Quelques années plus tôt avant que cette escouade d’athlètes ne
s’aventure dans cette expédition, en 2015, Zahra Bouras, championne d’Afrique
du 800 et fille du président de la fédération alors en poste, avait devancé ce
beau monde. Elle était licenciée au SCO Sainte Marguerite, un grand club de la
région marseillaise.
Souad Aït Salem, l’inamovible leader féminin des courses sur route, a
été une des pionnières de la migration. Ella avait pris une licence au Stade
Français dès le début des années 2000. Quant à Larbi Bourraâda promu second
grand champion algérien, derrière Toufik Makhloufi, ci-devant recordman et
champion d’Afrique du décathlon, il est sociétaire de l’AS Villejuif depuis
2014. Il avait précédé d’une année, dans la quand même longue file d’athlètes atteints de la « migratite »,
son ancienne camarade d’entraînement Zahra Bouras.
Cette courte liste de champions d’exception est à compléter par le nom
d’un jeune spécialiste du 3 000 m steeple choyé par cet athlétisme
différent. Ali Messaoudi vint s’incorporer dans ce groupe bien particulier en
rejoignant le Lyon athlétisme.
Ce groupe présente une caractéristique très singulière. Ces athlètes
ont été suspendus après avoir été reconnus coupables de dopage.
Cette liste est également celle comportant le nom de champions et
championnes ayant bénéficié des conseils de coaches regardés comme les plus
représentatifs de la profession. Ceux qui sont, de notoriété publique, reconnus pour être à la fois les plus
performants de l’athlétisme national et les utilisateurs d’aides multiples et multiformes.
Y compris les aides biologico-pharmaceutiques.
Il nous faut admettre que dans leurs domaines, ils ont été des
innovateurs. Ils font partie intégrante de la petite communauté qui s’est
auto-attribuée et partagée la qualité de meilleurs entraîneurs d’Algérie. Une
caste ou une secte qui, selon la légende née sur les hauteurs d’Alger, aurait
imprégné de son empreinte le paysage athlétique algérien de ces dernières
années. Ils sont également les capteurs patentés de talents prometteurs. En
quelque sorte les ordonnateurs ou au moins les acteurs du « prêt à
faire gagner »
Ces « super-entraîneurs », porteurs d’une
tradition bien ancrée dans les mœurs, ont profité plus que largement des
privilèges du système. Ce sont leurs poulains qui ont été les mieux lotis
lorsqu’il était question de bénéficier du soutien de l’Etat. Ils ont été aussi
ceux qui ont pris une part importante de la rente avant et jusqu’aux jeux
olympiques de 2016. Le plus à perdre est devenu leur lot. Sur le même plan de
leurs alter ego en permanence à la traîne.
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