Youssef Belaili avait oublié (ou
pire n’avait pas conscience) qu’en championnat de Ligue 1 algérienne, lorsqu’il
faisait étalage de ses prouesses qui le conduisirent en Tunisie, il disputait, dans
le meilleur des cas, le ballon rond avec des joueurs dits « franco-algériens »,
issus de C.F.A. (Championnat de France Amateur ou mieux de « Nationale »,
les vestibules et antichambres du football professionnel français. Un niveau
correspondant grosso modo à celui des joueurs professionnels algériens. Un
niveau inférieur à celui de la Ligue 2 française.
Gonflé à l’hélium par son
entourage et les médias algériens (en particulier ceux proches des leaders
politiques, économiques et populaires du football mis en coupe réglé) qui
l’encensent à longueur de temps, il n’a pas compris qu’il devait – dans un
autre milieu que celui où il a fait ses premiers pas et où il a évolué, dans un
autre contexte qu’il doit découvrir, sur lequel il n’a aucune prise directe ou
indirecte - non pas refaire ses gammes mais faire ses classes.
Il devait montrer et démontrer
son savoir-faire à ceux qui lui ont fait confiance en faisant abstraction d’un
dérapage non contrôlé. Plus tard, après
qu’il eut quitté le SCO Angers, lorsqu’il prit enfin la parole, on apprendra
qu’il fut certainement l’objet d’une
erreur de casting de la part des Angevins.
Très rapidement, en Algérie, la
bataille médiatique pour l’acquisition de ses faveurs, une signature au bas
d’un contrat se réduisit en un duel inutile entre les frères ennemis de Bab El
Oued : le MC Alger et l’USM Alger.
Ce ne fut finalement qu’une
mémorable bataille de polochons entre les hérauts de la Sonatrach et ceux du
groupe de l’ETRHB. Une bataille opposant Mohamed Kaci-Saïd et ses compères (les
anciens combattants des batailles mémorables du football de 1982 et 1986, présentement
confortablement installés, en tant que consultants, dans les fauteuils sinécure
d’une chaîne de télé privée et des principaux journaux sportifs proches du MCA)
d’une part et d’autre part, Rabah « Rebouh » Haddad,
président délégué, gérant l’USMA au nom de son frère Ali, ci-devant patron du
Forum des Chefs d’Entreprises, soutenu par un autre puissant groupe de presse
rencontrant quelques difficultés à régler les salaires de ses collaborateurs et
les droits de retransmission des rencontres de la Ligue 2, filiale du
groupement d’entreprises ETRHB.
Le SCO Angers, le club français dont
on rapportera plus tard qu’il fut considéré comme quantité négligeable par le
tout puissant manager général du MCA, même s’il n’est plus aussi présent sur le
devant de la scène footballistique française, possède une maitrise des rouages
du football professionnel international dont ne dispose pas les dirigeants
algériens, y compris ceux des clubs les plus prestigieux.
Les dirigeants de la « douce
France », au vu d’une situation devenant de plus en plus
ingérable, se sentirent dans l’obligation de mettre Youcef Belaili sur le
marché des transferts des footballeurs, ce fameux mercato hivernal sur lequel
sont placés les joueurs qui n’ont pas totalement convaincus leurs dirigeants
ainsi que ceux qui par leurs comportements et ceux de leurs proches sont
devenus des perturbateurs. Belaili, le prestidigitateur du ballon rond, était
devenu un fardeau dont il fallait se débarrasser à tous prix. Tout faisant une
bonne affaire financière avec un joueur à solder.
Contre toute attente, tout en progressant,
Youssef Belaili n’a pas réussi à retrouver la forme, l’aptitude physique nécessaire
pour tenir, à un rythme endiablé, la totalité d’un match. Il était pourtant sur
la bonne voie. Il lui fallait un peu plus de temps que prévu initialement par
les espérances des uns et des autres. Mais, la star algérienne avait d’autres
ambitions, d’autres envies….d’ailleurs.
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