samedi 10 novembre 2018

Migration des athlètes (9,) Tentatives de revirginisation


L’Algérie a la particularité impossible à occulter d’être une nation où les dirigeants sportifs et politico-sportifs développent, à longueur de conférences, sans aucune espèce de retenue pudique, des discours regorgeant de vantardises, glorifiant le « système » d’avoir formé au fil des décennies (et de continuer à former) des générations de cadres sportifs de haut niveau.

Toute honte bue, la migration des athlètes serait, selon le point de vue de ses thuriféraires, un bienfait pour l’athlétisme, une opportunité miraculeuse pour l’amélioration du niveau de compétence des entraîneurs dont on n’estime pas nécessaire de dire qu’ils sont isolés de tout au pays qui les a vu naître, lorsqu’ils ne sont pas totalement enfermés dans le phénomène englobant de marginalisation édifié depuis des décennies en institution et de mise à l’écart de rivaux susceptibles de faire de l’ombre à une notoriété factice qui a pris racine à toutes les strates de la hiérarchie au sein de laquelle la compétence relative a pris le pouvoir.

On se garde bien de dire aussi qu’aucun système institutionnel de formation continue (cela fait partie des sujets qui fâchent dans les cercles de prédation) ne leur a été proposé ou mis à leurs dispositions.

Quant aux palliatifs à cette absence de formation continue et d’actions de perfectionnement qui furent l’apanage des collèges techniques nationaux, en cette époque bénie de la Réforme Sportive où les responsables techniques étaient portés sur le partage des connaissances et l’amélioration des compétences avec leurs collègues et pairs, ils se sont mus en des moments de rencontre sans intérêt pour la transmission, l’échange et la dissémination de savoirs et d’expériences.

La circulation de l’information cognitive (savoirs et expériences) a été confinée au sommet de la hiérarchie sportive dans ce qui pourrait être analysé en termes de souci de constitution de cercles restreints, de préservation népotique des territoires et des avantages afférents.

Ces anciens détenteurs du pouvoir, exclus des rouages fédéraux à la suite de l’échec consommé des Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, détracteurs affirmés de tous leurs confrères susceptibles de leur faire de l’ombre, sont en première ligne d’une tentative désespérément réitérée de retrouver une virginité perdue.  

Cette tentative est marquée par le comble de l’aberration. Ce sont en effet ces mêmes critiqueurs de la vision du MAC qui, dans des discours récents, se sont autorisés à réprouver la stagnation cognitive et à condamner la diminution du volume horaire et de la qualité de la formation initiale (celles dispensée par des instituts placés sous tutelle du MJS et du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique) qu’ils n’ont pas été en mesure de compenser par des actions de mise à niveau lorsqu’ils détenaient leadership. 

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