La saison 2015-2016 de football
professionnel ne pouvait débuter sans une intervention radiodiffusée des
principaux responsables à savoir le président de la fédération algérienne de
football (Mohamed Raouraoua) et le président de la ligue nationale de football
(Mahfoud Kerbadj). Hasard, partage des interventions et des médias, le premier
s’est livré au micro de la radio publique et le second a fait son show sous le
regard des caméras d’une télévision privée qui monte et à su trouver sa place
dans le système au point de rivaliser avec les chaines étatiques.
Hasard heureux ou choix de la rédaction de la chaîne de radio, le
thème essentiel (et celui des commentaires de la presse écrite qui ont suivi le
débat) a été axé sur la question du recrutement des joueurs étrangers qui font objet
d’une interdiction fédérale depuis la réunion ordinaire du bureau fédéral tenue
le 24 juillet dernier.
Prisonnier de l’argumentaire fédéral, le président de la plus haute
instance du football national ne pouvait sortir des limites tracées il y a une
vingtaine de jours : faire supporter aux clubs les impérities relevant
d’un autre niveau.
Le président de la FAF ne pouvait que se cacher derrière des arguments
étalés sur la place publique, ceux qui ont trait à la protection des personnes
(joueurs étrangers). Raouraoua a, de nouveau, sorti l’argument qui veut faire des
instances fédérales « le chevalier blanc » des joueurs étrangers qui
«ne
sont pas protégés, pas payés et lorsqu’ils le sont c’est avec des devises
achetés sur le marché informel. Cela sans oublier qu’ils ne sont pas logés
décemment ») et des institutions publiques prises en défaut dans ce dossier.
En affirmant que la fédération a tenté de préserver les clubs
algériens des foudres des instances disciplinaires de la FIFA, le président de
la FAF a démontré à nouveau que l’instance fédérale nationale n’est qu’un
paravent tentant de dissimuler et au mieux de sauvegarder les intérêts de ces
mêmes clubs. S’il est vrai que la fédération algérienne de football n’est, du
point de vue de la FIFA qu’une interface vis-à-vis des clubs, elle n’avait pas
à se substituer à eux. Le paiement par elle, (la fédération) des créances dues
par des entités économiques autonomes et juridiquement responsables, a été un
acte irresponsable destinée à couvrir d’un voile les errements des dirigeants
des clubs.
Le président Raouraoua en a pleinement conscience puisqu’il affirme
que « la décision sera levée dès la présence d’un climat adéquat » et
que l’instance n’a « jamais été contre le recrutement d’un joueur
étranger ». Une position justifiée par l’augmentation du nombre autorisé de ces joueurs depuis la mise
en place du professionnalisme.
Mohamed Raouraoua reconnait l’illégalité du fonctionnement des clubs
en déclarant que la réglementation n’autorise pas le transfert des salaires et
des indemnités de formations des joueurs à l’étranger. C’est cet aspect qui
pousserait certains dirigeants à aller sur le marché parallèle pour acheter des
devises dans l’illégalité la plus totale. Une pratique qui serait étendue aux joueurs
qui se situeraient également sur le même plan d’illégalité car eux aussi sortent les devises. Une
description qui laisse penser à un système de blanchiment d’argent.
Selon Mohamed Raouraoua, la solution à un problème qui « ne
peut pas continuer comme ca » est que l’Etat mette en place un
système autorisant les clubs à
transférer l’argent. En fait, Raouraoua reconnait l’incapacité des instances du
football à se faire respecter par les clubs en relevant que la panacée se
trouve dans le nouveau cahier de charges qu’imposeront les pouvoirs publics.
L’autre thème incontournable lorsqu’on aborde la gestion des clubs est
celui des salaires mirobolants versés à des joueurs incapables de rejoindre les
rangs de l’équipe nationale ₺A₺. Le comble de l’aberration est que le
président de la FAF ne perçoit la réduction de la masse salariale des clubs que
par une réduction des effectifs déjà limité par les règlements nationaux à 25
joueurs ou encore par une action des pouvoirs publics. Comme toujours, la
fédération est en position d’observateur.
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