiter la notoriété acquise sur les terrains de foot algériens et les opportunités offertes par l’affairisme footballistique pour faire une carrière à l’étranger lui permettre d’accéder à ce statut de « joueur professionnel » tant fantasmé.
Observons que ce statut ne peut décemment être décerné en dépit d’une participation régulière au championnat national organisé sous l’égide d’une Ligue dite du Football Professionnel qui vient de se voir ôté la délégation d’activité attribuée par une Fédération Algérienne de Football se débattant elle-même dans une tourmente consécutive à la mauvaise gestion des sociétés commerciales sportives (SSPA), porteuses du projet de football professionnel. Des société placées simultanément sous la tutelle pesante et éternelle des codes sociaux et juridiques issus de l’amateurisme et liées par l’ombilic aux clubs sportifs amateurs, majoritaires dans les capitaux sociaux et intermédiaires, par dérogation administrative, de la distribution étatique.
Le statut de footballeur professionnel en Algérie, allant de pair juridiquement parlant avec la licence délivrée et les contrats signés par les joueurs et les SSPA, n’apporte pas la considération et la caution morale qui devraient l’accompagner après plusieurs dizaines (ou centaines) de matches joués. Il se traduit essentiellement par un salaire insensé pour les finances des clubs et procédant d’un renversement des valeurs en phase toutefois avec l’évolution de la société.
L’aura diffuse surmontant le chef de quelques joueurs (Soudani, Slimani, Ferhat) issus du championnat national pratiquant aujourd’hui dans des clubs moyennement huppés d’Europe ou celle des joueurs formés dans les centres de formation étrangers brillant sous les couleurs nationales ou en Ligue Européenne des Champions ou en Europa Ligue n’est pas actuellement en sa faveur.
Son escapade de trois saisons footballistiques en championnat tunisien s’est finalement révélée n’être qu’un marchepied pour une réapparition en fanfare, escortée par « la presse people foot », et pire une tentative rapidement avortée de retour en championnat de Ligue 1 algérienne.

L’histoire récente, celle des deux dernières décennies du football algérien, regorge de ces essais non transformés ainsi que le diraient les amateurs de ce rugby, se jouant avec un ballon à la forme inhabituelle, reprenant place sur le territoire national en fondant une fédération nationale et en créant une équipe nationale qui, pour ses premiers pas internationaux, fait quelques étincelles.

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