dimanche 14 octobre 2018

Migration des athlètes, Au cœur du « système»


Nous renvoyons encore une fois à la consultation des documents fédéraux, des listes établies par la fédération algérienne d’athlétisme à l’issue de chaque période de « mercato athlétique » érigé en moment le plus fort de la saison sportive balbutiante, celui où les forces en présence sont définies pour la saison à venir.

Cette documentation valide administrativement, en faveur d’athlètes de tous âges mais essentiellement les plus jeunes dont les règles de mutation sont censées être rigoureuses, la migration  d’un quartier à un autre, d’une commune à une autre, et d’un club à un autre ou extraordinairement (du jamais vu sous d’autres cieux et en d’autre temps) d’un club à une ligue ou à la fédération.

Cet état de fait a eu pour effet principal la disparition de la licence « individuelle » accompagnée autrefois du célèbre « maillot noir » aujourd’hui disparu d’une part et, d’autre part, l’apparition de situations scabreuses transformant des instances d’organisation et de régulation en des organes de gestion de cas particuliers.

Le plus souvent ces situations extraordinaires devenues communes ont vu l’implication de membres fédéraux en tant qu’intermédiaires pour passer outre au véto des clubs.

On observera dans ces documents que les limites réglementaires, imposées par les résolutions fédérales annuellement amendées, font l’objet de passe-droits connus de tous les responsables administratifs et techniques des clubs se résignant à contrecœur à ne pas pénaliser les jeunes pratiquants (benjamins, minimes, cadets) concernés par ce marché d’esclavagisme sportif cautionné par des parents aveuglés par les futurs profits mis en avant et les 1 000 dinars immédiats de mieux qui le plus souvent ne seront pas aux rendez-vous.

L’examen des listes fédérales d’athlètes licenciés montrera que de nombreux clubs, parmi les plus huppés du paysage athlétique national, ont eu recours par le passé à cette pratique peu usuelle dans le monde de l’athlétisme algérien. Le recrutement d’athlètes étrangers a toujours été opéré à doses  homéopathiques.

Il s’est agi généralement d’étudiant(e)s de nationalités étrangères, venus des contrées de l’Afrique subsaharienne, inscrit(e)s dans les universités algériennes dans le cadre des accords de coopération Sud-Sud. Un élément qui est de nature à minorer l’impact numérique de la migration vers l’Algérie.

Les études universitaires, dans l’immensité continentale, n’ont jamais fait bon ménage avec la pratique sportive de haut niveau. Excepté ces cas peu nombreux et la participation de quelques champions venus relever occasionnellement les plateaux de quelques meetings à participation internationale que l’histoire récente à reléguer aux oubliettes, l’athlétisme algérien a vécu en vase clos, en autarcie totale.

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