Le sport algérien vient d’être secoué par une affaire de contrôle
positif à des produits dopants. L’agence nationale de presse a en effet annoncé
la semaine dernière que la commission nationale antidopage (CNAD) à suspendu deux sportifs de haut niveau pour
une durée de quatre ans. Ces deux sportifs (le cycliste Hichem Chaabane et le
lutteur Abdelkrim Ouakali) avaient été précédemment sanctionnés par le comité de
discipline de la CNAD par une suspension de 18 mois (Hichem Chaabane) et de 6
mois (Abdelkrim Ouakali) qui donc ont été revues par la commission d’appel.
La suspension d’Hichem Chaabane prend effet à partir du 23 avril 2015
et celle d’Ouakali à compter du 12 mars 2015. Outre la suspension de 4 ans (48
mois), tous les résultats réalisés par ces deux athlètes en compétitions sont
annulés à partir du 24 mars 2015 pour Chaabane et à partir du 12 mars pour
Ouakali, précise la même source.
Le porte parole de la CNAD précise que Hichem Chaabane avait été
contrôlé positif par la CNAD à deux substances interdites (l’érythropoïétine plus
connue en tant qu’EPO et la méthylprédnisolone, suite à deux contrôles opérés
respectivement à Constantine et à Annaba, les 24 et 28 mars, lors du Tour
d’Algérie cycliste 2015.
Le lutteur Abdelkrim Ouakali, avait été contrôlé positif par la CNAD à
une substance interdite, (un diurétique, le furosémide) à la suite d’un
contrôle effectué à Alger, le 14 février 2015, à l’occasion du championnat
national 2015 de lutte.
Cette information navrante confirme que le sport algérien n’est pas
épargné par ce fléau mondial qui touche un grand nombre de disciplines
sportives. L’athlétisme et le cyclisme sont celles qui sont le plus souvent
épinglées. Mais, il est vrai également qu’elles sont celles qui prennent le
plus au sérieux ce phénomène navrant qui frappent les sports où l’argent est
distribué en abondance et qu’elles sont celles qui tentent de le juguler en
mettant en place le passeport biologique de l’athlète (PBA).
L’été qui s’achève a d’ailleurs été agité par de nombreuse
interrogations, tant dans la presse que sur les réseaux sociaux, pendant le
Tour de France cycliste et au cours du mois qui a précédé l’ouverture des
championnats du monde d’athlétisme. Des campagnes médiatiques ont, sur un fond
de sensationnalisme visant essentiellement deux nations (la Russie et le Kenya)
mais qui écorchent également la réputation de la Turquie, des Etats Unis (Lance
Amstrong Justin Gatlin, Marion Jones, Tim Montgomery), la Jamaïque (Shelly Ann
Fraser Price, Assafa Powel) de la Grande Bretagne (Christopher Frome) et même
de la France (Bernard Moulinet et Leyla Traby).
En Algérie, l’athlète Ali Sidi Sief (médaille d’argent du 5 000
mètres des jeux olympiques de Sidney, 2 000) avait été en 2 001
contrôlé positif après avoir gagné la médaille d’argent (toujours sur
5 000 mètres) aux championnats du monde d’Edmonton.
En 2012, à la veille des 18èmes championnats d’Afrique,
trois autres athlètes avaient été contrôlés positifs dans des compétitions
s’étant déroulées à l’étranger. Le premier a été le spécialiste de sprint et de
sauteur en longueur, Réda Arezki Megdoud,
lors du meeting de Namur (Belgique) puis, cinq semaines plus tard, deux
athlètes potentiellement candidats au podium africain: Zahra Bouras (800m) et
Larbi Bouraâda (décathlon) ont été contrôlés positifs au Stanozolol, un
anabolisant qu’avait utilisé le sprinter canadien Ben Johnson aux Jeux
olympiques de Séoul, en 1988. Une information du reste confirmée par la suite
par la Fédération algérienne d’athlétisme (FAA), à travers un communiqué
laconique. Zahra Bouras, championne d’Afrique du 800m est tombée à deux
reprises dans les mailles du filet : une première fois au meeting de Montreuil (près de Paris) où elle avait
remporté la course du 800m (1’58’’78) et quatre jours plus tard à Lille (1ère
en 2’00’’03).
Larbi Bouraâda, son ex-partenaire d’entraînement, a l’a été une
semaine plus tard, lors de sa première compétition des épreuves combinées de la
saison (Ratingen, Allemagne). Bouraâda s’était imposé en Allemagne en
pulvérisant son propre record d’Afrique du décathlon (8.332 points) et en
réalisant la 7ème performance
mondiale de l’année. Toutes les performances ont été invalidées.
Lorsque Zahra Bouras a été épinglée, elle était entraînée, depuis
quelques mois, par son père Ammar (anciennement entraîneur de Hassiba Boulmerka
et actuel président de la FAA) après avoir fait partie du groupe d’athlètes
d’Ahmed Mahour Bacha (ancien entraîneur d’Yasmina Azzizi) dans lequel figurait
Larbi Bouraâda.
Alors que se pose la question lancinante de savoir qui a ‘‘fourni’’
les produits anabolisants aux athlètes, certaines voix, dans le milieu de
l’athlétisme, ont fait un raccourci entre les cas de 2012 et la suspension de
Hichem Chaabane à travers la personne du manager de l’équipe du cycliste.
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