vendredi 28 août 2015

Dopage en Algérie, A la recherche du cerveau du réseau

Le sport algérien vient d’être secoué par une affaire de contrôle positif à des produits dopants. L’agence nationale de presse a en effet annoncé la semaine dernière que la commission nationale antidopage (CNAD)  à suspendu deux sportifs de haut niveau pour une durée de quatre ans. Ces deux sportifs (le cycliste Hichem Chaabane et le lutteur Abdelkrim Ouakali) avaient été précédemment sanctionnés par le comité de discipline de la CNAD par une suspension de 18 mois (Hichem Chaabane) et de 6 mois (Abdelkrim Ouakali) qui donc ont été revues par la commission d’appel.
La suspension d’Hichem Chaabane prend effet à partir du 23 avril 2015 et celle d’Ouakali à compter du 12 mars 2015. Outre la suspension de 4 ans (48 mois), tous les résultats réalisés par ces deux athlètes en compétitions sont annulés à partir du 24 mars 2015 pour Chaabane et à partir du 12 mars pour Ouakali, précise la même source.
Le porte parole de la CNAD précise que Hichem Chaabane avait été contrôlé positif par la CNAD à deux substances interdites (l’érythropoïétine plus connue en tant qu’EPO et la méthylprédnisolone, suite à deux contrôles opérés respectivement à Constantine et à Annaba, les 24 et 28 mars, lors du Tour d’Algérie cycliste 2015.
Le lutteur Abdelkrim Ouakali, avait été contrôlé positif par la CNAD à une substance interdite, (un diurétique, le furosémide) à la suite d’un contrôle effectué à Alger, le 14 février 2015, à l’occasion du championnat national 2015 de lutte.
Cette information navrante confirme que le sport algérien n’est pas épargné par ce fléau mondial qui touche un grand nombre de disciplines sportives. L’athlétisme et le cyclisme sont celles qui sont le plus souvent épinglées. Mais, il est vrai également qu’elles sont celles qui prennent le plus au sérieux ce phénomène navrant qui frappent les sports où l’argent est distribué en abondance et qu’elles sont celles qui tentent de le juguler en mettant en place le passeport biologique de l’athlète (PBA).
L’été qui s’achève a d’ailleurs été agité par de nombreuse interrogations, tant dans la presse que sur les réseaux sociaux, pendant le Tour de France cycliste et au cours du mois qui a précédé l’ouverture des championnats du monde d’athlétisme. Des campagnes médiatiques ont, sur un fond de sensationnalisme visant essentiellement deux nations (la Russie et le Kenya) mais qui écorchent également la réputation de la Turquie, des Etats Unis (Lance Amstrong Justin Gatlin, Marion Jones, Tim Montgomery), la Jamaïque (Shelly Ann Fraser Price, Assafa Powel) de la Grande Bretagne (Christopher Frome) et même de la France (Bernard Moulinet et Leyla Traby).
En Algérie, l’athlète Ali Sidi Sief (médaille d’argent du 5 000 mètres des jeux olympiques de Sidney, 2 000) avait été en 2 001 contrôlé positif après avoir gagné la médaille d’argent (toujours sur 5 000 mètres) aux championnats du monde d’Edmonton.
En 2012, à la veille des 18èmes championnats d’Afrique, trois autres athlètes avaient été contrôlés positifs dans des compétitions s’étant déroulées à l’étranger. Le premier a été le spécialiste de sprint et de sauteur en longueur, Réda Arezki Megdoud,  lors du meeting de Namur (Belgique) puis, cinq semaines plus tard, deux athlètes potentiellement candidats au podium africain: Zahra Bouras (800m) et Larbi Bouraâda (décathlon) ont été contrôlés positifs au Stanozolol, un anabolisant qu’avait utilisé le sprinter canadien Ben Johnson aux Jeux olympiques de Séoul, en 1988. Une information du reste confirmée par la suite par la Fédération algérienne d’athlétisme (FAA), à travers un communiqué laconique. Zahra Bouras, championne d’Afrique du 800m est tombée à deux reprises dans les mailles du filet : une première fois au meeting de  Montreuil (près de Paris) où elle avait remporté la course du 800m (1’58’’78) et quatre jours plus tard à Lille (1ère en 2’00’’03).
Larbi Bouraâda, son ex-partenaire d’entraînement, a l’a été une semaine plus tard, lors de sa première compétition des épreuves combinées de la saison (Ratingen, Allemagne). Bouraâda s’était imposé en Allemagne en pulvérisant son propre record d’Afrique du décathlon (8.332 points) et en réalisant la 7ème  performance mondiale de l’année. Toutes les performances ont été invalidées.
Lorsque Zahra Bouras a été épinglée, elle était entraînée, depuis quelques mois, par son père Ammar (anciennement entraîneur de Hassiba Boulmerka et actuel président de la FAA) après avoir fait partie du groupe d’athlètes d’Ahmed Mahour Bacha (ancien entraîneur d’Yasmina Azzizi) dans lequel figurait Larbi Bouraâda.

Alors que se pose la question lancinante de savoir qui a ‘‘fourni’’ les produits anabolisants aux athlètes, certaines voix, dans le milieu de l’athlétisme, ont fait un raccourci entre les cas de 2012 et la suspension de Hichem Chaabane à travers la personne du manager de l’équipe du cycliste. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire