dimanche 27 septembre 2015

Dopage, Réaction illusoire et à contre courant de la FAF


 Les seigneurs de Delly Ibrahim se sont réunis sous la houlette de leur suzerain, le prince du football algérien, Mohamed Raouraoua,  président de la FAF et autre seigneurie du côté du Maghreb, des pays arabes et de l’Afrique en attendant un retour, dans quelques mois, au conseil planétaire. Enfermés dans leur tour d’ivoire, comme à leur habitude, ces grands seigneurs du ballon rond se sont retrouvés dans les salons du château, du fort imprenable où se décident les stratégies et les plans de riposte aux agressions. 
Alors qu’ils étaient restés quasi indifférents aux précédentes affaires de dopage qui ont été ébruités ces dernières années et ont secoué ponctuellement leur domaine, les membres du bureau fédéral se seraient regroupés après la secousse sismique de magnitude 10 (donc au-delà des mesures de l’échelle de Richter) qu’a produit l’affaire de dopage Youcef Belaïli succédant à une autre affaire du même type, l’affaire Rafik Boussaid. Deux affaires, sanctionnées officiellement par des suspensions de deux ans, susceptibles de se prolonger par cinq autres cas potentiellement positifs dont trois dans les rangs du club (l’USMA) dont fait partie Belaïli.
Deux secousses d’une telle amplitude en quelques jours, cela fait beaucoup même pour les membres de la FAF, habitués aux mésaventures réglementaires, qui n’ont véritablement réagi que parce que la CAF est à l’origine de la détection du contrôle positif d’un joueur de l’équipe nationale lors d’une compétition (phases des poules de la Ligue des champions) placée sous l’égide de l’association continentale s’étant déroulée sur le territoire national. En d’autres temps, si un autre joueur était impliqué, l’affaire serait passée presque inaperçue. Qui se souvient des affaires Zarabi et Zmit contrôlés positifs lorsqu’ils jouaient respectivement au Portugal et au MOC?
Obligée de réagir, la FAF a trouvé une solution qui n’en est pas une. Une solution à l’algérienne qui permet de faire croire à qui de droit que l’instance sportive a pris le taureau par les cornes pour mettre un terme à une situation qui porte préjudice à l’image de marque du pays et des intérêts supérieurs de l’Etat, une expression-valise que l’on emploie dans de tels contextes et qui ne signifie strictement rien en de telles circonstances.
La solution fafienne miracle consisterait, selon les fuites parues dans la presse sportive nationale, à imposer à tous les 800 joueurs des championnats de Ligue 1 et 2 de subir un contrôle antidopage. Des analyses, si nous avons bien compris, qui viendraient compléter le bilan médical habituellement et annuellement préalable en vue de la validation-homologation des licences. Un contrôle positif à ces analyses entrainerait donc une non-qualification et une lourde sanction. Pour bien faire, cet amendement à la réglementation sera présenté pour approbation lors de la prochaine réunion du bureau fédéral qui se tiendrait à la fin du mois au CTN de Sidi Moussa.
Bien sur, on se demande ce qui se passera ensuite, pendant le déroulement de la compétition. Y aura-t-il des contrôles réguliers à l’issue de chaque match? Des contrôles inopinés? Quelle sera l’organisation qui sera mise en place ? De quels moyens sera-t-elle dotée ?
De toute évidence, après ce laissez-passer initial, la FAF retournera à sa tranquillité naturelle laxiste….jusqu’au prochain incident malheureux qui troublera la sérénité des borgnes…… qui ne veulent pas voir le danger là où il est. La FAF (et les autres fédérations également) bénéficie sur ce plan de la caution du président du COA qui, il y a quelques jours, mettait en exergue le coût faramineux d’un contrôle antidopage réalisé dans le futur centre national, à mettre selon lui au frigo.

En l’absence d’indications sur le produit décelé dans les urines de Belaïli et supposé se trouver dans celles des joueurs potentiellement positifs (faisant partie de son proche entourage), en considérant les rumeurs qui ont cours, on peut subodorer qu’il s’agirait de produits en vogue dans les soirées et fiestas de la jet-set algéroise et algérienne où la chicha fait fureur. Des produits identifiables dans des laboratoires actuellement opérationnels plutôt spécialisés dans la lutte contre les stupéfiants. On comprend donc que la recherche est déplacée vers un autre univers qui n’est pas celui de la lutte contre le dopage mais contre les drogues.

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