lundi 5 novembre 2018

Ali Saidi-Sief (52), Azaidj, reconversion réussie


Azaidj fait partie de ces athlètes algériens que l’on a tendance à reléguer dans les oubliettes mémorielles. Sans doute la conséquence de ce phénomène naturellement humain qui fait qu’ils appartinrent à la nombreuse cohorte d’athlètes qui restèrent en-deçà de leurs potentiels, qui auraient pu faire mieux et auxquels il manqua  si  peu de choses pour se constituer un palmarès plus brillant que celui qu’on leur connait et que les bilans et les mémoires retiennent.

Sans doute également qu’il fit partie de ces marées éternelles de jeunes coureurs qui vinrent rituellement chaque année, à chaque saison de cross-country, briller avant de se replier dans le reflux de la normalité.

Ils surent toutefois se tirer honorablement d’affaire avec l’accompagnement que l’on dit à la fois généreux et parcimonieux de Sonatrach dont la filiale sportive (le MCA) a été longtemps dirigée de main de maître par Mohamed Djouad ainsi que par l'inspiration plutôt controversée d’Amar Brahmia faisant figure, dans ce milieu très chahuté par les  questions de leadership, de personnage à la Janus, à la fois ange et démon.

L’attitude si contrastée de Sonatrach (?) ou du MCA est à découvrir dans la relation qu’entretenait le club avec ses jeunes coureurs talentueux. Une relation non dénuée d’une prise de risque. En effet, en cette même année 1996, un futur champion du monde du 800m perçait: Aïssa Djabir Saïd-Guerni.

On ne dira jamais assez que les talents mouloudéens étaient l’objet d’une  attention particulière, plus qu’elle ne pouvait l’être dans les autres clubs, hormis les grandes écuries de la capitale recensant les dernières associations sportives de performance méritant ce label.

A la fin de l’hiver 1996, alors qu’Ali Sidi-Sief était en stage de regroupement avec ses compères de l’équipe nationale de cross-country, le géant algérois Saïd-Guerni était en stage, pris en charge (hébergement-restauration) par le MCA, à « l’hôtel du BCR », à quelques pas des installations du Golf de Dely Ibrahim et de celles du stade du 05 juillet où il retrouvait à l’entrainement ses pairs de l’élite nationale junior.

En ces temps glorieux de l’athlétisme algérien auréolé par les titres et les médailles olympiques, les observateurs étaient déjà bercés  par le flot ininterrompu de rumeurs laissant entrevoir que les  jeunes talents  étaient enserrés dans les mailles des rets tendus par les manigances pas toujours glorieuses de leurs  mentors techniques et de leurs aînés intéressés.

Ce type de comportement, perdurant jusqu’aux temps présents, donne à penser qu’il fait partie intégrante des codes athlétiques et sportifs en usage dans une société peinant à décoller, oscillant en permanence entre les dogmes révolus et d’autres en gestation, entre le professionnalisme d’Etat inhérent à la Réforme sportive et celui de la nouvelle doxa installé sur un fond de débrouillardise débridée.

Aujourd’hui, c’est l’avantage d’avoir été un athlète licencié au sein du Mouloudia et d’y avoir fait la totalité de sa carrière qui vaut à Azaidj d’avoir réussi sa reconversion professionnelle en qualité d’éducateur sportif au sein de la compagnie nationale pétrolière.

Lorsque l’on revisite sa carrière bien des années après qu’il eût remisé son équipement d’athlète d’élite, on constate rétrospectivement qu’il fut, en 1995, avant qu’Ali Saïdi-Sief ne lui succède dans la lignée historique des jeunes athlètes algériens susceptibles de percer au niveau mondial, le plus jeune ( à 23 ans) meilleur coureur algérien  de 5 000 m.

Cette année-là, Azaidj était alors classé à la troisième place nationale (13.21.27) juste derrière le recordman national  de l’époque (Noureddine Morceli, 13.03.85 à 24 ans, en 1994) et son prédécesseur sur les tablettes nationales (Aïssa Belaout 13.08.03, 24 ans également, en 1993).

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