Nous renvoyons encore une fois à la consultation des documents
fédéraux, des listes établies par la fédération algérienne d’athlétisme à l’issue
de chaque période de « mercato athlétique » érigé en
moment le plus fort de la saison sportive balbutiante, celui où les forces en
présence sont définies pour la saison à venir.
Cette documentation valide administrativement, en faveur d’athlètes de
tous âges mais essentiellement les plus jeunes dont les règles de mutation sont
censées être rigoureuses, la migration d’un
quartier à un autre, d’une commune à une autre, et d’un club à un autre ou
extraordinairement (du jamais vu sous d’autres cieux et en d’autre temps) d’un
club à une ligue ou à la fédération.
Cet état de fait a eu pour effet principal la disparition de la
licence « individuelle » accompagnée autrefois du
célèbre « maillot noir » aujourd’hui disparu d’une part
et, d’autre part, l’apparition de situations scabreuses transformant des
instances d’organisation et de régulation en des organes de gestion de cas
particuliers.
Le plus souvent ces situations extraordinaires devenues communes ont
vu l’implication de membres fédéraux en tant qu’intermédiaires pour passer
outre au véto des clubs.
On observera dans ces documents que les limites réglementaires,
imposées par les résolutions fédérales annuellement amendées, font l’objet de
passe-droits connus de tous les responsables administratifs et techniques des
clubs se résignant à contrecœur à ne pas pénaliser les jeunes pratiquants
(benjamins, minimes, cadets) concernés par ce marché d’esclavagisme sportif cautionné
par des parents aveuglés par les futurs profits mis en avant et les 1 000
dinars immédiats de mieux qui le plus souvent ne seront pas aux rendez-vous.
L’examen des listes fédérales d’athlètes licenciés montrera que de
nombreux clubs, parmi les plus huppés du paysage athlétique national, ont eu
recours par le passé à cette pratique peu usuelle dans le monde de l’athlétisme
algérien. Le recrutement d’athlètes étrangers a toujours été opéré à doses homéopathiques.
Il s’est agi généralement d’étudiant(e)s de nationalités étrangères,
venus des contrées de l’Afrique subsaharienne, inscrit(e)s dans les universités
algériennes dans le cadre des accords de coopération Sud-Sud. Un élément qui est
de nature à minorer l’impact numérique de la migration vers l’Algérie.
Les études universitaires, dans l’immensité continentale, n’ont jamais
fait bon ménage avec la pratique sportive de haut niveau. Excepté ces cas peu
nombreux et la participation de quelques champions venus relever occasionnellement
les plateaux de quelques meetings à participation internationale que l’histoire
récente à reléguer aux oubliettes, l’athlétisme algérien a vécu en vase clos,
en autarcie totale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire