Alors qu’ils étaient restés
quasi indifférents aux précédentes affaires de dopage qui ont été ébruités ces
dernières années et ont secoué ponctuellement leur domaine, les membres du
bureau fédéral se seraient regroupés après la secousse sismique de magnitude 10
(donc au-delà des mesures de l’échelle de Richter) qu’a produit l’affaire de
dopage Youcef Belaïli succédant à une autre affaire du même type, l’affaire
Rafik Boussaid. Deux affaires, sanctionnées officiellement par des suspensions
de deux ans, susceptibles de se prolonger par cinq autres cas potentiellement
positifs dont trois dans les rangs du club (l’USMA) dont fait partie Belaïli.
Deux secousses d’une telle
amplitude en quelques jours, cela fait beaucoup même pour les membres de la
FAF, habitués aux mésaventures réglementaires, qui n’ont véritablement réagi
que parce que la CAF est à l’origine de la détection du contrôle positif d’un
joueur de l’équipe nationale lors d’une compétition (phases des poules de la
Ligue des champions) placée sous l’égide de l’association continentale s’étant
déroulée sur le territoire national. En d’autres temps, si un autre joueur
était impliqué, l’affaire serait passée presque inaperçue. Qui se souvient des
affaires Zarabi et Zmit contrôlés positifs lorsqu’ils jouaient respectivement
au Portugal et au MOC?
Obligée de réagir, la FAF a
trouvé une solution qui n’en est pas une. Une solution à l’algérienne qui permet
de faire croire à qui de droit que l’instance sportive a pris le taureau par
les cornes pour mettre un terme à une situation qui porte préjudice à l’image
de marque du pays et des intérêts supérieurs de l’Etat, une expression-valise
que l’on emploie dans de tels contextes et qui ne signifie strictement rien en
de telles circonstances.
La solution fafienne
miracle consisterait, selon les fuites parues dans la presse sportive
nationale, à imposer à tous les 800 joueurs des championnats de Ligue 1 et 2 de
subir un contrôle antidopage. Des analyses, si nous avons bien compris, qui
viendraient compléter le bilan médical habituellement et annuellement préalable
en vue de la validation-homologation des licences. Un contrôle positif à ces
analyses entrainerait donc une non-qualification et une lourde sanction. Pour
bien faire, cet amendement à la réglementation sera présenté pour approbation
lors de la prochaine réunion du bureau fédéral qui se tiendrait à la fin du
mois au CTN de Sidi Moussa.
Bien sur, on se demande ce
qui se passera ensuite, pendant le déroulement de la compétition. Y aura-t-il
des contrôles réguliers à l’issue de chaque match? Des contrôles inopinés?
Quelle sera l’organisation qui sera mise en place ? De quels moyens
sera-t-elle dotée ?
De toute évidence, après ce
laissez-passer initial, la FAF retournera à sa tranquillité naturelle
laxiste….jusqu’au prochain incident malheureux qui troublera la sérénité des
borgnes…… qui ne veulent pas voir le danger là où il est. La FAF (et les autres
fédérations également) bénéficie sur ce plan de la caution du président du COA
qui, il y a quelques jours, mettait en exergue le coût faramineux d’un contrôle
antidopage réalisé dans le futur centre national, à mettre selon lui au frigo.
En l’absence d’indications
sur le produit décelé dans les urines de Belaïli et supposé se trouver dans
celles des joueurs potentiellement positifs (faisant partie de son proche
entourage), en considérant les rumeurs qui ont cours, on peut subodorer qu’il
s’agirait de produits en vogue dans les soirées et fiestas de la jet-set
algéroise et algérienne où la chicha fait fureur. Des produits identifiables
dans des laboratoires actuellement opérationnels plutôt spécialisés dans la
lutte contre les stupéfiants. On comprend donc que la recherche est déplacée
vers un autre univers qui n’est pas celui de la lutte contre le dopage mais
contre les drogues.
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