L’entourage (sa famille et son
agent) aurait eu des exigences que les contraintes du professionnalisme à la
française et la position du club dans le classement du championnat n’autorisent
pas : jouer rapidement en équipe première alors que les capacités
physiques du joueur ne lui permettaient que des participations avec l’équipe
réserve. En espérant mieux dans les semaines et les mois à venir.
Nous pensons que, sans y
paraître, Youssef Belaili, était atteint par ce syndrome qui frappe les joueurs
algériens de football (que pour
différencier des binationaux on a appelé « les locaux »)
signataires dans un club étranger. La grande majorité d’entre eux, à l’égo
surdimensionné par les articles élogieux de la presse people foot, sont portés
par les ailes de l’impatience les poussant faire fi du temps d’adaptation
nécessaire aux changements polymorphes auxquels ils sont confrontés notamment en
raison de l’expatriation et de leurs antécédents socio-professionnels
nécessitant une mise à niveau.
Les échos laissent à penser que
Belaili n’avait pas su s’adapter à l’état d’esprit qui doit être celui des
professionnels du football français et qu’il avait conservé la mentalité de
joueur algérien s’appuyant sur des apparences construites dans les « laboratoires »
médiatiques et footballistiques.
Lorsque l’on revient sur les
événements de ce mercato hivernal qui vient de s’achever, dans un premier
temps, selon notre analyse, on observera que le projet de la mise sur le marché
de Belaili était fondée sur l’idée que son prêt pourrait permettre d’améliorer
sa forme physique, de lui procurer du temps de jeu dans un autre club de la
Ligue 2 française, de l’aguerrir aux exigences qui sont celles d’un club au
passé professionnel muri par les décennies. En fin de saison, il devait revenir
mieux préparer pour une meilleure intégration.
Ce qui au départ n’était qu’une
intention partagée par les deux parties a pris de la consistance dans la presse
nationale quand les intentions des grands clubs algériens furent publiées.
Les mercato s’apparentent à des parties simultanées de poker menteur.
Tous les joueurs de ces parties (joueurs de football, dirigeants de clubs,
intermédiaires agréés ou non, parents et proches, journalistes professionnels
et consultants) mentent à qui mieux-mieux. Les enchères sont suivies de
surenchères que les parties en présence savent impossibles à tenir. Tout est clinquant,
promesses, exigences ou conditions.
Les conditions, les cartes sont prétendument posées sur la table
pendant que la roue tourne et que les atouts sont dissimulés dans les manches.
Sans exception, les joueurs se pressant autour de la table de jeu sont réputés
être des tricheurs. Et, tout ce beau monde présent sait que leurs partenaires
trichent. C’est la négociation selon le football.
Chacun utilise l’Autre. Un alter ego, lui aussi sans scrupules, qui
tout en sachant que tout est annonce, étale ses soi-disant cartes, sans état
d’âme aucun, sur la place publique, dans les colonnes des journaux et sur les
plateaux de télévision…..tout en avançant masqué dans un nuage de fumée.
Chacun propage sciemment des rumeurs qui sont reprises avec
empressement par la presse parce que les émetteurs sont non seulement des
« leaders d’opinion » mais aussi et surtout des « faiseurs
d’opinion » et parce que les pages doivent se remplir
quotidiennement.
Confortablement installés chacun dans son propre milieu, ils sont
incontournables car porteurs d’une portion de la vérité, de la connaissance d’un
sujet que chaque élément de la population, fanatique du sport ou supporteur endurci
de l’association, attend avec délectation.
Le public, friand de ces nouvelles aguichantes, est comme un oiselet, le
bec grand ouvert, il attend le passage espéré de la pie voleuse, celle qui
s’approprie tout ce qui brille….et le plus souvent n’est pas or.
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