Il y a lieu d’admettre qu’en période de disette en devises, frappant les
deux côtés de la frontière commune, la prise en charge en monnaie nationale est
un facteur facilitant de l’échange athlétique algéro-tunisien inscrit dans un
contexte d’instabilité politico-économique difficile pour les deux parties.
Dans ce contexte à la fois pénalisant et d’ouverture sur les autres,
chacun des deux partenaires n’est préoccupé que par les questions domestiques,
celles liées essentiellement aux questions d’hébergement, de restauration et de
transport, etc. des athlètes invités qui sont considérés au même titre que les
athlètes nationaux….dès le franchissement des postes -frontières, dès lors que la
délégation hôte pose le pied sur le territoire national de la partie invitante.
L’avantage incontestable est que ces athlètes « à la double
licence tuniso-algérienne » ne revêtent la casaque constantinoise
que lors des compétitions de niveau intéressant (national ou international) sélectionnées
et proposées à la délégation étrangère partenaire.
Pour le MAC, en sa qualité d’organisateur du challenge international
de courses de demi-fond, la priorité a été indubitablement d’assurer une
participation étrangère de niveau au moins égal au niveau national et de
proposer à ses athlètes (et par extension aux athlètes algériens engagés) une
concurrence de bon aloi.
Le jumelage offre également aux meilleurs athlètes du MAC la
possibilité de prendre part à quelques compétitions étrangères sans que le
budget du club ne soit grevé outre mesure.
Le « Top 10 2018» a été l’illustration
décisive (au grand désespoir des clubs accaparateurs des athlètes algériens)
que les athlètes tunisiennes ont été à la hauteur du pari engagé en trustant
les premières places du classement national de la catégorie féminine.
Cette situation (ce classement) a été par ailleurs fort opportune.
Elle a été l’occasion de montrer aux clubs formateurs (lesquels auraient dû
applaudir la démarche en appréciant la confrontation inespérée mettant en
valeur la qualité de leurs propres efforts) le long chemin restant à parcourir,
l’importance des efforts à consentir et de ne pas se griser de résultats
obtenus dans la bulle athlétique nationale.
La polémique (relancée avec une insistance accrue depuis la
publication du « Top 10 provisoire ») a montré que
cette participation tunisienne a incité les observateurs à se pencher rétroactivement
sur les résultats des championnats nationaux dont le niveau a été incontestablement
rehaussé comparativement au niveau habituel.